Le Château des Rentiers
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
En levant les yeux vers le huitième étage d’une tour du XIIIe arrondissement de Paris, Agnès rejoint en pensée Boris et Tsila, ses grands-parents, et tous ceux qui vivaient autrefois dans le même immeuble. Rue du Château des Rentiers, ces Juifs originaires d’Europe centrale avaient inventé jadis une vie en communauté, un phalanstère. Le temps a passé, mais qu’importe puisque grâce à l’imagination, on peut avoir à la fois 17, 22, 53 et 90 ans : le passé et le présent se superposent, les années se télescopent, et l’utopie vécue par Boris et Tsila devient à son tour le projet d’Agnès. Vieillir?? Oui, mais en compagnie de ceux qu’on aime.
Mon avis
Empli de délicatesse, de tendresse et d’humour de qualité, ce roman se décline en plusieurs chapitres assez courts, comme autant de « clichés » d’un moment précis que l’auteur partage avec intelligence.
Elle revient sur l’histoire de ses grands-parents, juifs attachés aux traditions, à la famille, aux amis. Elle en profite pour évoquer son rapport à la vieillesse, à la mort. C’est très juste, bien ciblé, bien vu. C’est un vrai retour sur la vie, celle des siens, des autres, de nous tous.
Malgré les sujets graves, le texte n’est pas plombant, ni morbide. L’écriture est délicieuse, avec une pointe d’humour et d’ironie. Il y a même de la dérision. Le contenu est très personnel, les situations présentées sont en lien avec l’auteur. Mais elles nous concernent tous. Alors forcément ça nous touche au cœur.
J’ai énormément apprécié cette lecture. D’abord la couverture très belle, lumineuse, nous montre des instants de vie dans une même ville. Et puis le style d’Agnès Desarthe a fait le reste. Elle m’a conquise avec la finesse de ses propos, virevoltants, vivants, même lorsqu’elle parle de la mort.
Maisons communautaires
Du Château des Rentiers où vivaient ses grands-parents à son projet de maison communautaire pour affronter la vieillesse, Agnès Desarthe a construit un roman autobiographique foisonnant. Souvenirs d’enfance, liens familiaux, expériences de romancière et de traductrice ainsi que réflexions sur la vieillesse et la mort forment une riche trame narrative.
Et si finalement, c’était Agnès Desarthe elle-même qui parlait le mieux de son roman si original? Quand, par exemple, elle écrit « Ce roman est un peu comme le Château des Rentiers; il constitue pour moi un réservoir inépuisable de réconfort et d’interrogations. À la façon du phalanstère spontané créé par mes grands-parents, il recèle plusieurs trésors, dont un qui a à voir avec ce qui se passe après la mort. » Cet endroit, situé dans le XIIIe arrondissement de Paris, n’était en fait qu’un bâtiment moderne. Mais il abritait Boris et Tsila, «papi et mamie Jampolski, mes grands-parents, qui m’avaient transmis le goût de la langue russe, de la pâte brisée, des noix, des foies de volaille hachés, des graines de pavot et d’une littérature peuplée de personnages aux noms changeants».
Les voisins formaient une communauté tout aussi fascinante pour la future écrivaine. Le couple Grobo, Marianne, Tania, «la poétesse aux cheveux courts raides et blancs, et son mari, le très beau, le très élégant David» ou encore Froïm. Ayant échappé à la mort et à la folie nazie, ils débordaient d’une impressionnante énergie vitale.
Si bien qu’aujourd’hui Agnès rêve de construire une maison sur ce modèle, sorte de phalanstère qui rassemblerait tous les amis qui allaient vers le troisième âge et au-delà. Une belle idée qu’elle va essayer de concrétiser tout au long de ce roman fourre-tout qui nous vaut de splendides digressions. Sur le temps qui passe. Sur la Shoah et le devoir de mémoire, avec cette sentence définitive: «L’expérience concentrationnaire est incommunicable. C’est une histoire racontée à des sourds par des muets.», Sur la vieillesse, avec notamment cette galerie d’auditeurs venus à la rencontre de la romancière: «Buissons de cannes, forêt de potences, lianes de perfusions, floraison d’exosquelettes, pétales en bavoirs, ballet de couvertures, exposition de souliers orthopédiques, dents de travers, absences de dents, regards égarés, yeux humides, doigts boudinés, doigts maigres, mains tremblantes.» et qui nous vaudra une belle leçon d’humanité.
Au fil des pages, on en apprendra aussi davantage sur sa famille, de son patronyme qui vient «de Sarthe» aux ramifications de son arbre généalogique, des valeurs aux saveurs transmises: «Je ne conserve que ce qui m’importe. (…) les oreilles d’Aman, pâtisseries aux graines de pavot préparées à l’occasion de Pourim, la fête d’Esther), le gâteau aux noix, le gâteau à l’ananas, la tarte au fromage blanc et aux herbes.» Faisons ici une digression dans la digression pour souligner que ce passage devrait ravir Élise Goldberg qui nous rappelait en cette rentrée que Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie.
Et revenons au roman pour en souligner une fois encore la foisonnante richesse. Voici encore une liste de réflexions sur l’âge rassemblées auprès de dizaines témoins, une rencontre avec l’au-delà à la faveur d’une traduction d’un roman de Cynthia Ozick, des voyages à travers la France emprunts de mélancolie. Mais le tout en fait une ode à la vie. En le refermant, on se dit que les plus belles réalisations sont sans doute celles qui semblent irréalisables. L’utopie a, avec Agnès Desarthe, encore de beaux jours à vivre!
TTTT - Bravo "Agnès Desarthe a de l’éternité à revendre. Et de l’éternité de qualité, 100 % pure joie. Son livre en déborde, en crépite. Où se fournit-elle ? Dans ses trous de mémoire comme dans ses souvenirs intacts. Une mine d’or, que sa roche intérieure avec ses failles amnésiques et ses galeries généalogiques. Alors elle fore, alternant les méthodes : au petit bonheur la chance, rigueur scientifique, échappée imaginaire. Elle creuse en tous sens, vers le passé comme vers l’avenir, parce qu’elle est sans âge, ou plutôt parce qu’elle a tous les âges. Pourquoi tant d’agitation obstinée ? Agnès Desarthe a un projet concret en tête, pour ses vieux jours : ouvrir un phalanstère qui enterrerait définitivement le concept chancelant d’Ehpad. Un lieu de rires et de paix partagé avec les personnes chères à son cœur, un Éden Utopia pour les sursitaires sur Terre, un Château des Rentiers pour un apogée en conte de fées. L’idée a toujours couvé en elle. Sans doute date-t-elle même d’avant sa naissance. En ces temps reculés, l’autrice n’était pas là pour le vérifier, mais même de son vivant elle oublie tant de choses. Les rattraper au vol, les recréer hors sol reste sa mission secrète de femme de lettres : « En écrivant, je me souviens de tout. Je fais semblant de me souvenir de tout. Peut-être est-ce la même chose. Exactement la même chose. »"
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