Le Coeur du pélican
  • Date de parution 30/08/2023
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 158 gr
  • ISBN-13 9782290385586
  • Editeur J'AI LU
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
famille Romans français Amours-Passions Passion

Le Coeur du pélican

3.40 / 5 (384 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Adolescent prodige du huit cents mètres, Anthime n’a jamais couru pour le plaisir. Avant sa blessure, gagner était son unique objectif. Seul comptait le prestige attaché à son surnom : le Pélican. Désormais, plus rien ne guide son existence. Il a enfoui sa colère dans la médiocrité d’un lotissement anonyme. Malgré les années écoulées, son corps d’athlète attend patiemment l’heure de la revanche…Cécile Coulon est née en 1990. Elle poursuit des études lettres modernes. Ses romans Méfiez-vous des enfants sages, Le roi n’a pas sommeil et Le Rire du grand blessé sont disponibles en Points.« Dans un roman vif et dense, asphyxiant comme un polar et oxygénant comme un road-movie, Cécile Coulon brosse le portrait saisissant d'une vie bâclée. »François Busnel, L’Express

livré en 5 jours

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  • Date de parution 30/08/2023
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 158 gr
  • ISBN-13 9782290385586
  • Editeur J'AI LU
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Anthime, un adolescent inséparable de sa sœur Helena, vient d’emménager dans une banlieue de province avec toute sa famille. Il craint de ne pas s’intégrer dans cette nouvelle communauté où personne ne l’attend.

Pourtant, il va vite trouver le moyen de se distinguer et de se faire connaître. Lors d’une kermesse, il s’illustre par sa rapidité au jeu de quilles. Il n’en faut pas plus à Brice, un entraîneur obèse et bonhomme, pour l’enrôler dans la course à pied. Anthime, surnommé le Pélican, excelle dans cette discipline et devient un exemple et un symbole pour toute la région. Sa voisine Joanna l’adule mais le coureur n’a d’yeux que pour Béatrice, une camarade de classe, belle et charnelle, et qui ne reste pas, elle non plus, insensible à son charme… La veille d’une course déterminante, ils échangent un baiser qui scellera leur relation devenue désormais impossible à cause de la chute d’Anthime, qui s’effondre aux portes de la gloire…

Vingt ans plus tard, alors qu’il a tout abandonné, désormais bedonnant, et qu’il vit un amour médiocre avec Joanna, Anthime reçoit un électrochoc. Il sort de sa torpeur lorsque ses anciens camarades de classe lui lancent le défi de traverser le pays en courant.

Le Pélican retrouvera-t-il en lui la force de redevenir un champion et combler, par la même occasion, son orgueil?

Merci à Lecteurs.com et aux Editions Viviane Hamy pour cette lecture

Editions Viviane Hamy – Janvier 2015 – 238 pages

Pourquoi j’ai choisi ce livre

J’ai eu la chance d’être retenue lors de la sélection pour les Explorateurs de la Rentrée Littéraire 2018 Lecteurs.com. et suite à cette candidature, Lecteurs.com m’a proposé de choisir un livre dans une liste. Ayant découvert Cécile Coulon avec le Le roi n’a pas sommeil et surtout Trois saisons d’orage que j’avais beaucoup aimé et aussi lors de la rencontre qui avait eu lieu à La-Roche-sur-Yon, j’ai eu envie de lire un autre de ses romans.

Ma lecture

Il faut préciser tout de suite que Cécile Coulon est une passionnée de course à pied, de running (je crois que c’est comme cela qu’on le nomme), elle en parle très volontiers et l’on sent que chez elle c’est une véritable passion (comme pour beaucoup de pratiquants d’ailleurs).

Alors moi pas du tout….. je tiens à le dire tout de suite mais j’ai un coureur proche de moi et il a cette même addiction pour ce sport et je peux comprendre que, quelle que soit la passion, quand elle vous colle à la peau, on en parle, beaucoup, tout le temps, et on sent l’enthousiasme dans chaque évocation (là je veux parler de ma passion….. la lecture, les livres, les auteurs etc….)

Cécile Coulon y aborde les difficultés d’intégration dans une ville de province jusqu’au jour où vous avez la chance (mais est-ce une chance) d’être repéré pour une qualité qui vous distingue des autres (dans le cas présent la course à pied). Mais cette reconnaissance apporte-t-elle le bonheur ? Est-on plus aimé pour ce l’on représente pour ce que l’on est réellement ? Et quand le podium s’éloigne que devient-on ?

Ce « don » transforme-t-il l’élu, devient-il un autre, sûrement aux yeux des autres mais lui ? Comment résister à cette notoriété soudaine ? Faut-il l’accepter ou la fuir ? Comment la gérer ? Vous fait-elle grandir ou sombrer ?

Anthime, lui vivait dans l’ombre des autres et surtout de sa sœur. Grâce au sport il va être lui enfin, tout est possible, tout devient accessible, les murs s’effondrent, les barrières se lèventses rêves se réalisent.

La vie est cruelle et le jeune homme va le comprendre à ses dépens. Même encouragé, soutenu et encadré par Brice son coach, figure sportive locale de la ville qui va trouver à travers Anthime un peu de gloire et de reconnaissance, même si Joanna, la voisine éblouie par le garçon bien avant qu’il ne devienne célèbre le suivra quel que soit son statut et même si lui ne partage pas ses sentiments, même si Béatrice, la jeune fille qu’il aime et se révélera également amoureuse de lui, cela ne l’empêchera pas de mordre la poussière, de basculer dans l’anonymat voire la moquerie quand ses foulées ne le porteront plus sur les podiums.

Une chose est sûre, il ne suffit pas de savoir que quelqu’un ne reviendra pas pour cesser de l’attendre. (p11)

Comme le Pélican, symbole de son collège, il va se manger le cœur (mais aussi le cerveau) non pas pour nourrir ses petits, mais pour trouver un but à une existence morne et sans attrait, pour prouver qu’il peut redevenir celui qu’il a été et s’offrir une seconde chance.

J’ai eu plus de difficultés à m’imprégner de l’histoire et même à m’intéresser à ce récit. Peut-être la présence justement du sport, de la course à pied, dans laquelle Anthime va se révéler un performeur et qui pour moi reste un sujet étranger.

On retrouve tout ce qui fait la plume de Cécile Coulon : une écriture incisive, vive, rythmée. J’ai eu parfois le sentiment que les phrases étaient calquées au rythme du souffle d’Anthime, de sa colère, de sa course, de sa fuite : fuite du quotidien, fuite de ce qu’il est devenu.

Elle jette, comme dans ses autres romans, un regard assez désabusé sur notre environnement. Elle a l’œil acéré sur les humains, sur leurs façons d’agir, sur la rage qui peut les habiter, sur leurs frustrations qui peuvent bouleverser leurs vies. On ressent une colère qui sommeille, toujours présente, aux aguets, une vivacité, une énergie incroyable dans les mots.

Ce qui fait que j’aime malgré tout ses romans, c’est le fond, ce qui se cache sous le prétexte, qu’apportent finalement la gloire, la célébrité, peut-on s’en détacher ou deviennnent-elles des drogues dont on ne peut plus se passer, quitte à perdre tout sens des réalités, toute humanité, toute identité.

Elle n’hésite pas à donner la parole aux principaux personnages comment s’ils prenaient le relais, afin de partager avec le lecteur les moments clés du récit, s’expliquaient sur leurs actes, en de courts chapitres, comme une respiration entre deux foulées.

Pour moi trop d’ambiance sportive même si c’est l’argument du livre ce qui ne m’enpêche pas de reconnaître la maîtrise de l’auteure dans ce domaine que ce soit au niveau du physique que du mental.

C’est également un roman d’apprentissage : les rêves déçus, les désillusions, les débordements quand on ne veut plus voir ce qui nous entoure mais uniquement le but à atteindre mais aussi l’espoir, la motivation et la volonté qu’il faut parfois puiser dans le fond de soi, de son mental et de son physique pour parvenir à ses fins.

Le monde ne sera jamais assez vaste pour accueillir des hommes comme lui. Le monde ne comprendra jamais que les grands hommes ne sont pas ceux qui gagnent, mais ceux qui n’abandonnent pas quand ils ont perdu. (p154)


Où?

L’action se situe en France, principalement dans un village de deux mille cinq cent âmes dans le nord-est qui n’est pas nommé, « un village aux contours agricoles dévorés par les nouvelles habitations, des maisons modernes, aux murs blancs, à la pelouse verte, aux enfants sages. »

Dans la seconde partie, le lecteur accompagnera le personnage principal sur les routes du pays jusqu’au centre-est, vers l’ouest et en descendant vers le sud. .

Quand?

Le roman est situé de nos jours, sur une période de quelque vingt années.

Ce que j’en pense

***

Avec ce roman, Cécile Coulon vient prendre la foulée de quelques rares auteurs à s’être aventurés dans le monde du sport et plus particulièrement de la course à pied. Après La solitude du coureur de fond d’Alan Sillitoe, longue nouvelle devenue un classique de la littérature britannique, La ligne droite d’Yves Gibeau et plus récemment La ligne bleue de Daniel de Roulet – trois œuvres à (re)découvrir – voici donc le Pélican. Il s’agit du surnom d’un jeune espoir du demi-fond, dont le maillot est orné de cet animal pourtant peu connu pour ses prouesses à la course. Anthime va attirer l’attention de Brice qui va devenir son entraîneur. Il réussit de belles performances lors du cross du collège puis lors de compétitions départementales et régionales, avant de viser plus haut. Très vite, il acquiert une certaine notoriété. Trois jeunes filles gravitent autour de la graine de champion : sa sœur Helena qui va se mettre à son service, sa voisine Joanna qui « de la fenêtre de sa timidité assiste aux progrès fulgurants d’Anthime » et la belle Béatrice, sa camarade de classe qui le fait fantasmer.

Un entraînement de plus en plus intensif, une hygiène de vie rigoureuse et des loisirs qu’il faut sacrifier vont le mener en haut de l’affiche, au départ du 800m qui couronnera sa jeune carrière et le propulsera définitivement au rang de champion. Seulement voilà, une blessure met un terme à ce beau rêve. Commence alors une longue descente aux enfers, « Vingt ans d’incompréhension, vingt ans de chagrin, vingt ans de silence. »

« Béatrice s’envola pour un pays lointain plein de cocotiers, d’îles inhabitées et de forêts sauvages » et plus tard pour une île près des côtes australiennes, laissant le terrain libre à Joanna, sorte de femme par défaut. « Joanna a vécu plus de vingt ans à ses côtés. Sa voisine, son amie, sa maîtresse, sa femme, la mère de ses enfants. Mais elle ne le connaissait pas. Anthime était un étranger. »

Car Anthime reste habité par son échec. Anthime sent que « personne ne peut sauver personne, les gens doivent s’extirper d’eux-mêmes, sans attendre qu’une main vienne fouiller en eux pour en sortir le meilleur. »

Après vingt ans de ruminations, il choisit un nouveau défi. Il sera le premier coureur à traverser la France du nord au sud. Sa sœur s’associe à ce projet, car « Helena avait toujours été le genre de femme capable de prendre les commandes d’une machine qu’elle n’avait jamais pilotée. »

On laisse le lecteur découvrir ce qu’il adviendra de cette nouvelle ambition, découvrir le «pays, à la manière d’un homme qui déshabille une femme pour la première fois. »

et l’on saluera le sens de la formule de Cécile Coulon qui confirme ici sa place parmi la nouvelle génération des écrivains français.

Résonances

Si ce roman m’a touché, c’est aussi parce qu’il me rappelle beaucoup mon propre parcours. A 15 ans, j’ai remporté le cross de l’école, puis j’ai été repéré par un entraineur qui m’a convaincu de m’astreindre à un entrainement intensif. A 17 ans j’ai rejoint la section sport-études athlétisme du lycée de Bar-le-Duc et ai commencé à collectionner les titres de champion de France en demi-fond et cross-country. C’est alors que j’ai voulu faire de ma vie une course vers la gloire. Mais je me suis retrouvé à suivre des études universitaires sans l’infrastructure de la section sport-études, sans entraîneur et, au fil des mois, sans vraie perspective. Deux ans plus tard, je pratiquai toujours l’athlétisme, mais sans que les résultats ne soient au rendez-vous. Si bien que j’ai décidé de me consacrer à mon école de journalisme et à raccrocher les pointes. Comme Anthime, j’ai ensuite participé à quelques courses sur route avant d’arrêter toute compétition et courir encore, de temps à autre, pour le plaisir. Quelques pages du livre de Cécile Coulon, y compris celles qui retracent l’aura du champion auprès des camarades de classe, me sont plus que familières.

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