Obia
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
J’avais été intrigué par le précédent roman de Colin Niel, parce qu’il se déroule en Guyane (et que j’y ai fait deux courts séjours professionnels). Et puis bêtement je l’avais laissé passer. Je me rattrape avec Obia. Je ne l’ai pas regretté, superbe.
Saint-Laurent du Maroni, à la frontière du Surinam. Le jeune Clifton Vakansie fuit les gendarmes qui sont à sa recherche. Quelques heures plus tôt le corps de Willy Nicolas a été retrouvé chez lui, et il a été vu, peu avant sa mort, en compagnie de Clifton. Le lendemain un deuxième corps est retrouvé, un autre jeune homme assassiné. Les deux avaient avalé des sachets de cocaïnes, des mules, « préparées » au Surinam, s’apprêtant à prendre l’avion à Cayenne pour Paris.
Le major Marcy, gendarme de Saint-Laurent, figure connue à l’efficacité redoutable est sur l’affaire, mais on lui adjoint, un peu forcé, le capitaine André Anato, le seul local ayant atteint ce grade en Guyane. Alors que Marcy fonce derrière Clifton, André Anato trouve qu’il y a des failles dans l’affaire et diversifie l’enquête qui va alors revenir plus de vingt ans en arrière, quand une guerre civile au Surinam créait un afflux de réfugiés à Saint-Laurent …
Emballé. Voilà. C’est simple, quand le soir il vous tarde de boucler les rangements, mails, préparatifs pour le lendemain … pour vous enfoncer dans votre canapé votre bouquin à la main, quand vous laissez passer l’heure d’aller dormir, quand vous sortez le bouquin du sac au moindre petit bouchon sur la route c’est qu’il se passe quelque chose. Et ce fut le cas avec cet Obia.
Je ne vais pas vous dire pour autant que c’est un chef-d’œuvre, un roman qui vous fait vous exclamer devant l’audace, ou l’écriture, mais c’est de la très belle ouvrage, du polar haute couture, de ceux dans lesquels vous plongez sans restriction. 500 pages, et pas une de trop, pas un seul moment où on aurait aimé couper.
Pourquoi ? Cela tient bien entendu à beaucoup de choses.
Des personnages pour commencer. Tous les personnages, pas seulement les enquêteurs. On a l’impression qu’ils sont tous importants pour l’auteur, qu’il leur a accordé son attention, à tous, ce qui leur donne une réalité, une chair, des plaisirs, des souffrances, des faiblesses, des espoirs … le lecteur se passionne pour tous les parcours.
L’histoire, qui démarre assez tranquillement et semble si classique au début vous réserve quelques très jolis coups de théâtre, tous très bien amenés, jamais forcés. Elle est surprenante et cohérente de bout en bout.
La Guyane, ce territoire si mal connu est très bien décrit. On entend ses sons, on sent la présence de la forêt et de l’eau, on ressent ce que vivent ses habitants, suivant qu’ils soient implantés depuis longtemps et attachés à cette terre, arrivés récemment de métropole et complètement perdus ou immigrés des pays voisins. L’auteur arrive à faire entendre les mots locaux, et cela donne un peu de couleur, de goût, comme une épice supplémentaire.
Pour finir, Colin Niel a trouvé la bonne façon de raconter les événements tragiques du Surinam. Il en dit assez pour que le lecteur comprenne le contexte, mais pas trop pour ne pas donner l’impression d’écrire un article. C’est passionnant et très émouvant, c’est ce qui fait qu’en plus d’être une bonne histoire bien racontée, Obia est un livre qui touche profondément et durablement.
De la très belle ouvrage.
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