Riquet à la houppe
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Où?
Le roman se déroule en France, à Paris, Fontainebleau et Nantes.
Quand?
L’action se situe de nos jours.
Ce que j’en pense
Commençons par avouer une infidélité. Après avoir été parmi les premiers à découvrir et à aimer l’œuvre d’Amélie Nothomb (ma chronique d’Hygiène de l’assassin est datée de 1992) j’ai délaissé durant quelques années ses romans, avant d’y revenir à l’occasion de cette rentrée.
Aussi c’est avec une petite appréhension que j’ai ouvert ce vingt-cinquième opus. Une crainte que j’ai vite oublié en constatant qu’elle n’avait rien perdu de son talent de conteuse, qualité essentielle lorsque l’on se donne pour mission de revisiter Perrault.
Cette fois, il s’agit de dépoussiérer «Riquet à la houppe». Pour ce faire, l’auteur choisit de suivre en parallèle le destin de Déodat (notre Riquet) et celui de Trémière, un couple qui partage bien plus que le fait de porter un prénom peu commun.
Déodat est le premier enfant d’Enide et d’Honorat, un fils quasi miraculeux car sa mère à 48 ans au moment de l’accouchement. Sauf que l’enfant est d’une laideur peu commune et doit, dès le berceau, subir les quolibets de tous les visiteurs.
Il va dès lors grandir à l’abri des regards et étonner ses parents par son savoir. Lorsqu’à six ans, il part pour l’école primaire, il sait déjà lire et écrire, mais n’en évite pas pour autant les cruelles moqueries de ses camarades, le surnommant Déodorant, puis Déo. Faisant contre mauvaise fortune assaut de savoir, il va réussir à subjuguer toutes celles qui préfèrent un esprit bien fait à une figure de rêve.
Déodat enchaîne alors les liaisons, presque simultanément à sa passion pour l’ornithologie.
Trémière naît sur l’autre rive de Paris. Fille de Lierre et de Rose, elle ne peut en toute logique que s’appeler ainsi puisque son père «porte le nom d’une plante grimpante» et sa mère celui d’une rose. «Une rose qui grimpe, c’est une rose trémière.» Contrairement à Déodat, Trémière est d’une beauté à couper le souffle. Mais son physique ne va pas l’empêcher de subir à son tour les railleries de ses camarades, car elle ne brille pas par son intelligence. Mais grâce à sa grand-mère Passerose, elle va apprendre à profiter de ses atouts, se passionnant pour les bijoux auxquels son aïeule voue un quasi culte. Il ne se déroulera du reste pas plus de vingt-quatre heures après le vol de ces derniers pour qu’elle décède. Trémière va devenir l’égérie d’un joaillier et finira par croiser Déodat.
On n’en dira pas davantage, sinon à souligner le plaisir que l’on prend à cette relecture d’un genre littéraire trop délaissé. C’est à la fois cruel et actuel, joyeux et lumineux, humoristique et philosophique.
Comme chaque année, Amélie Nothomb nous livre son dernier roman. Aussi ponctuelle qu’un coucou suisse, elle paraît sur tous les plateaux télés pour parler de son nouvel opus et la question que l’on se pose est la suivante: l’ouvrage est-t-il bon ou non? Cette année encore, ne dérogeant pas à la règle, mon cher et tendre m’a offert le dit livre. Et la réponse à la question précédente est: « oui et non ».
Amélie Nothomb propose ici de reprendre le conte de Riquet à la houppe en le modernisant. Au départ, il y a la naissance de Déodat. Le petit garçon est si laid qu’il effraie même son entourage. Peu importe, ses parents l’aiment d’un amour inconditionnel. Le petit garçon, comme pour compenser sa laideur extrême, développe une intelligence hors norme. Premier à l’école, il fait des jaloux d’autant plus que Déodat plaît aux femmes. Il dégage une sorte de grâce et de mystère qui les font se précipiter dans ses bras.
A l’autre bout de Paris, naît Trémière, fille de Rose et de Lierre. Trémière est le parfait inverse de Déodat. Elle est belle à en mourir. Élevée par sa grand-mère, Trémière apparaît comme une enfant bête. Elle se contente de regarder le monde avec de grands yeux et ne s’exprime que rarement.
Amélie Nothomb nous raconte en parallèle ces deux vies extrêmes: d’un côté la laideur d’un homme supérieurement intelligent, de l’autre la beauté d’une femme incroyablement bête. Elle revisite le conte de Riquet à la Houppe d’une manière moderne en montrant toute la cruauté à laquelle ces deux êtres, finalement si semblables, seront confrontés. La laideur extrême ou la beauté extrême se rejoignent là où elles provoquent le regard de l’autre. Finalement, les insultes, le mépris et l’exclusion seront vécus de la même façon par Déodat et Trémière.
On se laisse doucement conter cette histoire sympathique entre ces deux êtres que tout paraît opposer de prime abord. J’ai aimé retrouver l’humour d’Amélie Nothomb toujours aussi subtil. Une fois de plus, elle truffe son récit de références littéraires ou culturelles qui font mouche et j’apprécie toujours ces clins d’œil. Le travail sur l’onomastique est aussi très sympathique à lire même si avec « Trémière », elle va un peu loin.
Cependant, ce n’est pas encore LE Nothomb qui révolutionnera la littérature. Certes, il est plaisant de lire l’histoire de Déodat et Trémière mais c’est bien tout. Là encore, je suis passée à côté de ces personnages qui restent peu attachants et peu approfondis. J’ai toujours l’impression de lire une grande nouvelle dans laquelle les personnages et l’intrigue sont à peine esquissés.
Riquet à la houppe fait passer un bon moment à son lecteur mais l’intrigue n’a pas le panache et l’entrain des premiers Nothomb. On ne pourra pas parler du livre du siècle. Amélie Nothomb a cependant le mérite de nous faire passer un agréable instant de lecture même s’il reste bien trop fugace à mon goût.
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