Bondrée
  • Date de parution 04/10/2017
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 228 gr
  • ISBN-13 9782743640613
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Canada Ouvrage de référence de l'auteur

Bondrée

3.70 / 5 (696 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Été 67, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac aux confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur enterré depuis longtemps. Elle est retrouvée morte, sa jambe déchirée par un piège rouillé. L’enquête conclut à un accident : Zaza Mulligan a été victime des profondeurs silencieuses de la forêt. Mais lorsqu’une deuxième adolescente disparaît à son tour, on comprend que les pièges du trappeur ressurgissent de la terre et qu’un tueur court à travers les bois de Bondrée.Une écriture magnifique au service d’une atmosphère angoissante et de subtiles explorations psychologiques. Un roman sublime.

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  • Date de parution 04/10/2017
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 228 gr
  • ISBN-13 9782743640613
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Andrée A. Michaud est l’auteure québécoise de ce roman paru en 2013 et récompensé à plusieurs reprises outre-atlantique dans sa partie francophone.

« À l’été 67, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac des confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur mort depuis longtemps. Elle est retrouvée morte. On veut croire à un accident, lorsqu’une deuxième adolescente disparaît à son tour… »

Les femmes sont à l’honneur chez Rivages en cette rentrée: Jane Smiley et Emily Saint John Mandel pour les romancières reconnues internationalement et donc maintenant Andrée Michaud qui n’est pas totalement inconnue chez nous puisqu’un de ses précédents polars est paru en France et qui, par cette histoire, devrait atteindre une reconnaissance amplement méritée.

Alors, premièrement, vous l’aurez compris par le résumé de l’éditeur un tueur rôde dans cette communauté installée dans des chalets de vacances autour d’un étang à cheval sur la frontière entre le Canada et les Etats Unis. C’est une période heureuse, les familles profitent de l’été , « Lucy in the sky with diamonds » dans le transistor, les épouses semblent passer leur temps à préparer des gâteaux tandis que les maris pêchent ou chassent. Bel été, loin des clameurs du monde, le français et l’anglais se côtoient dans les conversations lors des barbecues nocturnes quand la bière a échauffé les esprits pour devenir un franglais cocasse agrémenté de pointes lexicales québécoises que nous, Français, adorons, entendre avec un brin de curiosité condescendante.

Et dans ce petit éden, rêvent de petites ados en passe de devenir des lolitas mais que la plupart des hommes voient finalement comme des gamines qu’elles sont toujours même si de récentes formes féminines, des attitudes, tendent à faire penser qu’elles ont passé un cap,quitté l’innocence de la tendre enfance. Et c’est sur elles que va tomber la foudre. Une première victime puis rapidement une deuxième pour énoncer l’horreur et prouver qu’un salopard est tapi dans la forêt aux alentours de ce havre si hospitalier.

C’est à ce moment que l’on remarque l’omniprésence des hommes, des maris, des pères, des frères qui par leur agitation, leur douleur, leur colère, leurs soupçons, leurs initiatives, leurs muscles, leur détresse occupent tout le devant de la scène. Ils sont rejoints par Michaud, flic américain ne parlant pas un traître mot de français malgré un patronyme qui trahit des origines francophones. Personnage hanté par une autre histoire de jeune fille assassinée, Michaud flic expérimenté paraissant usé par son boulot vit très mal cette affaire qui le ramène à son échec précédent.

De facture très classique, Bondrée ne vous séduira sûrement pas par son aspect thriller mais ce huis-clos est absolument à lire tant la plume de Andrée Michaud est belle, travaillée avec malice parfois et classe toujours. Certains magnifiques passages se superposent à un ton général de haute tenue qui donne à la lecture un ton désuet, mélancolique qui sied parfaitement à l’atmosphère générale d’une histoire qui semble au départ suspendue hors du temps pour mieux accélérer sur la fin dans une symphonie triste de la douleur, de la perte et de l’incompréhension jusqu’au dénouement dramatique et tellement regrettable, une vérité qu’ apporteront finalement les femmes, les petites filles moins visibles mais finalement bien plus présentes que la gente masculine. Elles dévoileront cette lumière sale qui souillera, tuera un si joli petit coin, jusqu’à ce qu’un jour, une autre génération reprenne possession de ces lieux oubliant qu’à une époque la mort a frappé si sauvagement et de manière si injuste.

Si le roman ne brille pas par ses péripéties, il offre, par contre de très belles scènes et des passages beaux, tellement beaux comme les paroles d’une petite fille à propos de sa mère.

« Le soleil faisait étinceler le cercle jaune qui se diluait autour de ses iris, pareil à un anneau de minuscules pépites en fusion. Il y avait un tel amour dans ces yeux que j’avais pensé que jamais, de toute ma vie, je n’en reverrais de si beaux. J’ avais détourné le regard pour ne pas être pétrifiée… »

Insidieuse, la plume de Michaud instille une petite musique qui ne s’arrête pas une fois la dernière page tournée, imposant une réflexion sur l’humain, sur le temps qui passe et relativise les plus grands drames, les immenses douleurs… la marque des grands romans.

Outrageusement beau.

Bien souvent, c’est par l’entremise de traductions que l’on faisait la connaissance d’auteurs surprenants tels James Ellroy ou David Peace pour ne citer que ceux parmi les plus connus du catalogue Rivages. Néanmoins c’est avec un texte original aussi bien dans sa forme que dans sa langue, au propre comme au figuré, que l’on va découvrir Bondrée de la romancière québécoise Andrée A. Michaud qui nous entraîne dans l’épaisseur d’une forêt envoûtante située entre le Maine et le Québec où les jeunes filles trouvent la mort d’une manière aussi inquiétante que mystérieuse.

A l’été 1967 l’exposition universelle bat son plein à Montréal tandis que quelques familles séjournent dans une poignée de chalets bâtis sur les rives de Boundary Pond. Bondrée, c’est dans cet endroit encore sauvage que vivait autrefois un trappeur solitaire retrouvé mort, pendu dans sa cabane. Il n’en reste plus qu’une légende lointaine effacée par les rires enjoués de Zaza Mulligan et Sissy Morgan, deux jeunes filles aussi belles qu’insolentes qui entonnent le dernier tube à la mode des Beatles, Lucy in the sky with diamonds. Mais les rires et les chants cessent brutalement. Zaza Mulligan est retrouvée morte, la jambe arrachée par un antique piège à ours. On pourrait croire à un accident lorsque quelques jours plus tard, c’est au tour de Sissy Morgan de trouver la mort dans des circonstances similaires. Un tueur sévit dans les bois de Bondrée et ravive les craintes des familles désemparées. La légende du trappeur maudit, Peter Landry, n’est pas prête de s’estomper.

Loin d’être une néophyte, Andrée A. Michaud est l’auteure de dix romans, expliquant, du moins en partie, les singulières qualités d’un ouvrage comme Bondrée, qui dépasse les clivages des codes et des genres littéraires. Et au terme d’un tel récit, on pourrait être en droit de s’interroger sur les raisons qui ont fait que son œuvre ait mis tant d’années pour franchir cette vaste étendue de l’océan avant de parvenir enfin dans nos contrées francophones. Un mystère supplémentaire du monde de l’édition que l’on ne comprend pas plus que le faible engouement médiatique qu’a suscité la parution de ce roman que l’on peut qualifier d’exceptionnel.

Malgré un résumé pouvant le présenter comme tel, Bondrée se situe au-delà des canons d’un thriller aux phrases lapidaires, ponctués de ressorts narratifs dédiés au suspense. Andrée A. Michaud restitue avant tout les souvenirs d’un lieu d’enfance qu’elle a fréquenté et au travers duquel elle introduit le crime au sein d’une petite communauté sans histoire. Avec quelques références musicales dont un extrait de l’album des Beatles, Sgt. Peppers Lonely Hearts Club Band, quelques allusions aux actualités de l’époque, c’est surtout par le biais de la structure familiale et notamment de la place qui est faite aux femmes et aux jeunes filles que l’on se retrouve propulsé durant cette période estivale de l’année 1967 où se noue le drame qui bouleversera l’ensemble des protagonistes. Jeunes écervelées, complètement désinhibées, Zaza Mulligan et Sissy Morgan incarnent avant tout le basculement d’une société en pleine mutation en projetant l’insolence et l’insouciance de la jeunesse au regard concupiscent des hommes et à la désapprobation latente des femmes. Les deux jeunes filles suscitent ainsi envies, jalousies, commérages et convoitises avant de réintégrer le giron communautaire en endossant le dramatique statut de victime. C’est sur ce basculement de l’époque et cette tragédie de l’instant que se décline toute l’intrigue de Bondrée sur fond d’une légende où la résurgence des pièges du trappeur Peter Landry amplifie l’atmosphère étrange et inquiétante de cette forêt crépusculaire où rôde un mystérieux tueur.

Si le récit est emprunt d’un certain classicisme, c’est avec une écriture déroutante qu’Andrée A. Michaud envoûte le lecteur pour l’entraîner dans un texte dense où la langue oscille entre les expressions anglaises et québécoises pour incarner la voix des différents protagonistes d’un roman, paradoxalement dépourvu de la moindre ligne de dialogue. C’est probablement tout le talent de l’auteur capable de se distinguer avec une écriture extrêmement élaborée qui subjugue autant dans les phases descriptives que dans les passages introspectifs où la beauté des phrases conjuguée à la puissance des mots achèvera de nous étourdir dans ce contexte d’étrangeté et de d’angoisse saupoudré d’une douce mélancolie.

Il y a donc cette voix envoûtante qui survole l’ensemble des protagonistes pour s’immiscer dans l’intimité des familles et explorer les multiples événements se déroulant dans les bois. Mais Bondrée se construit également autour des points de vue d’Andrée Duchamp, une jeune fille de douze ans et du détective Michaud à qui échoit une enquête difficile. Une alternance entre la vision d’une jeune fille qui observe son entourage avec cette innocence de l’enfance qui est sur le point de se désagréger tandis que le policier désabusé tente de surmonter l’échec d’une investigation présentant quelques similitudes avec la mort des deux jeunes filles. Néanmoins l’auteure se garde bien de s’aventurer sur les archétypes de la rédemption ou d’une convergence de hasards « salutaires » pour évoquer la douleur de la perte et la fin d’une certaine innocence liée aussi bien au terme d’une jeunesse heureuse que d’une époque désormais révolue. Car comme la malheureuse légende du trappeur éconduit, Peter Landry, l’ensemble de la communauté se désagrège dans le silence de la forêt en ne laissant plus qu’une poignée de souvenirs amers car le drame est passé par là, gravant en lettres de sang ses impitoyables stigmates.

Retenez bien le nom d’Andrée A. Michaud qui va figurer parmi les voix qui comptent, bien au-delà du genre littéraire noir car Bondrée s’installe définitivement dans la catégorie des livres marquants.

C'est un lieu de villégiature lacustre, à cheval sur l'état du Maine et le Québec, un coin de nature que vient périodiquement égayer la communauté des heureux détenteurs d'une des résidences secondaires posées entre rives du lac et forêt séculaire. Un lieu de paix, de repos, de retrouvailles familiales autour de barbecues et de châteaux de sable.


En cet été 67 qui restera dans les mémoires comme "The Summer of love", été de Lucy in the sky with diamonds et de l'expo universelle de Montréal, de tragiques événements viennent bouleverser cette apparente quiétude.


Elisabeth Mulligan, dite Zaza, est retrouvée morte, exsangue, la jambe déchiquetée par l'un des pièges à renard dont le défunt Peter Landry a, quelques années auparavant, parsemé les bois de Bondrée. Un accident troublant, qui ravive le souvenir du trappeur solitaire que l'indifférence de celle qu'il aimait désespérément avait rendu fou. 

Mais bon, un accident qu'elle a sans doute bien cherché, la Zaza, une adolescente aguicheuse suscitant l'envieux mépris des femmes et le désir coupable de leurs maris, passant son temps à traîner n'importe où à pas d'heure avec sa non moins allumeuse et tapageuse copine, la blonde Sissi Morgan. La mort de cette dernière, dans des circonstances similaires à celles de son amie, réfute le caractère accidentel de ces drames.


L'inspecteur Stan Michaud est chargé de l'enquête, qui réveille en lui le fantôme obsédant d'une autre jeune morte dont il n'a jamais retrouvé l'assassin, à l'occasion d'une de ces affaires qu'il qualifie de "boomerang", parce qu'arrive forcément un jour où elles vous reviennent violemment en pleine figure...


L'intérêt de "Bondrée" dépasse son intrigue policière, par ailleurs efficacement menée. Andrée A. Michaud bâtit un univers dont elle nous imprègne, un environnement dont elle capte habilement l'atmosphère en évoquant ses mythes, ses particularités naturelles comme ses caractéristiques sociales ou culturelles. De même, elle rend ses divers personnages étonnamment vivants, d'Andrée, la jeune narratrice dont la vivacité d'esprit et la sensibilité apportent au récit une touche de fraîcheur, à Stan Michaud, qui le plombe à l'inverse de sa lassitude grandissante. Autour de ces deux héros, orbitent les représentants de cette petite communauté du lac, touchée par un cauchemar collectif dont certains membres ne s'éveilleront sans doute jamais. Car la mort violente des jeunes filles révèle les angoisses, met en exergue la fragilité des jours heureux, percute la vulnérabilité des uns, excite la tentation de la médisance chez d'autres... Le malheur s'insinue dans l'intimité des familles, invite aux insomnies, la nervosité envahit les maisons, fausse les relations.


Porté par une écriture à la fois limpide et éloquente, "Bondrée" vous emmène ainsi sans peine aux côtés de ces êtres pitoyables ou bouleversants, simplement humains, en somme...


Une belle découverte !


Quand on suit quelques blogs de fans de polars québécois, on connaît le nom d’Andrée A. Michaud. Mais de notre côté de l’Atlantique, on n’en avait encore jamais lu (moi, du moins, je n’en avais jamais lu). Grâce à Rivages, on va pouvoir la découvrir avec un roman envoutant : Bondrée.


Boundary Pond, ou Bondrée, un lac entouré de forêts sur la frontière entre le Maine et le Québec. Autrefois entièrement sauvage, en cet été 67 il abrite quelques familles venues passer les vacances en pleine nature. Un camping, quelques chalets et des familles qui ne se fréquentent pas vraiment.

Emma a une douzaine d’année et court partout, en admiration devant les deux filles scandaleuses du coin, Zaza Mulligan et Sissy Morgan, belles, libres, sensuelles, inséparables, riant de tout et de tous, se moquant de ce que pensent les autres. Jusqu’à ce que Zaza disparaisse et qu’on la retrouve morte, la jambe sectionnée par un vieux piège à ours.

Un accident. Mais quelques jours plus tard, c’est Sissy qui meurt de la même manière. La peur et la suspicion s’installent, on reparle d’un trappeur, sauvage, mort pendu des années auparavant et l’été fuit définitivement Bondrée.

Même si un tueur rôde autour de Bondrée, et même si on est en pleine nature, inutile d’attendre ici une traque sanglante à grand spectacle. Bondrée est un roman tout en finesse, en petites touches, qui fait la part belle aux ambiances : le bruit de la pluie quand on est à l’abri, l’odeur des peaux au soleil, la liberté totale de gamines, soudain perdue à cause de la peur, les rires et les chansons de deux jeunes filles, deux filles qui jouent à se faire peur dans les bois … Ou qui ont raison d’avoir peur …

La puissance et la justesse des évocations fait que l’on ressent tout cela. Qu’on revit forcément des sensations d’enfance (même sans jamais être allé là-bas).

Ca c’est côté Emma … Pour les flics, là aussi sans jamais jouer le côté sensationnel, c’est la fatigue, la présence des morts croisés en chemin, le poids insupportable de quelques cas où le coupable n’a jamais été retrouvé, le mauvais café pris au milieu de la nuit, la difficulté de maintenir une vie familiale.

Autant de pages très justes qui s’appuient sur une belle écriture. Une écriture avec laquelle l’auteur s’amuse, jonglant avec les niveaux de langages : les dialogues qui mêlent français et anglais que l’on entend, qui claquent à l’oreille et sonnent parfaitement juste, alternent avec des descriptions qui se font tour à tour oniriques, lyriques, dramatiques ou romantiques.

Une très belle découverte pour les lecteurs français.

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