La salle de bal
  • Date de parution 04/04/2019
  • Nombre de pages 448
  • Poids de l’article 232 gr
  • ISBN-13 9782072824470
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Anglo-Saxon Romance Romans étrangers

La salle de bal

4.03 / 5 (1705 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Lors de l'hiver 1911, Ella Fay est internée à l'asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature où elle travaillait depuis l'enfance. Révoltée puis résignée, elle participe chaque vendredi au bal des pensionnaires, unique moment où hommes et femmes sont réunis. Elle y rencontre John, un Irlandais mélancolique. Tous deux dansent, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Ella et John. Après Le chagrin des vivants, Anna Hope transforme à nouveau une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 04/04/2019
  • Nombre de pages 448
  • Poids de l’article 232 gr
  • ISBN-13 9782072824470
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Une lecture que je voulais faire depuis longtemps, la reportant régulièrement et puis elle est devenue, à force d’éloges un peu partout, une priorité ce mois-ci. Enfin !

C’est une salle de bal assez particulière dont nous parle Anna Hope dans ce roman. Nous sommes en Irlande, en 1911 et cette salle de bal se situe dans l’asile de Sharston dans le Yorkshire qui accueille environ 2000 patients, hommes et femmes. J’ai déjà lu par le passé les raisons, pas toujours psychiatriques, qui amenaient toutes ces personnes dans ces lieux où les conditions de vie étaient particulièrement rudes voire misérables. Dans celui-ci, vivant presque en autosuffisance, on y fait la connaissance de Ella Fay, enfermée parce que révoltée, de John Mulligan, « mélancolique » irlandais mais aussi de Clem, lectrice compulsive issue d’une famille aisée et Charles Fuller, ambitieux médecin adjoint.

La salle de bal s’ouvre tous les vendredis à ceux qui le « méritent », offrant un moment de rapprochement entre les sexes, une thérapie par la danse en quelque sorte et Ella et John vont se lancer dans une danse à un seul temps, celui de l’amour.

En prologue, comme dans ce roman, je voudrais dire mon agacement lorsque dans les premières pages du roman, l’auteur(e) donne finalement une idée de ce qui va se passer….. Cela n’apporte rien, je trouve, bien au contraire puisqu’on a finalement le dénouement ou presque…..

Encore une lecture où je suis très partagée….. Le cadre de l’histoire est intéressant et même passionnant : cet asile d’aliénés où vivent dans des conditions déplorables, ces hommes et femmes, pas forcément atteints de problèmes psychiatriques mais rappelons nous que nous sommes en 1911 et qu’il fallait parfois peu de choses pour se retrouver enfermé ! La narration se fait à travers les trois principaux personnages : Ella, John et Charles.

Ce qui m’a le plus « dérangée » c’est l’option prise par l’auteure d’en faire principalement une romance assez prévisible et pour rajouter du piment à l’affaire elle transforme assez rapidement Charles, qui apparaissait en début de lecture, comme un homme aux bonnes intentions vis-à-vis de ses patients avec des idées originales et bienveillantes, en une sorte de médecin fou (vraiment) tortionnaire, jaloux, ambitieux, cédant ses convictions premières d’humaniste à celles d’un défendeur des idées d’eugénismes parce qu’il n’accepte pas ses propres penchants…..

Malgré ces bémols, je reconnais qu’on est embarqué par cette histoire, les thèmes abordés sont très nombreux et intéressants : les prises de position des deux idées majeures de l’époque : eugénisme par stérilisation ou par ségrégation dans le traitement des maladies psychiatriques, la condition des femmes, les conditions de vie dans ces asiles, les raisons assez douteuses parfois d’enfermement, les disparations parfois, pouvaient être à eux seuls suffisants. On découvre d’ailleurs les prises de position de certains grands noms comme Churchill et Darwin et les méthodes glaçantes envisagées ne sont pas sans faire penser à ce qui arrivera quelque trente ans plus tard en Allemagne.

Je me suis sentie beaucoup plus attirée par le personnage de Clem, cette femme anorexique, placée dans cet asile par sa famille non pas pour se débarrasser d’elle mais pour la protéger, en quelque sorte, me semblait beaucoup plus intéressant. Je pense qu’elle aurait pu faire à elle seule le personnage central d’un récit.

On se laisse porter par l’écriture et les événements mais ce qui aurait pu être un plaidoyer sur les conditions dans les asiles psychiatriques, se perd dans une romance et la « perte de contrôle » du médecin m’a paru un peu mise too much….

Anna Hope s’est inspirée d’un cas d’internement familial, celui de son grand-père à cette époque pour écrire ce roman, avec un travail de recherches important et qui donne toute sa substance au récit. Une lecture que je ne regrette pas, on est embarqué dans une sorte de tourbillon, mais depuis le temps que je lorgnai dessus j’en attendais sûrement plus et surtout ne m’attendais pas à cette construction.

La salle de bal a été très lu entre autres par : Au fil des livresMaeveMoonPalaceUn cahier bleuAleslireLuciole et Feu follet, Mélie et les livres.

Résumé

Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un « mélancolique irlandais ». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.

À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.


Certains romans vous prennent doucement par la main, et, sans effets de manche, sans tomber dans l'excès de grandiloquence ou de pathos, vous raconte une histoire pourtant forte, qui vous imprègne et vous touche naturellement parce que le ton y est juste, et que les éléments qui la composent, personnages, événements, contexte, s'amalgament en un récit crédible et pénétrant. "La salle de bal" est de ceux-là.


Yorshire, 1911.

L'asile de Sharston est une institution moderne, avant-gardiste, qui fonctionne sur le mode de l'autosuffisance en gérant son propre troupeau, ses propres cultures de blé et de légumes... Deux cent employés travaillent dans ce complexe qui impressionne par l'allure de château de conte de fées que lui donnent sa silhouette à tourelles et son clocher de dix étages, ses interminables couloirs, et sa somptueuse salle de bal, où chaque vendredi, les heureux élus désignés parmi les pensionnaires peuvent danser au son de la musique que joue le petit orchestre constitué des quelques mélomanes que compte le personnel soignant. Ce sont d'ailleurs sans doute ses talents de musicien qui ont convaincu la direction de Sharston d'engager le docteur Charles Fuller.


L’établissement accueille des patients atteints de pathologies diverses, mais surtout beaucoup de malheureux victimes de traumatismes ou d'un système inique au sein duquel, pauvres ou femmes, ils occupent une position de faiblesse. Car c'est un temps où l'on qualifie encore d'hystériques celles qui manifestent leur rage ou leur angoisse d'une manière jugée trop excessive... Parmi elles, Ella Fay, qui à peine arrivée tente -en vain- de s'enfuir. Internée pour avoir cassé dans un accès de colère l'une des vitres de la filature où elle travaille depuis qu'elle est enfant, c'est une jeune femme que la pauvreté et le manque d'attention ont rendu fruste et méfiante, mais aussi pleine d'une énergie combative. Elle est surtout terrorisée à l'idée qu'on la croit vraiment folle et d'être obligée de rester dans ces lieux où elle estime n'être pas à sa place. Elle se rapproche assez vite de Clem, malgré le peu de points communs qui la lie a priori à cette femme cultivée, issue d'une famille bourgeoise, tenant constamment un livre à la main, et qui dissimule, en plus des cicatrices aux poignets que recouvrent ses perpétuelles longues manches, un mal-être profond.


Peu à peu Ella s'installe dans la routine de Sharston, dont les patientes sont gardées à l'intérieur, pendant que les hommes travaillent à l'extérieur, occupés dans les champs ou à creuser les tombes du cimetière attenant à l'asile. C'est le cas notamment de John Mulligan, catégorisé comme "chronique" (on dirait aujourd'hui dépressif), dont les raisons de l'internement sont évoquées par bribes -la perte d'un enfant, la frustration de n'avoir pas su tenir la promesse faite à un père défunt-, lui-même ne laissant jamais entrevoir la détresse que ces démons ont enfouie en lui. Ce patient trouble le docteur Charles Fuller, car sous son laconisme et sa rusticité d'homme solide, il semble abriter une sensibilité qui dément les préceptes alors en vogue, fondés sur l'idée d'un déterminisme génétique qui condamnerait les individus des classes inférieures à perpétuer de génération en génération, les tares associées à leur condition : délinquance, fainéantise, alcoolisme, stupidité... 


Il faut dire que le praticien est passionné par le courant eugéniste qui secoue son époque : il a lu de nombreux écrits sur le sujet, a pris connaissance des deux écoles qui s'opposent concernant le "traitement" des pauvres chroniques, qui respectivement prônent la stérilisation (tacitement approuvée par le ministre en charge de la création des premières lois sociales du pays Winston Churchill), et la ségrégation. C'est cette dernière que souhaite dans un premier temps défendre Fuller, fort des constats qu'il a tirés de l'observation des patients de Sharston, et du potentiel qu'il a cru déceler chez certains d'entre eux, John Mulligan en tête, qui réagit à Schubert, et montre au travail une exceptionnelle endurance. Persuadé que la musique peut être le vecteur d'une amélioration de leur état, voire d'une guérison, il décide de faire de l'irlandais un exemple de rédemption pour étayer cette conviction qu'il a bien l'intention de soutenir auprès des plus hautes instances... Pour mener à bien ce projet, son patient doit dorénavant faire partie des candidats éligibles aux bals du vendredi soir. C'est là que John rencontre Ella, aperçue lors de sa tentative de fuite, le jour de son arrivée, dont il avait gardée l'image d'une jeune fille pas très jolie, mais d'une rafraîchissante sauvagerie... 


Le docteur Fuller est, en somme, pétri de bonnes intentions ? Pas vraiment, car l'on comprend assez vite qu'il ne voit ses patients que comme des sujets d'étude, des moyens de parvenir à ses ambitions. Et lorsque ses propres démons le rattrapent, elles ne font pas long feu... 


Comme je l’écrivais en préambule, "La salle de bal" est de ces textes qui vous séduisent et vous pénètrent doucement, Anna Hope prenant son temps pour tisser puis relier les différents fils de son intrigue. Elle nous ramène à une époque pas si lointaine -et vraiment révolue ?- où, pour réduire une pauvreté de plus en plus menaçante, à l'origine des grands mouvements sociaux qui secouent la société britannique de ce début de siècle, l'une des solutions envisagées consiste à éliminer les pauvres et les improductifs en les empêchant de se reproduire. La réponse de l'auteur est d'opposer aux théories défendues par ceux qui s'arrogent le droit de déterminer qui peut prétendre à l'existence, le portrait de ces hommes et de ces femmes qu'elle rend très attachants et surtout qu'elle montre, tout simplement, dans leur humanité. 


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