
Obia
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Publié en 2018, le recueil de La Série Guyanaise, rassemble trois romans où Colin Niel met en scène le capitaine de gendarmerie André Anato affecté au département amazonien de la Guyane. Dirigeant la Section de recherches de Cayenne on découvre un officier en proie au doute alors qu’il retrouve ses racines Noirs-Marrons en débarquant sur la terre d’origine de ses parents disparus en trouvant la mort dans un accident de voiture. Premier volume de la série, Les Hamacs De Carton nous permet de prendre la pleine mesure des rites et traditions du peuple Noir-Marron, notamment durant la période de deuil, tout en découvrant le brassage de cette région métissée avec pour conséquence cette quête administrative insensée des origines permettant l’obtention de papiers d’identité français, objets de toutes les convoitises et de tous les excès. En parallèle des enquêtes qu’il dirige, André Anato, cherche à lever le voile de mystère qui entoure ses origines en interrogeant les membres de sa famille qui semble lui dissimuler certains éléments. On en saura un peu plus à la lecture du second volume, Ce Qui Reste En Forêt,qui aborde le thème de la faune et de la flore en nous immergeant au coeur de cette forêt équatoriale recouvrant la majeure partie du territoire guyanais et qui est l’objet de convoitise des orpailleurs exploitant illégalement des camps miniers en ravageant cette nature luxuriante au grand dam des scientifiques travaillant sur le terrain. Dans cet opus, le capitaine André Anato en sait un peu plus sur ses origines ainsi que sur les secrets que ses parents lui dissimulaient. Dernier ouvrage du recueil, Obia se focalise sur plusieurs thèmes que sont la jeunesse entraînée parfois dans le trafic de drogue en tant que mule ainsi que la guerre civile qui s’est déroulée au Suriname en 1986 et qui a duré près de cinq ans avec son lot de massacres poussant une partie de la population à trouver refuge en Guyane. Le titre fait référence au terme désignant le rituel d’envoûtement Noir-Marron permettant aux guerriers de faire face à leurs ennemis.
Rien ne se déroule comme prévu pour Clifton Vakansie qui est désormais recherché pour le meurtre de son camarade Willy Nicolas. Tout accuse le jeune homme qui est la dernière personne à avoir été vue en compagnie de la victime. Son dernier recours : la fuite à tout prix pour rejoindre l’aéroport de Cayenne. La fuite pour l’avenir de sa petite fille Djayzie. La fuite pour son propre avenir. Traverser les rivières pour contourner les barrages de la gendarmerie, courir dans les ruelles sombres de Saint-Laurent, sa ville natale nichée au bord du fleuve Maroni, se dissimuler dans des caches improbables. Clifton sait qu’il peut y parvenir car il est sous la protection de l’obia, la magie des Noirs-Marrons qui le rend invincible. Mais il ne sait pas qu’il est traqué par deux gendarmes chevronnés qui ne lâcheront pas leur proie. Il y a tout d’abord le major Marcy, un colosse Créole qui connait la région comme sa poche et que ses collègues considèrent comme une tête brulée. Et puis il y a le capitaine Anato, un Ndjuka comme Clifton, un type étrange qui s’interroge sur la culpabilité du jeune homme. S’ensuit une poursuite impitoyable qui va faire ressurgir des événements du passé en lien avec la guerre civile du Suriname qui provoqua l’afflux de réfugiés en Guyane avec son lot de conflits avec des habitants peu désireux de faire de la place pour ces nouveaux arrivants. Ressurgit alors le souvenir de drames que l’on croyaient oubliés. Mais au Suriname, les fantômes sont avides de vengeance et les anciens du Jungle Commando reconvertis pour la plupart dans le trafic de cocaïne vont demander des comptes. Tous seront sans pitiés.
A n’en pas douter, Obia marque un tournant dans la Série Guyanaise avec un opus à l’intrigue à la fois complexe et maîtrisée et cette impression que Colin Niel fait preuve d’une plus grande aisance au niveau de la narration afin de nous entraîner dans un récit qui tourne autour de la destinée de trois jeunes guyanais Clifton, Francis et Bradley dont les prénoms désignent les trois parties d’un roman époustouflant. L’intrigue se focalise donc autour de ces trois individus, incarnations d’une jeunesse sacrifiée, à l’avenir incertain qui se tourne vers le trafic de cocaïne afin de pouvoir assouvir leurs rêves et de palier la précarité de leurs proches. On ne manquera pas d’apprécier notamment la traque dont fait l’objet Clifton Vakansie, personnage poignant qui tente par tous les moyens de rallier l’aéroport de Cayenne afin d’assumer la tâche que lui ont confié des narcotrafiquants du Suriname. Au détour d’une succession de courses-poursuites dantesques et d’une tension narrative prenante, le lecteur suit le parcours de ce jeune homme désespéré qui tente d’échapper aux gendarmes qui sont à ses trousses et dont l’épilogue tragique à l’embouchure de la rivière de Cayenne, reste un des grands temps forts du récit. En contrepoint à cette traque, on retrouve bien évidemment le capitaine Anato qui s’interroge sur le mobile qui a poussé le jeune Clifton à commettre son forfait, mais également son collègue, le major Marcy, un nouveau personnage haut en couleur dont les origines Créoles font écho à celles de l’officier Ndjuka. S’instaure ainsi une dynamique de défiance et de méfiance entre deux hommes qui vont tenter de surmonter ces à priori au gré des événements qu’ils vont affronter ensemble, ceci d’autant plus qu’Anato va succomber au charme de Melissa la fille du major Marcy, autre personnage intense du roman.
Obia nous permet également d’avoir une vision d’une guerre civile méconnue qui a sévit au Suriname durant plusieurs années en occasionnant son lot d’exactions commises par l’armée régulière du pays et combattue par les guérilleros des Jungle Commando. On prend ainsi la pleine mesure des traumatismes qu’ont subit les habitants incarnés par Melita Koosman, une vieille femme qui ne s’est jamais remise de cette tragédie qui a marqué sa famille. Bien documenté, Colin Niel nous en restitue ainsi les principaux événements en faisant notamment référence aux nombreuses personnes qui ont trouvé asile en Guyane avec des autorités rapidement dépassées par l’afflux de réfugiés. C’est autour de ces événements que l’auteur bâtit son intrigue policière sur fond de vengeance que le capitaine André Anato et Pierre Vacaresse, devenu détective privé, vont devoir déjouer. Là également on ne manquera pas d’apprécier les nombreux rebondissements qui jalonnent un récit extrêmement riche en tensions narratives.
Dense et à la fois poignant, Obia est un somptueux roman policier intense dont la charge émotionnelle et le suspense vont subjuguer le lecteur qui sera sous le charme de ce long récit passionnant qui se lit d’une traite.
J’avais été intrigué par le précédent roman de Colin Niel, parce qu’il se déroule en Guyane (et que j’y ai fait deux courts séjours professionnels). Et puis bêtement je l’avais laissé passer. Je me rattrape avec Obia. Je ne l’ai pas regretté, superbe.
Saint-Laurent du Maroni, à la frontière du Surinam. Le jeune Clifton Vakansie fuit les gendarmes qui sont à sa recherche. Quelques heures plus tôt le corps de Willy Nicolas a été retrouvé chez lui, et il a été vu, peu avant sa mort, en compagnie de Clifton. Le lendemain un deuxième corps est retrouvé, un autre jeune homme assassiné. Les deux avaient avalé des sachets de cocaïnes, des mules, « préparées » au Surinam, s’apprêtant à prendre l’avion à Cayenne pour Paris.
Le major Marcy, gendarme de Saint-Laurent, figure connue à l’efficacité redoutable est sur l’affaire, mais on lui adjoint, un peu forcé, le capitaine André Anato, le seul local ayant atteint ce grade en Guyane. Alors que Marcy fonce derrière Clifton, André Anato trouve qu’il y a des failles dans l’affaire et diversifie l’enquête qui va alors revenir plus de vingt ans en arrière, quand une guerre civile au Surinam créait un afflux de réfugiés à Saint-Laurent …
Emballé. Voilà. C’est simple, quand le soir il vous tarde de boucler les rangements, mails, préparatifs pour le lendemain … pour vous enfoncer dans votre canapé votre bouquin à la main, quand vous laissez passer l’heure d’aller dormir, quand vous sortez le bouquin du sac au moindre petit bouchon sur la route c’est qu’il se passe quelque chose. Et ce fut le cas avec cet Obia.
Je ne vais pas vous dire pour autant que c’est un chef-d’œuvre, un roman qui vous fait vous exclamer devant l’audace, ou l’écriture, mais c’est de la très belle ouvrage, du polar haute couture, de ceux dans lesquels vous plongez sans restriction. 500 pages, et pas une de trop, pas un seul moment où on aurait aimé couper.
Pourquoi ? Cela tient bien entendu à beaucoup de choses.
Des personnages pour commencer. Tous les personnages, pas seulement les enquêteurs. On a l’impression qu’ils sont tous importants pour l’auteur, qu’il leur a accordé son attention, à tous, ce qui leur donne une réalité, une chair, des plaisirs, des souffrances, des faiblesses, des espoirs … le lecteur se passionne pour tous les parcours.
L’histoire, qui démarre assez tranquillement et semble si classique au début vous réserve quelques très jolis coups de théâtre, tous très bien amenés, jamais forcés. Elle est surprenante et cohérente de bout en bout.
La Guyane, ce territoire si mal connu est très bien décrit. On entend ses sons, on sent la présence de la forêt et de l’eau, on ressent ce que vivent ses habitants, suivant qu’ils soient implantés depuis longtemps et attachés à cette terre, arrivés récemment de métropole et complètement perdus ou immigrés des pays voisins. L’auteur arrive à faire entendre les mots locaux, et cela donne un peu de couleur, de goût, comme une épice supplémentaire.
Pour finir, Colin Niel a trouvé la bonne façon de raconter les événements tragiques du Surinam. Il en dit assez pour que le lecteur comprenne le contexte, mais pas trop pour ne pas donner l’impression d’écrire un article. C’est passionnant et très émouvant, c’est ce qui fait qu’en plus d’être une bonne histoire bien racontée, Obia est un livre qui touche profondément et durablement.
De la très belle ouvrage.
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