La vie gourmande (BD)

La vie gourmande est un roman graphique autobiographique très touchant. C'est l'histoire de la vie, du goût à la vie et de la transmission. C'est le lien entre le goût et l'intimité.

Tout commence au décès de la grand-mère d'Aurita en octobre 2018. Cette grand-mère qui avait fui le Cambodge, les Khmers Rouges, Pol Pot, arrivée en France lors du premier mois de vie d'Aurita. C'est elle qui s'en est occupée au début, c'est elle qui cuisinait avec amour pour elle. Elle s'en est allée et Aurita se souvient des saveurs et souvenirs d'enfance. Son regret, n'avoir retranscrit que deux recettes de sa grand-mère.  C'est la peur de perdre ce savoir, cette transmission.

Elle sera quelques jours plus tard en observation dans les cuisines de Pierre Gagnaire, pour élaborer des cartes de voeux, elle "croque" sur papier, la vie, l'instantanéité, l'éphémère.

Deux mois plus tard, décembre 2018, Aurélia apprend qu'elle est atteinte à 38 ans d'un cancer du sein, triple négatif, un type rare et virulent. Commence alors un grand combat contre la maladie.

Tout en pudeur, en noir et blanc, elle nous livre sa bataille contre la maladie. Elle nous parle de sa vie, de ses amours, de ses amitiés et rencontres et surtout de son rapport à la gourmandise, aux aliments et saveurs.

Elle nous confie ses souvenirs olfactifs, culinaires, bons ou moins bons, des fast-food aux étoilés, en passant pas la cuisine du Japon, celle de ses amoureux ou ses souvenirs d'enfance.

C'est une ode à la vie, au rapport du goût à l'intime.

Le dessin est en noir et blanc pour l'intime et devient tout en couleur comme une invitation pour les plats, la gourmandise. C'est joli, comme une invitation à déguster, à dévorer.

C'est aussi une renaissance et une cicatrice à aimer car cela signifie qu'Aurita est en vie.

Ma note : 9/10