Le chagrin des vivants
  • Date de parution 17/08/2017
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 216 gr
  • ISBN-13 9782072710322
  • Editeur FOLIO
  • Format 180 x 112 mm
  • Edition Livre de poche
Anglo-Saxon Romans étrangers

Le chagrin des vivants

4.05 / 5 (993 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Durant les premiers jours de novembre 1920, l'Angleterre attend l'arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d'hommage. À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l'armée ; Ada, qui ne cesse d'apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d'anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d'hommes mutiques, rongés par les horreurs vécues, ces femmes cherchent l'équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les coeurs s'apaisent.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 17/08/2017
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 216 gr
  • ISBN-13 9782072710322
  • Editeur FOLIO
  • Format 180 x 112 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d’hommes ont disparu, cette cérémonie d’hommage est bien plus qu’un simple symbole, elle recueille la peine d’une nation entière. À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammer-smith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes incapables de retrouver leur place au sein d’une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.

Mon écoute

Après La salle de bal et Nos espérances je découvre le premier roman d’Anna Hope et c’est certainement celui que j’ai le plus aimé.

Avec la guerre il y a le chagrin, les vivants et les morts. Après la guerre la vie tente de reprendre mais pour certain(e)s voire pour tous, la guerre laisse des stigmates, visibles ou invisibles. Il y a les morts, enterrés dans un lieu où les familles peuvent se recueillir, les retrouver d’une certaine façon et puis ceux dont il ne reste aucune trace, ceux qui gisent anonymement sous terre et dont les familles ignorent tout sauf qu’ils ne sont pas revenus.

Traité le thème de la guerre à travers l’arrivée en Novembre 1920 à Londres d’un corps anonyme prélevé sur le champ de bataille en France et qui deviendra le symbole de tous les morts sur le front, mais aussi de tous ces hommes dont les familles, les femmes ne sauront jamais où ils reposent, est le but que s’est fixé l’auteure à travers ce roman à trois voix. Trois femmes, trois vies, trois itinéraires, trois façons de vivre malgré tout.

Il y a Ada, la mère, Evelyn, la fiancée et Hettie, celle qui pour six pences propose un moment de danse aux hommes mais qui espère un jour trouver le grand amour parmi les survivants. Pour deux d’entre elles, malgré le temps, l’absence est toujours présente, intolérable, mais elles tentent de se reconstruire, de donner un sens à leurs vies tandis que la dernière ne peut que constater les traces laissées sur les âmes et les corps des hommes qui l’enlacent pour danser.

On découvre au cours des cinq jours nécessaires entre le choix du corps et l’arrivée du cercueil dans le cénotaphe dans l’Abbaye de Westminster, les portraits de ces femmes, ce qui les hante, la détresse dans laquelle elles se trouvent mais aussi des portraits d’hommes avec pour eux aussi des blessures ou des actes qui marqueront à jamais leurs vies.

Personne ne sait qui repose dans le cercueil, il devient Le symbole, il est peut-être celui qu’elles pleurent ou bien un autre, un de ces milliers de corps qui ne seront jamais rendus à leurs familles

C’est un très beau roman, très bien construit avec des passages consacrés à ce corps inconnu (précédé en lecture audio par un extrait de l’hymne national), comment il a été choisi et à son voyage jusqu’à sa destination finale, à ce qu’il représente pour tous. En choisissant des femmes d’horizons et de vies différents, Anna Hope dresse le portrait d’un peuple meurtri, se remettant à peine de quatre années de guerre.

Comme dans ses deux autres romans, l’auteure passe par les femmes pour traiter son sujet : la guerre avec ses combats, ses morts qu’ils soient ici fiancé ou enfant, ceux qui devinrent de la chair à canon, ceux qui sont revenus à jamais meurtris mais avec également le combat des femmes qui restèrent au foyer, à attendre, à tenir, à espérer et qui ont dû ensuite seules ou pas continuer. Grâce à une construction méticuleuse, entrecroisant les itinéraires, nous serons les seuls parfois à connaître certaines vérités.

Beaucoup d’émotions, de sentiments à travers des beaux portraits de femmes meurtries, blessées, dont l’auteure restitue l’environnement, la vie, le quotidien, les décors, la douleur mais aussi la reconstruction. Une page d’histoire, une page en mémoire de ceux qui partirent mais également de celles qui restèrent, espérèrent. Une écriture subtile, précise, délicate, réaliste parfois et une construction habile, évitant les clichés, pour narrer une page d’histoire avec délicatesse, justesse et qui imprime pour longtemps le récit dans notre esprit.

Dominique Blanc donne toute sa puissance au texte et lui donne vie même si j’ai parfois trouvé la transformation de sa voix pour certains personnages masculins trop appuyée avec un côté cockney un peu caricatural.

Un très beau roman.

L'Angleterre de ce début des années vingt est endeuillée, morose sous la chape de plomb qu'a laissée la Grande guerre et la cohorte de ses pertes, qui déplorant celle d'un fils, qui celle d'un fiancé ou d'un mari, qui celle de son âme...


Dans ce marasme ambiant, contre lequel chacun lutte à sa manière, certains s'étourdissant de plaisirs temporairement anesthésiants, d'autres se prostrant dans le désespoir ou l'hébétude, nous suivons trois femmes, dont Anna Hope dévoile les obsessions, les doutes et les espoirs autour d'un compte à rebours de cinq jours, se concluant par l'arrivée en Angleterre de la tombe du soldat inconnu, point d'orgue de la commémoration du deuxième anniversaire de l'armistice.


Pour Ada, une cérémonie dérisoire, insensée, qui ne lui ramènera pas son fils Mickaël, tombé sur le sol de cette France où elle n'a jamais mis les pieds. Mais est-il vraiment mort, d'ailleurs ? Habitée d'une détresse qui lui fait perdre tout discernement, elle aperçoit sa silhouette au coin des ruelles...


C'est un fiancé qu'Evelyn a perdu. Un fiancé et un doigt, arraché sur la chaîne d'une usine de munitions. Depuis, elle s'interdit le bonheur, s'investissant, au grand dam de son aristocratique famille, dans une dégradante mission professionnelle consistant à aider anciens combattants et invalides de guerre à compléter leurs dossiers d'indemnisation ou d'aides sociales.


Pour Hettie enfin, le traumatisme est moins prégnant. Si elle déplore la perte d'un enthousiaste et téméraire frère cadet que la guerre a changé en un jeune homme apathique et désagréable, elle est tournée vers l'avenir, vers la vie. Danseuse de compagnie dans un club où les jeunes filles se louent quelques pences le temps d'un tour de piste, elle rêve d'indépendance et d'ailleurs.


"Le chagrin des vivants" est le roman de ceux qui restent, avec leur douleur, leur culpabilité, mais aussi avec la force de la vie qui continue. L'auteure sait en quelques pages créer un univers, saisir l'essence d'un personnage, brosser à partir d'individualités le ton, l'ambiance d'une époque. A travers ses héroïnes et ceux qui orbitent autour d'elles, elle capte les bouleversements qui secouent une société patriarcale, dont la virilité officiellement mise à l'honneur a été bien malmenée, et dont la réjouissance face à la victoire ne masque pas vraiment les stigmates honteux laissés par quatre années de conflit, symbolisés par ces pauvres hères mutilés, invalides, qui, incapables de réintégrer une vie "normale", hantent les rues des villes, se font colporteurs ou mendiants...


Comme une alternative à la violence guerrière et à son empreinte mortelle, les héroïnes d'Anna Hope, en luttant contre le chagrin ou contre les obstacles qu'impose une société traditionnellement machiste à leurs velléités d'épanouissement, portent l'espoir du renouveau et de la résilience. Evelyn en affrontant enfin sa peur du bonheur, Hettie en assouvissant ses envies de liberté, à l'encontre des carcans familiaux, et Ada en acceptant de se tourner vers les vivants plutôt que de languir après les morts...


Un récit à la fois à la fois passionnant et très touchant, mêlant avec talent Histoire et destinées individuelles.


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