Le clou
  • Date de parution 03/06/2021
  • Nombre de pages 640
  • Poids de l’article 468 gr
  • ISBN-13 9791038700437
  • Editeur ZULMA
  • Format 176 x 115 mm
  • Edition Livre de poche
Chine Romans étrangers

Le clou

3.71 / 5 (101 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Elle, Li Jiaqi, et lui, Cheng Gong, la petite trentaine un peu cabossée, se retrouvent après des années sans nouvelles. Ces deux-là étaient pourtant inséparables, quand ils jouaient comme des mômes à chasser les mystères du côté de la Tour des morts, sur le campus de la Faculté de médecine. Elle est la fille d'un poète professeur de littérature et d'une paysanne anesthésiée par la vie urbaine, le fruit d'un slogan, comme elle dit ¿ « les instruits à la campagne ». Il est le fils d'une femme évanescente et d'un raté peu sympathique, élevé par une grand-mère tyrannique qui régentait tout le quartier. Li Jiaqi rentre de Pékin où elle était rédactrice de mode, Cheng Gong habite encore avec sa tante dans l'appartement de son enfance. Leurs grands-pères étaient collègues, tous deux éminents professeurs de médecine, et c'est avec eux que tout a commencé, aux heures les plus sombres de la Révolution culturelle. Dans un huis clos peuplé de souvenirs, de non-dits et de rêves d'enfance, Li Jiaqi et Cheng Gong se racontent leurs vies parallèles et avancent une à une les pièces manquantes de leurs histoires familiales... Avec Le Clou , Zhang Yueran explore comme en apnée la vie de ces générations heurtées, et elle en fait un roman unique, ultrasensible, saisissant ¿ et très contemporain.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 03/06/2021
  • Nombre de pages 640
  • Poids de l’article 468 gr
  • ISBN-13 9791038700437
  • Editeur ZULMA
  • Format 176 x 115 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

C’est au départ un peu confus. On comprend bientôt lire un dialogue flottant, fait de l’alternance de longs monologues qui ne se répondent pas forcément, du moins dans un premier temps.

Ces monologues sont déroulés par Li Jiaqi et Cheng Gong, deux anciens camarades d’école qui se retrouvent après des années d’éloignement et de silence, et qui vont, tout au long de leur nuit de retrouvailles, se livrer à une sorte de confession mutuelle. Leurs histoires, qu’ils ont longtemps gardées en eux, mêlent trois générations.

Li Jiaqi est revenue à Nanyan quinze jours auparavant, pour assister l’agonie de son grand-père Li Jisheng, grand académicien et en son temps cardiologue le plus réputé de Chine. Elle s’est éloignée de sa famille, menant une vie nomade, devenue experte dans l’art de faire disparaitre toute trace de son passage en un temps record. La manière dont elle évoque avec le recul ses souvenirs de jeunesse révèle la hargne ravageuse qui l’habite, qui vise les autres aussi bien qu’elle-même, ainsi qu’un passé avec lequel n’a pas encore réglé ses comptes. 

Cheng Gong n’a à l’inverse jamais quitté leur ville grise et polluée.

Au fil de leurs prises de parole respectives, nous reconstituons le monde de leur enfance, marquée par de nombreux points communs malgré la distance que leur positionnement dans l’échelle sociale imposait à leurs familles, mais dont eux-mêmes s’étaient affranchi, partageant jeux et confidences.

Li Jiaqi est née d’une belle paysanne et d’un homme qui l’avait épousée par défi envers un géniteur détesté qui considérait cette union comme une mésalliance. Son père, professeur d’université, s’est vite lassé de la rusticité et de l’inculture de sa femme, étendant ce désintérêt à sa fille, qu’il n’a jamais considérée qu’avec une indifférence ennuyée. Cette dernière lui vouait pourtant un amour et une admiration démesurés qui, après l’avoir incitée à haïr une mère jugée responsable des absences et du mépris paternels, l’a plongée dans une quête obsessionnelle pour tenter de comprendre qui était ce père, disparu après avoir abandonné sa famille pour tenter de faire fortune dans le commerce.

C’est par sa mère que Cheng Gong a quant à lui été abandonné. Lassée de subir les coups d’un mari alcoolique et paresseux, elle est définitivement partie un beau matin, sans rien dire à personne. C’est sa grand-mère paternelle et sa tante qui ont pris Cheng Gong en charge, son père étant incapable de s’en occuper. Son enfance a été marquée par les moqueries que sa pauvreté suscitait chez ses camarades, et par les coups de balais que lui donnait son acariâtre aïeule. Il trouvait parfois refuge dans la chambre 317 de l’hôpital dont son grand-père avait été directeur adjoint, et où il gisait dorénavant et depuis des années dans un état végétatif.

Issus de clans déchus et/ou disloqués, où les relations ne semblaient régies que par les contraintes que chacun représentaient pour les autres, tous deux ont ainsi été privés d’affection et de stabilité familiales. Plus tard, poussés par le besoin de se raccrocher à des figues héroïques garantes de leur propre valeur, ils se sont heurtés à la réalité humaine, sordide et décevante. Ils en ont gardé la conviction de leur insignifiance, de la vacuité de toute compassion, et que tout amour est voué à l’échec.

Et le clou, me direz-vous ? Il arrive… si lentement qu’on l’avait oublié, en effet. Et alors, le puzzle qu’assemble patiemment Zhang Yueran en déplaçant des pièces avec une logique qui jusque-là nous avait échappée, commence à prendre forme. 

Elle dresse à partir des destinées de Li Jiaqi et de Cheng Gong le sombre portrait d’une Chine héritière d’une Histoire dont les secrets, partiellement dévoilés, plombent d'errements et d'incertitudes les existences de ses contemporains. Ils trainent ainsi comme des boulets les conséquences des rôles, victime ou bourreau -un même individu cumulant parfois les deux-, joués par leurs ascendants au cours d’une Révolution culturelle dont la violence a semé sur du long terme rancune, détresse et désirs de vengeance.

"Le clou" est un roman dense, à la construction tortueuse mais parfaitement maîtrisée, aux personnages complexes et d’une sincérité parfois glaçante, puisqu’ils ne nous épargnent pas le récit de leurs propres abjections.

Bref, c’est très fort, et c’est à lire !



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