Cycle de la Tour de Garde : Capitale du Nord Tome 2 Mort aux geais !

Le cycle de la Tour de garde publié par les éditions Aux forges de Vulcain est composé de 2 trilogies, centrées chacune sur une ville : Gemina la Capitale du Sud, série écrite par Guillaume Chamanadjian (dont 2 tomes sont pour le moment paru) et Dehaven pour Capitale Nord avec Claire Duvivier à l’écriture. Le second tome de cette trilogie du Nord vient de paraître et il s’intitule Mort aux geais ! Comme toute chronique portant sur un second tome, il vaut mieux avoir lu le premier avant de poursuivre sous risque de divulgâcher.

Citadins de demain ( premier tome de la série) s’est terminé par un gros cliffhanger qui donnait envie de se jeter sur sa suite. Mort aux geais ! débute directement après les événements de fin du premier et on retrouve Amalia Van Esqwill et Yonas Russmor en très fâcheuse posture, puisqu’ils ont été obligés de fuir et de se cacher après la tuerie perpétrée par le fiancée d’Amalia. La survie pour les deux amis s’annonce difficile, ils sont d’origine riche et connaissent peu la ville des faubourgs. Le seul avantage dont ils bénéficient est de posséder encore les reliques de leur ami Hirion De Wautier : le peigne qui permet d’endormir, le miroir qui dévoile la cité de Nevahed et enfin un double diadème qui permet à ses possesseurs de communiquer. Amalia et Yonas se cachent dans les faubourgs de la ville et essayent de trouver une solution pour retrouver leurs vies d’avant la tragédie. Mais la cité de Dehaven traverse une grave crise qui menace tout le monde. Les colonies se rebellent et la ville est proche du chaos sans les richesses provenant de leur exploitation. La cité est sans nouvelle de l’expédition menée par la mère d’Amalia et la guerre contre les colonies menace.

Claire Duvivier fait évoluer ses personnages, marqués par la tragédie qui a eu lieu et par les événements de la cité. Leur jeunesse dorée semble bien loin, et les liens qui les unissent vont changer également. Leur relation va se modifier sous l’effet de l’utilisation des diadèmes, les artefacts étant à nouveau au cœur de l’intrigue. Amalia et Yonas sont obligés de se forger une nouvelle vie, une nouvelle personnalité, leur langage évolue également. Claire Duvivier met toujours autant de soin à développer ses personnages, à les rendre réalistes par rapport à ce qu’ils vivent et les situations auxquelles ils doivent faire face.

L’univers se développe également, et le jeu de la tour de garde a une grande place dans l’histoire. Pour le moment, les liens avec Gemina sont assez peu présents. On croise un personnage commun entre les 2 trilogies, des références géographiques qui montrent que l’univers est bien le même, tout comme l’importance de la magie et du double de chaque cité. L’intrigue de ce second tome est plus rythmée que dans le précédent. Le final est moins explosif que le précédent mais contient de belles promesses pour la suite et les liens entre les deux cités.

Mort aux geais ! est dans la continuité du premier tome. Il est porté par une écriture habile, des personnages qui évoluent de très belle manière, un univers riche et une fin qui donne envie de lire la suite. Ce cycle de la tour de garde est pour le moment un sans faute. Le dernier tome de la Capitale du Sud doit paraître en avril 2023 et la conclusion de celle du Nord devrait paraître en octobre 2023.

Le cycle de La Tour de Garde, écrit à tour de rôle par Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier se poursuit, et c’est toujours excellent. Voici sous la plume de Claire Duvivier, Mort aux geais ! Capitale du Nord-2.

Capitale du nord donc, Dehaven. Je ne vous raconterai pas la fin du premier volume, ce serait rendre un très mauvais service à ceux qui n’ont pas encore démarré cette série, mais il faut quand même dire que deux personnages, la noble Amalia, et le roturier Yonas, deux ados, sont obligés de quitter la sécurité du quartier d’Amalia pour se cacher dans les quartiers populaires.

Dans le même temps la ville qui perd de plus en plus la maîtrise de ses colonies se prépare à la guerre. Et dans les faubourgs le chaudron de la révolte est en train de chauffer sérieusement. C’est dans ce contexte mouvant et dangereux qu’Amalia et Yonas vont devoir survivre, comprendre ce qu’il leur est arrivé et se venger de ceux qui les ont blessés. Sans toujours bien maîtriser ce qu’ils mettent en route.

C’est très difficile de faire un résumé sans trop en dire sur le volume précédent. Je crains donc que le début de cette chronique ne soit trop vague ou obscur pour vous donner envie, mais pour une fois faites-moi confiance aveuglément. La série avait superbement commencé avec ses deux premiers volumes, elle continue sans la moindre perte de rythme et de qualité.

Avec très peu d’éléments de fantasy, mais juste ce qu’il faut pour pimenter l’histoire, c’est un beau roman d’apprentissage, mais également la radiographie d’une révolution avec l’alliance fragile de la bourgeoisie et du prolétariat (pour utiliser des gros mots) pour renverser une noblesse de plus en plus consanguine.

C’est fait sans grand discours mais par le biais d’une intrigue parfaitement menée, sans jamais sacrifier l’évolution de personnages qui eux aussi connaissent bien des révolutions internes. Et comme dans le précédent volume, Claire Duvivier manie avec bonheur les différents registres de langue, selon la classe sociale de ses personnages.

Un vrai plaisir, un monde original et riche, vivement l’année prochaine pour la conclusion en deux temps de la série.