Proies

Rivages nous fait entendre régulièrement la voix du Québec avec les romans d’Andrée Michaud, le dernier en date : Proies.

Le village de Rivière-Brûlée, quelque part au Québec non loin de la frontière avec les US. C’est l’été et trois amis inséparables, Judith, Abigail et Alexandre, 16 à 17 ans, partent camper 5 jours pas loin de la rivière. Le père de Jude les a accompagnés en voiture, ils ont continué à pied dans la forêt jusqu’à la clairière où ils vont planter la tente.

Tout commence très bien, jusqu’au second jour où, en rentrant de leur baignade, ils s’aperçoivent que le camp a été visité et certaines affaires changées de place. A partir de l’à, ils se sentent observés et la peur remplace l’insouciance.

Je dois être dans une mauvaise passe, une fois de plus je reste assez mitigé. Une fois de plus je n’ai rien d’objectif à reprocher à ce roman. Andrée Michaud a une belle écriture, qui passe de façon très fluide de dialogues très parlés à des descriptions de belles descriptions de la nature (belles mais angoissantes, ici la nature cache des prédateurs).

C’est peut-être le choix assumé de la construction narrative, consistant à annoncer à l’avance ce qui va arriver qui m’a un peu sorti du roman et m’a empêché de trembler comme j’aurais sans doute dû le faire. C’est aussi posée pour moi la question du « à quoi bon » ? Peut-être suis-je mal luné en ce moment, mais j’ai eu l’impression de ne rien lire de nouveau sur la perte d’un enfant, d’un pote, sur les traumatismes liés à la peur …

Bref, je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas été passionné alors que je n’ai rien d’objectif et de concret à reprocher à ce roman.