
Donbass
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l’avis des lecteurs
“ (Les) habitants étaient prêts à encaisser beaucoup: la guerre n’était qu’une catastrophe supplémentaire dans la litanie des épreuves qui avait balayé les steppes du Donbass. Les coups de grisou, la disparition d’un pays tout entier, la fermeture des mines, et même la misère sauvage des années quatre-vingt-dix, quand on se faisait assassiner en sortant sa poubelle, tout cela était injuste, incompréhensible, mais chacun y distinguait un ordre des choses. Certes mystérieux, mais où devait bien se cacher une logique supérieure. Le meurtre d’un enfant était différent. On touchait là au sacré, à l’interdit suprême. Les habitants du Donbass y voyaient une négation de ce à quoi leur vie se raccrochait envers et contre tout depuis vingt ans.”
Avec Donbass le polar fait son travail: le crime est là uniquement en qualité de révélateur. Autour de lui un paysage prend forme, dévoile son passé et son présent, l’Ukraine et la guerre qui dévore son flanc oriental depuis 2014.
Correspondant à Moscou pour le journal Le Monde, Benoît Vitkine a couvert cette guerre depuis ses débuts. Mais force est de constater qu’aucun essai ne lui aurait permis de raconter de manière aussi exhaustive et aussi touchante les blessures de ce pays qui, comme nombre d’anciens territoires soviétiques, ne réussit toujours pas à trouver ni la paix, ni la banalité de la normalité.
Nous sommes à Avdïïvka, petite localité du Donbass située sur la ligne du front côté ukrainien. Si de nombreux habitants ont fui la zone de guerre, la ville est encore habitée par des civils qui essaient de continuer leurs vies entre deux bombardements. La mort fait partie du paysage. Jusqu’au jour où une mort inhabituelle secoue la bourgade: un enfant, Sacha, est découvert poignardé, cloué au sol. Il suffirait de beaucoup moins pour déséquilibrer définitivement une communauté qui vit déjà sur le fil du rasoir.
En charge de l’enquête, Henrik Kavadze, policier désabusé au passé aussi compliqué que celui de son pays: vétéran de la guerre d’Afghanistan, il avait entraîné sa femme à Avdïïvka, loin de la ville, dans l’espoir de retrouver un peu de tranquillité. La guerre les avait rattrapés. Contrairement à nombre de ses collègues, il avait refusé de se jeter dans les bras des séparatistes même si le mouvement de Kiev lui provoquait tout au plus du scepticisme. Son choix lui a valu un réputation de patriote indéfectible.
Je ne vais certainement pas vous raconter le roman. Sachez simplement que Donbass saura vous faire comprendre les enjeux d’un pays qui depuis des générations subit traumatisme sur traumatisme. Il y a des passages magnifiques décrivant les femmes – veuves, mères, épouses, les hommes – ouvriers, mineurs ou soldats. Le besoin de donner la possibilité aux générations futures de pouvoir croire encore à quelque chose. Cette guerre qui réveille des souvenirs insoutenables – les dix ans de combats en Afghanistan, le seconde guerre et ses conséquences totalitaires.
Lumière aussi sur la corruption endémique, héritage naturel du régime communiste facilité par la transition nébuleuse des années ‘90.
Lumière sur tous ces enfants qui vivent sur la ligne du front, en Europe, depuis voilà six ans.
De son écriture fluide et pétrie d’empathie, Benoît Vitkine vous aide à comprendre, presque à vous mettre à la place de ces voisins très proches. Le mot “espoir “ prend un sens différent suivant l’endroit que l’on habite, suivant qui habite de l’autre côté de la frontière, suivant le passé que l’on porte sur les épaules.
Journaliste spécialisé dans le domaine des pays de l’ex-URSS, Benoît Vitkine est correspondant au journal Le Monde depuis de nombreuses années et a obtenu en 2019 le prix Albert Londres de la presse écrite pour toute une série d’articles dont quelques portraits de ces combattants du Donbass, une guerre méconnue, quasiment oubliée, qui sévit pourtant depuis 2014 dans l’est de l’Ukraine en opposant l’armée loyaliste ukrainienne aux séparatistes prorusses et dont le bilan fait état de pas moins de 13’000 morts. Parmi ces portraits de vétérans figure celui de Vladimir Vlasenko, un ancien de la guerre d’Afghanistan, qui pensait cultiver tranquillement son potager en Ukraine avant de reprendre les armes pour combattre les séparatistes. Après les reportages, c’est par le biais de la fiction que Benoît Vitkine a choisi de nous faire partager le quotidien d’une guerre qui s’embourbe dans les tréfonds de l’oubli tout en intégrant quelques caractéristiques des combattants qu’il a rencontré lors de ses entretiens dans les personnages qui animent son premier roman intitulé Donbass prenant l’allure d’un thriller sur fond de conflit armé.
A Avdiïdka, dans la région du Donbass, les bombardements journaliers ne troublent plus les habitants qui se sont accoutumés aux affres d’une guerre qui dure depuis quatre ans et dont on en aurait presque oublier les causes. Une terrible routine que le colonel Henrik Kadavadze, chef de la police locale, prend à son compte avec un flegme déconcertant alors que ce conflit s’enlise dans une succession de combats meurtriers touchant aussi bien les soldats que les civils tentant de survivre tant bien que mal dans cet environnement délétère. Mais à la découverte d’un jeune garçon poignardé, tous les membres de la localité s’agitent ainsi que le colonel Kadavadze qui ne va pas se contenter de rester les bras croisés pour découvrir le meurtrier. Ceci d’autant plus que l’on retrouve d’autres petites victimes dont les corps sont disséminés dans les environs de la bourgade.
Crimes en série et enquêteur désabusé, on doit bien admettre que si Donbass présente certains codes du thriller, Benoît Vitkine prend soin de ne pas s’égarer dans les facilités du genre que ce soit au niveau du texte mais également de l’intrigue. Il y a même quelque chose de rafraichissant à lire un tel récit où l’auteur prend bien soin de planter le décor aussi détonant soit-il sans en abuser. C’est d’ailleurs l’une des grandes qualité de ce roman qui s’attarde sur le quotidien de ces habitants laminés par une guerre qui s’éternise et il faut bien reconnaître que l’on perçoit toute la maîtrise d’un auteur qui connaît parfaitement son sujet. Plongée abrupte au coeur de cette région dévastée, le lecteur ne manquera pas de ressentir toute l’atmosphère de cet environnement parfaitement restitué notamment dans le cours du quotidien de ces femmes de tout âge tentant de survivre aux affres des combats et de protéger du mieux qu’elles le peuvent, leur progéniture. Entre résignation et découragement des différents protagonistes, on prend ainsi la mesure des difficultés des civils, mais également des soldats de chaque faction pour survivre dans un tel cloaque où l’avenir se décline au jour le jour. Personnage central du roman, on suit les pérégrinations du colonel Kadavadze, chef de la police locale et vétéran de la guerre d'Afghanistan qui nous permet de découvrir toute les membres de cette communauté disparate en croisant des chefs mafieux qui tiennent les reliquats d'une industrie déclinante, des babouchkas usées par les privations et la souffrance, quelques soldats égarés et bien évidemment des officiers de police plus ou moins corrompus. Autant de portraits réalistes dont on devine quelques aspects de leur parcours ou certains traits de caractères que l'auteur a emprunté aux personnes qu'il a croisé lors de ses reportages dans le Donbass. Ainsi l'enquête de Kadavadze devient un prétexte pour découvrir cette belle galerie de personnages évoluant dans cette ambiance si particulière d'une guerre qui s'enlise, même si l'on peut regretter le fait que l'intrigue tournant autour de la disparition des ces jeunes enfants prend parfois un aspect bien trop secondaire nous donnant une impression d'inachevé voire de moins grande maîtrise comme si le journaliste l'avait emporté sur le romancier.
Premier roman de Benoît Vitkine, Donbass nous permet de saisir tous les aspects d'une guerre méconnue sévissant toujours dans cette région perdue à l'est de l'Ukraine tout en nous donnant l'occasion de découvrir, au détour d'une enquêtes somme toute assez classique, toute une série de personnages qu'il sera difficile d'oublier. Renversant.
BLUES CARABINÉ
Le pitch
Correspondant du « Monde » à Moscou, auréolé du prestigieux Prix Albert Londres en 2019 pour sa couverture de la guerre en Ukraine, Benoît Vitkine nous offre avec Donbass un premier roman inspiré par son expérience. Un vrai roman noir aussi ne vous y trompez pas, avec des meurtres d’enfants perpétrés dans une petite ville, Avdiïvka, réduite à 20 000 habitants, tout près de la ligne de front, alors que la guerre gronde à bas bruit. Une enquête menée par un flic brisé. Un roman de guerre édifiant et éclairant sur l’âme ukrainienne. Une guerre dans la guerre dans la guerre. Un premier roman remarquable à bien des égards.
Contexte pour rappel : le Donbass est situé à l’est de l’Ukraine. En 2014, à la suite de la révolution de Maïdan à Kiev et la victoire des pro-européens, des groupes séparatistes pro-russes de l’est et du sud se sont soulevés contre le nouveau pouvoir. Avec le soutien de la Russie. En six ans, au moment de l’écriture du roman, le conflit a déjà fait 13 000 morts. La ligne de front court sur 400 kms.
Pourquoi je vous le conseille ?
Parce que ce récit, nourri de réalisme, offre une dimension documentaire inestimable à ce roman par ailleurs très noir. Pour ne serait-ce qu’effleurer des expériences de vies gâchées par une guerre fratricide qui n’en finit pas. Pour mieux comprendre les relations complexes entre ces frères ennemis, russes et ukrainiens, déchirés entre deux allégeances. Car cette immersion devient nécessaire alors que l’actualité nous a depuis rattrapée.
À HAUTEUR D’HOMMES ET DE FEMMES. Tout au long de Donbass, le lecteur se retrouve de concert avec les 20 000 habitants d’Avdiïvka à quelques mètres seulement de la ligne de front où la guerre civile se poursuit en sourdine. On continue à se tirer dessus, en permanence et en pointillés, dans une guerre des nerfs où rien ne bouge vraiment. Une guerre devenue routine, comme paralysée, qui confère une atmosphère d’étrangeté à ces vies menées entre parenthèses. Avec Donbass, on se pose du côté des gens, dans les rues défoncées et les maisons en ruine. Sous les tirs de mortiers et les déflagrations au loin, comme un bruit de fond devenu familier. Une expérience immersive qui file un blues immense. Où chacun tente de poursuivre des bribes d’existence.
UN POLAR UN VRAI. Il apparaît déroutant – pour ne pas dire absurde – d’enquêter sur des meurtres dans des contextes de conflits armés où la mort est omniprésente et où chaque vie ne tient qu’à un fil. Et pourtant. Ici la découverte d’un enfant assassiné va chambouler le fragile équilibre d’une communauté déjà au bord de la rupture. Un colonel de police, Henrik, ancien d’Afghanistan, totalement hors sol, va mener l’enquête et, à travers elle, faire resurgir tout le destin de cette région sinistrée, autrefois économiquement dynamique. Où l’on réalise que derrière la guerre civile et les relations complexes entre russes et ukrainiens, rien n’a vraiment changé. Où des deux côtés de la ligne de front, ce sont toujours les mêmes profiteurs qui continuent de tirer leur épingle du jeu en se livrant à de multiples trafics. Encore et toujours.
UN ROMAN NOIR UN VRAI. Où l’on découvre la complexité des relations inextricables et historiques qui lient la Russie et l’Ukraine. Où l’on ressent la tension fratricide entre pro-Maïdan et séparatistes soutenus par les forces russes. Où la corruption est aux manettes dans cette zone sinistrée qui a connu ses heures de gloire, traversée par tous les trafics imaginables. Où les mafias mènent la danse et gardent la main mise sur toute l’économie du pays, notamment à Avdiïvka, ville stratégique qui héberge l’une des plus grandes usines de charbon à coke en Europe, enjeu capital pour Kiev comme pour les séparatistes. Où les usines démembrées, après le démantèlement de l’ex-URSS, sont devenues la propriété de mafieux locaux, véritables oligarques. Avides de respectabilité, leurs opérations illicites et trafics perdurent sous l’œil complaisant d’hommes politiques et de policiers corrompus. Un roman réaliste qui fait le constat des traces indélébiles laissées par la guerre d’Afghanistan. Un reportage de guerre autant qu’un roman policier, qui donne la voix à une population qui ne veut ou qui ne peut pas fuir la zone de combat.
J’ai mis un peu de temps à le récupérer et à le lire, mais c’est fait, et je ne le regrette pas. Ne passez pas à côté de Donbass de Benoît Vitkine, c’est une lecture indispensable.
Avdïïvka, une petite ville dans le Donbass, sur la ligne de front entre les séparatistes pro-russes et l’armée ukrainienne, côté ukrainien. Henrik Kavadze est un ancien soldat d’Afghanistan, devenu un héros le jour où, pendant la courte prise de la ville par les séparatistes, il a refusé de travailler pour eux. Depuis que l’armée ukrainienne a repris la ville, il est devenu le chef de la police locale.
La petite ville minière, secouée quotidiennement par les affrontements d’artillerie survit, grâce à la transformation du charbon et à divers trafics, chacun semblant s’être accoutumé aux bombardements et à la présence des soldats, jusqu’à ce qu’un gamin de 6 ans soit retrouvé en caleçon, cloué au sol par un coup de poignard. C’est la goutte d’eau, la mort inacceptable, pour une population pourtant habituée au malheur, mais également pour les différents magouilleurs qui ont besoin d’une certaine tranquillité pour mener à bien leurs petites affaires. Beaucoup de pression sur les épaules d’Henrik, d’autant que cela va faire remonter des souvenirs qu’il préfère oublier.
Je ne vais pas vous mentir, si vous recherchez une intrigue aux petits oignons, du suspense, du thriller psychologique, ce roman n’est pas pour vous. J’ai une fois entendu une auteur dire que si elle mettait un meurtre au début de son roman, c’est parce qu’elle savait que comme ça elle accrocherait le lecteur qui irait au bout pour savoir qui, quand et pourquoi, et qu’elle pourrait alors se consacrer à ce qui l’intéressait vraiment, à savoir les personnages et l’écriture.
C’est exactement ce qu’il se passe ici. Le meurtre et l’enquête sont là pour parler de cette région martyrisée. Cela aurait pu être ennuyeux et didactique, tant l’auteur nous en apprend sur le Donbass, le passé soviétique, la révolution ukrainienne et la guerre. Mais c’est au contraire passionnant parce que Benoît Vitkine nous livre une sorte d’histoire populaire du Donbass.
C’est à hauteur d’homme, à hauteur d’ouvrier, de mineur, de veuve d’ivrogne, de babouchka solidement plantée soutenant un homme (des hommes) détruits par la poussière de charbon, l’alcool ou la guerre que Benoît Vitkine nous raconte cette histoire populaire. Une histoire incarnée, avec des fantômes d’Afghanistan, des petites frappes qui voient dans la guerre le moyen d’exister, et surtout une population ouvrière, prolétaire, dont plus personne ne veut, une population fière de son travail dans la mine, un travail qui la tue à petit feu, mais fière quand même, avec ses hommes costauds des épaules, et ses femmes fortes dans leurs têtes et leurs corps, fortes pour deux quand le physique des hommes lâche.
On s’attache terriblement à tout ce monde, on souffre avec eux, on ressent leur chaleur, leur humanité, on s’indigne des saloperies, de la corruption, de l’impunité, on est pris aux tripes. Grâce à ces personnages, grâce à leur incarnation, grâce à l’humanité et la tendresse qu’il fait passer, Benoît Vitkine fait oublier le journaliste, fait œuvre de romancier et nous passionne pour le Donbass.
Hiver 2018, à Avdïïvka, sur la ligne du front de Donbass et alors que la guerre fait rage, des enfants sont retrouvés sauvagement assassinés. Le colonel Henrik Kavadze, chef de la police locale, mène une enquête qui va réveiller des souvenirs enfouis de la guerre d’Afghanistan.
Hiver 2018, dans la ville de Avdiïvka, sur la ligne de front du Donbass séparant l’Ukraine de la Russie. La guerre fait rage entre les séparatistes et les militaires ukrainiens. Dans ce chaos, Henrik, commandant de police, est appelé sur les lieux d’un crime. On a retrouvé la cadavre d’un enfant sur un tas de charbon. Qui a pu commettre cet assassinat odieux? Dans un contexte explosif où la corruption, le trafic de drogue se disputent à la guerre, Henrik va tenter de faire éclater la vérité…
J’ai été déçue par ce roman qui relève plus du roman noir géopolitique que du thriller. Les 3/4 du roman sont consacrés aux déambulations d’Henrik dans sa petite ville où la misère est la reine du bal. On suit le conflit entre l’Ukraine et la Russie à travers cette région du Donbass si particulière. Je m’y suis peu intéressée.
L’enquête en elle-même sur la mort de l’enfant n’arrive que très tard. Elle est rapidement expédiée et sa résolution est tirée par les cheveux.
Certes, l’auteur connaît bien son sujet et cette région explosive qui ne fait pas rêver: corruption, drogue, prostitution, misère sont ce qui nourrit ce coin d’Ukraine. Je n’ai pas été emballée par cette intrigue qui met du temps à s’imposer. Il faut le lire davantage comme un reportage, une enquête sur un endroit les plus explosifs d’Europe.
« Donbass » est un roman qui m’a déçue et que j’oublierai vite.
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