Ann d'Angleterre
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l’avis des lecteurs
TT - Bien "Alternent ainsi deux récits : l’histoire d’Ann, libre et ambitieuse fille d’ouvriers (à la généalogie lourdement détaillée !), naviguant avec grâce dans le Swinging London des années 1960 puis le Paris artistique survolté des années Lang, et la sienne au présent, cheminant dans les couloirs d’un hôpital public en plein naufrage ou peinant à trouver un Ehpad, la partie la plus convenue du livre. C’est en creusant la perversité des relations mère-fille que Julia Deck est le plus troublante, capable de transformer en curieux polar l’amertume et la rivalité qui s’y cachent. Plus qu’hommage à la mère en déroute, Ann d’Angleterre devient ainsi lumineux hommage à l’écriture, à la littérature. Qui révèlent l’impensable."
Ann, ma mère Ann
Passée de Minuit au Seuil et de la fiction au récit, Julia Deck raconte les derniers mois passés auprès de sa mère et nous livre quelques clés de son œuvre. Un livre émouvant et éclairant.
C’est le genre d’événement imprévu qui bouleverse une vie. « C’est ici, c’est maintenant. C’est avril. C’est dimanche. C’est le soir du premier tour de la présidentielle. C’est en descendant du bus 64 direction Denfert-Rochereau. J’ai un programme précis pour la soirée. Manger un bon truc. Écouter les résultats du vote. Aller me coucher avec Edith Wharton. » Seulement voilà, ce soir-là Julia Deck – c’est bien d’elle dont il est question dans ce vrai faux roman à la première personne – découvre sa mère allongée sur le carrelage de la salle de bains. Elle a été victime d’un AVC. Et si les pompiers interviennent très vite, il faut bien se rendre à l’évidence : cela fait des heures qu’elle gisait là et les dégâts sont aussi graves qu’irréversibles. À moitié paralysée, aucune rémission n’est envisageable. Alors le mieux serait de mourir… Mais la patiente s’obstine.
« Je sais que ma mère ne remarchera pas. Après un tel accident, elle n’aura pas la force de se remettre debout. Il risque de lui arriver le pire cauchemar de l’imagination populaire, devenir un végétal, et un végétal conscient de son état, un végétal pensant. Je continue d’espérer qu’elle va mourir tout en me félicitant qu’elle vive, heureuse qu’elle me reconnaisse, d’avoir encore une mère, qu’à travers l’épuisement et la parole entravée, elle me témoigne une sollicitude, l’éternelle appréhension que j’épuise ma machine. Malgré tout ce qui a disparu avec l’accident, quelque chose de notre relation demeure intact. C’est une situation très particulière d’espérer les progrès d’une personne dont on espère aussi la mort. C’est une situation intenable, à laquelle il vaut mieux ne pas penser. »
Alors la romancière choisit d’adjoindre à son journal d’hôpital le portrait de sa mère née en 1937 à Billingham, cité industrielle anglaise où ses parents, George et Olivia, vivent modestement. Aux côtés d’une sœur qui n’est guère douée, elle va délaisser ses études d’infirmière pour épouser un certain Jack Johnson et mettre au monde Kate puis Alice, Ann va faire de brillantes études et se plonger dans les livres, de Shakespeare aux sœurs Brontë, de Dickens à Jane Austen. Solitaire, elle aime toutefois aller au cinéma et reviendra émerveillée d’un voyage scolaire à Capri. Julia va, au fil des chapitres, nous raconter comment elle est arrivée en France, comment elle a rencontré son mari, comment elle-même est née et a grandi, quelles ont été leurs relations et celles avec sa famille anglaise et française.
Raconter la vie d’Ann a la troisième personne permet à la romancière de prendre de la distance avec l’enfant et l’adolescente qu’elle était, de se mettre dans la peau d’un personnage, mais aussi de trop se focaliser sur cette non-vie auprès de services de santé défaillants jusqu’au jour où enfin, elle peut être vraiment être prise en charge :
« L’orthophoniste, la kiné, la psychomotricienne, l’ergothérapeute se succèdent auprès d’elle tous les jours. La patiente réalise des progrès immédiats. Elle apprend à se servir de sa main gauche pour se laver, s’habiller, se déplacer du lit au fauteuil. Très vite, elle peut se nourrir sans aide. Son dossier n’est plus aussi indésirable pour une bonne maison de retraite. »
Voici, en parallèle la naissance d’une autrice. Julia a 35 ans quand elle décide que sa vie sera consacrée à la littérature, à l’écriture. Mais les débuts sont difficiles. Son premier manuscrit est refusé par trois éditeurs. (…) Le deuxième manuscrit achevé, elle se traîne à la poste pour l’envoyer aux Éditions de Minuit. Irène Lindon, la directrice, manifeste un intérêt immédiat. Mais le texte n’est pas assez solide, il faut retravailler. » Finalement Viviane Élisabeth Fauville paraîtra en 2012, un premier roman qui sera suivi de cinq autres œuvres dont Le Triangle d’hiver, Propriété privée et Monument national. Des fictions que Ann d’Angleterre nous fait voir sous un autre jour. « Architecte apparente du récit, j’étais en fait leur objet. Les catégories du réel et de la fiction ne sont pas si disjointes. Et c’est au croisement de ces axes que se tient LA VÉRITÉ. Le roman est l’instrument de la connaissance. Il dit au-delà de celui qui parle, de ce qu’il sait ou croit savoir. »
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