La conquête des îles de la Terre Ferme
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D’emblée nous sommes plongés dans une atmosphère d’étrangeté et de déréliction. Le narrateur évoque un soleil tranchant, qui dissèque, un air d’une pureté extraordinaire à laquelle s’oppose la saleté et l’état de délabrement du village dont il est propriétaire, où des êtres fantomatiques semblent mobiliser leurs dernières volontés à disparaître, à force de résignation, de passivité morbide, d’une capitulation qui le rend furieux. Même la femme qui partage sa couche y git dans une apathie que rien, même les pathétiques tentatives de rapports sexuels du narrateur, ne parvient à vaincre. Il voit se rétrécir l’étendue de ses terres, qui, faute de gestes pour les cultiver, se craquellent.
"La conquête des îles de la Terre Ferme" est l’histoire du long et aventureux cheminement qui a abouti à cette existence mortifère, dont il n’attend plus rien.
Juan de Luna a refusé de répondre à ce patronyme dès ses treize ans, en réaction à un père haï, pour lequel il représentait la fin d’une lignée à la fierté et à la bravoure défuntes. Devenu moine par opportunisme, il gagne Séville où son amour obsessionnel pour les femmes sonne le glas de ses aspirations religieuses, puis s’embarque pour un Nouveau Monde alors en pleine découverte, à destination de Cuba. Sa rencontre avec Hernán Cortés, qui le rebaptise Innocent, scelle son destin.
Aux côtés du Conquistador, faisant office de scribe, il est le témoin privilégié de l’extraordinaire et sanglante épopée que constitue la conquête de Mexico, motivée une obsession : trouver de l’or. De l’or pour sauver le trône de Charles Quint, mais aussi pour apaiser l’inextinguible fièvre qui s’empare de la troupe hétéroclite qui intègre l’expédition du charismatique Hernán Cortés : artisans, paysans, hidalgos désargentés, bergers, des hommes aventureux et entreprenants ayant comme point commun d’avoir moins que ce qu’ils désirent et la hargne pour aller le prendre.
Les espagnols s’installent dans un premier temps sur la côte Atlantique de l’actuel Mexique, où ils commercent un temps avec la population locale, et fondent la ville de Villa Rica de la Vera Cruz.
Ayant entendu parler de Mexico, où trône le légendaire et tyrannique Montezuma, qui tient toute la région sous son joug, ils n’ont de cesse de solliciter une entrevue avec l’empereur. Les arguments des indiens (une route longue et dangereuse, ponctuée de déserts brulants et de montagnes au froid mortel, ainsi que l’intouchabilité de Montezuma) ne les dissuadent pas longtemps.
C’est un texte dense, qui entremêle avec une parfaite maitrise fidélité historique et touche fictionnelle. Un texte aussi passionnant que désespérant, qui reconstitue le choc de la confrontation entre deux civilisations, confrontation condamnée au désastre par l’avidité et la certitude de leur supériorité des européens.
On le sait, c’est une terrible et triste Histoire, et Alexis Jenni ne nous épargne aucun de ses aspects sanglants, qu’ils soient d’ailleurs du fait de l’une ou l’autre partie -sacrifices quotidiens de jeunes gens pour faire advenir le lever du soleil et pratiques cannibales pour les aztèques, viols d’indiennes et assassinats de masse par les espagnols. Mais on apprend aussi dans ce profus roman que les européens furent secondés dans leur guerre contre Mexico par certaines tribus indiennes qui voyaient là l’occasion de se libérer de l’emprise de Motezuma ; qu’une amérindienne ex-esclave d’un cacique maya, surnommée La Malinche, participa de beaucoup à la victoire de Cortès dont elle fut à la fois l’amante, la conseillère, et la mère d’un de ses fils ; qu’en arrivant à Mexico, les conquistadors furent éblouis par la grandeur, la splendeur et la propreté de la ville ; que le combat ne pouvait mener qu’à la défaite des indiens, habitués à des guerres mesurées dont les seuls buts – la prouesse et la rançon- imposaient d’épargner les vaincus. Il était pour eux inconcevable que les européens se battent pour tout obtenir : leurs terres, leurs corps, leurs âmes, et que pour ça, ils étaient capables de les tuer jusqu’au dernier…
Le narrateur, quant à lui peu porté sur la violence, timide et discret, plus spectateur qu’acteur, se fait le conteur du courage comme de l’ignominie qui ont poussé ces hommes à traverser une mer inconnue, vaincre des armées, détruire des navires pour s’empêcher de rentrer, s’emparer d’un empereur, supporter le gel et l’étuve, et tout cela dans un seul but : devenir riches, que très peu d’entre eux auront finalement atteint. Lui-même aura abdiqué sa part d’humanité dans cette aventure qui fera du Nouveau Monde un monde défunt.
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