Le Gardien invisible

Le cadavre d’une jeune fille est découvert sur les bords de la rivière Baztán dans une étrange mise en scène. Très vite, les croyances basques surgissent : et si toute cette horreur était l’oeuvre du basajaun, un être mythologique ? L’inspectrice Amaia Salazar, femme de tête en charge de l’enquête, se voit contrainte de revenir sur les lieux de son enfance qu’elle a tenté de fuir toute sa vie durant. Jonglant entre les techniques d’investigation scientifique modernes et les croyances populaires, Amaia Salazar devra mettre la main sur ce gardien invisible qui perturbe la vie paisible des habitants d’Elizondo.

Coup de cœur absolu pour le premier tome de cette trilogie qui se déroule au pays basque espagnol. Dolores Redondo a le don de plonger son lecteur dès les premières pages dans une ambiance typique qu’elle connaît parfaitement, étant elle-même originaire de la région.

Dans la vallée, on retrouve le cadavre d’une très jeune fille. Elle a été tuée puis mise en scène d’une façon macabre, ses souliers bien rangés côte à côte, les paumes tournées vers le haut, les vêtements déchirés. Amaia Salazar, enquêtrice, originaire de la région, est chargée de l’enquête. Contrainte de revenir sur les lieux de son enfance, elle va très vite être confrontée à ses propres fantômes. Qui tue ces filles et pourquoi? L’ombre du basajaun, protecteur mythique de la forêt, plane sur cette enquête et complique les choses pour Amaia.

J’ai tout simplement dévoré ce premier tome. Il y a d’abord l’écriture de l’auteure qui m’a beaucoup plu. C’est très sombre, parfois poétique mais très efficace. Il y a ensuite cette enquête, finalement très classique, mais qui m’a passionnée. L’auteure installe une atmosphère vibrante et sombre. Nous sommes au cœur de l’hiver, dans cette vallée isolée, cernée par les montagnes. J’ai adoré me retrouver dans cette ambiance humide et froide qui va parfaitement avec l’enquête menée par Amaia. Il y a du suspens jusqu’au bout. Amaia mêle technique scientifique et croyances populaires avec l’ombre du basajaun qui plane tout au long de l’enquête. Réalité ou mythe? Dolores Redondo mêle efficacement la légende populaire locale à la rigueur scientifique d’Amaia. J’ai adoré en apprendre plus sur la mythologie basque.

Et enfin, il y a le personnage d’Amaia et c’est peut-être ce qui m’a le plus séduit ici. C’est un personnage d’une profondeur immense, d’une densité comme on en voit rarement dans les thrillers. Elle a vécu une enfance terrible aux côtés de sa mère et les révélations qui sont faites au cours du récit font froid dans le dos. Elle a une relation très complexe avec ses sœurs, Ros et Flora et j’ai tout simplement adoré ce personnage.

Les deux intrigues se mêlent intimement et il est difficile de lâcher le roman tant on veut connaître l’identité du tueur. J’ai vraiment apprécié ce mélange entre intrigue et enquête classiques, vie personnelle d’Amaia et mystère entourant la légende du basajaun.

Si vous ne connaissez toujours pas Dolores Redondo, précipitez-vous sur ce premier tome brillamment mené. Une belle découverte qui m’amènera à me procurer rapidement la suite de la trilogie!