Ce que l'on ne peut confier à sa coiffeuse
  • Date de parution 15/09/2023
  • Nombre de pages 214
  • Poids de l’article 258 gr
  • ISBN-13 9782493823106
  • Editeur TROPISMES
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format
Europe de l'Est Romans étrangers

Ce que l'on ne peut confier à sa coiffeuse

3.59 / 5 (17 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

J'étais assise, la tête renversée en arrière, la coiffeuse en train de me laver les cheveux et un instant, j'ai eu peur qu'en me massant lentement le cuir chevelu, elle palpe mes pensées. Malaxer ces questions embrouillées, ces réflexions apeurées qui me trottaient dans le crâne. Moi seule devais trouver les réponses à tout cela, ses réponses à lui étaient toujours identiques, univoques, uniques. Ses réponses lui appartenaient. Qu'est-ce qui était encore à moi, rien qu'à moi ? Dans ce recueil de portraits délicieusement décalés, Agata Tomažič démontre que ce sont parfois les personnages les plus triviaux qui s'avèrent les plus imprévisibles. Une veuve sans histoires, un fils trop chéri par sa mère bien-aimée, un jeune cadre bouffi d'orgueil.. Autant de destins ordinaires qui peuvent cacher de sombres affaires d'amours abusives, de migrants aux visages de pierre, de plantes invasives ou encore de roi-grenouille. Des personnages solitaires et déboussolés par les petites singularités du q

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  • Date de parution 15/09/2023
  • Nombre de pages 214
  • Poids de l’article 258 gr
  • ISBN-13 9782493823106
  • Editeur TROPISMES
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Le mois de la nouvelle commence pour moi sous d'excellents auspices, ce recueil slovène m'ayant fait passer un moment délicieux !

On y croise, issus de divers milieux sociaux, des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux. Des quidams ordinaires, acteurs d'existences a priori banals auxquelles Agata Tomažič fait prendre d'imprévisibles virages, dont elle tire prétexte pour révéler les perversions et les névroses tapies sous des dehors policés.

Elle y explore, de l’adultère au meurtre, les manifestations discrètes ou excessives du mensonge et de la cruauté, s’intéresse à l’emprise et à la manipulation, évoquant entre autres une mère toxique condamnant son fils à une éternelle solitude ou un amant pathologiquement possessif. 

Elle décline la palette des obsessions qu’éveillent les valeurs d’une société tournée vers la possession et l’entretien d’une image incessamment perfectible selon des critères toujours plus superficiels et plus difficiles à atteindre, le besoin frénétique de contrôle, de l’autre comme de soi-même, de son environnement et de sa vie. Nous découvrons ainsi les extrémités auxquelles en sont réduits certains -mensonge, oubli de soi- pour assurer le train de vie de leur famille, ce à quoi d’autres se soumettent pour assouvir ce qu’ils croient être le rêve d’une vie, et qui parfois se réduit à posséder un manteau en poils de chameau ou en fourrure de renard.

Nous entendons aussi les souffrances qui naissent de ces contraintes de normalité que l’on s’impose, les concessions faites aux dépens de sa propre intégrité ou d’un bonheur dont est devenu incapable d’identifier les contours, la peur du vide et silence que l’on comble à coup de vains bavardages, ou d’une conjugalité forcée.

D’autres font, en conscience ou poussés par un instinct de survie qui les domine, le pas de côté qui les sort de ces engrenages délétères, rompant avec la mécanique mortifère de la routine, avec les protocoles absurdes et uniformes qui régissent nos vies, en s’éloignant d'une porte qu'ils viennent définitivement de fermer, ou de manière plus extraordinaire et radicale, en renouant littéralement avec une vie animale qui se révèle être la seule source possible de réconfort et d’épanouissement.

Avec beaucoup d’habileté, se renouvelant à chaque texte, Agata Tomažič nous livre des contes modernes dans lesquels elle déploie autant de férocité à traquer les travers que dissimulent le vernis des apparences qu’elle exprime sa tendresse (sans toutefois les ménager) pour ceux qui s’y fourvoient. Tantôt réalistes et tantôt traversées d’éléments incongrus voire surnaturels, tristes ou grinçantes, ironiques ou désespérées, les nouvelles de "Ce que l’on ne peut confier à sa coiffeuse" ont comme point commun d’être empreintes d’un humour décalé qui leur confère une tonalité singulière.


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