Le petit joueur d'échecs
  • Date de parution 02/09/2015
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 238 gr
  • ISBN-13 9782330053277
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 176 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Japon Romans étrangers

Le petit joueur d'échecs

3.96 / 5 (424 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Entre un gamin de sept ans solitaire et sensible et un homme obèse installé avec son chat dans un autobus extraordinaire naît une amitié entretenue par la passion des échecs. Un conte d'une grande douceur qui explore l'univers formel des échecs pour le transposer du côté de l'enfance poétique et rêveuse.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 02/09/2015
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 238 gr
  • ISBN-13 9782330053277
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 176 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

C'est un petit garçon pas tout à fait comme les autres. Il est né avec les lèvres soudées et semble en avoir gardé une préférence pour le mutisme. Pour réparer cette anomalie, on a greffé de la peau de mollet sur ses lèvres qui s’orneront ainsi, à partir de l’adolescence, de longs poils incongrus.

C'est aussi un enfant solitaire, dont les amis sont imaginaires, et inspirés du souvenir d'êtres qu'il n'a pas connus. Il y a Indira, l'éléphante exposée jusqu’à sa mort sur la terrasse du centre commercial que fréquente régulièrement le garçon, et où il peut contempler à loisir le panneau commémorant sa présence. Et il y a Miira, fillette dont la légende prétend qu’elle est malencontreusement restée coincée entre deux murs, à qui il parle longuement la nuit. Il est significatif qu’hormis ces deux êtres fictifs -et le chat évoqué plus bas-, aucun des protagonistes du roman, à l’image de celui qu’on ne connaîtra jamais que comme "le petit joueur d’échecs", n’est désigné par son nom…

Orphelin, le héros est élevé avec son petit frère par des grands-parents aimants et tranquilles.

Une rencontre va bouleverser sa vie et révéler son extraordinaire talent. Celui qu’il va bientôt considérer comme "le maître" est condamné par son incroyable obésité à vivre enfermé dans un autobus aménagé en logement, dont il ne peut plus sortir. Il y passe son temps à se gaver des pâtisseries qu’il confectionne et à jouer aux échecs sous le regard placide de son chat Pion. Il initie le garçon au jeu, et surtout lui enseigne la philosophie, et l’esthétique pourrait-on dire, à laquelle il l’associe.

Plus qu’un jeu, il considère en effet les échecs comme un poème, une mélodie que l’on interprète à deux, et qui révèle le caractère de celui qui déplace les pièces, ses émotions, ses désirs, sa mémoire, son éducation, sa morale… Le coup le plus fort n'est par conséquent pas toujours le meilleur : sur l'échiquier, ce qui est bien fait a plus de valeur que ce qui permet de gagner. Le garçon se révèle très doué, et comme en osmose avec cette philosophie, qui répond à son intériorité patiente et profuse. Il apporte par ailleurs sa singularité à la pratique, en jouant caché sous l'échiquier, devinant les mouvements des pièces de son adversaire au son autant qu’à l’intuition, se concertant parfois avec ses amies imaginaires pour déterminer ses propres coups. 

À la mort du maître, terrifié par les conséquences de son obésité, le petit garçon cesse de grandir. Il gardera toute sa vie sa taille de pré-adolescent, les poils poussant sur ses lèvres constituant l’unique concession de son corps au passage du temps. 

"Grandir est un drame"

Les circonstances lui permettront de concilier son amour des échecs et son besoin de discrétion indispensable à la préservation de la bulle protectrice qui lui permet d’habiter le monde à sa façon. Le petit joueur déploiera ses talents dissimulé dans un automate de bois dont il actionnera en secret le mécanisme, devinant dans les coups de ses adversaires leurs états d’âme et leurs intentions, atteignant paradoxalement dans l’anonymat une célébrité presque équivalente à celle d’un prédécesseur auquel on le compare : Alekhine, dont le jeu s’élevait au niveau de la plus belle des poésies.

Il mène une existence à l’image de sa singularité, à la fois modeste et extraordinaire, souvent solitaire mais pas vraiment seul, car accompagné du souvenir prégnant et intensément vivant de ses chers disparus, et suscitant chez les rares personnes qu’il côtoie un intérêt toujours bienveillant et jamais intrusif. On devine chez le petit joueur d’échecs une très grande sensibilité, qui reste intérieure, dont l’expression est empêchée par une sorte d’inadéquation entre la particularité du héros et l’attente de "normalité" du monde qui l’entoure. Les échecs représentent sa seule manière de communiquer, d’exprimer ce qu’il est dans toute sa complexité.

Et c’est une belle histoire que nous livre là Yôko Ogawa, sorte de fable à la fois merveilleuse et mélancolique où se mêlent naturellement étrangeté et poésie, en équilibre sur la frontière séparant le réel de l’imaginaire. J’en ai aimé l’atmosphère, les lieux improbables et les personnages hors normes qui les habitent, à travers lesquels l’auteure rend un bel hommage à la richesse de la différence.

J’exprimerai juste un bémol, lié à la nature même du personnage principal, dont l’impénétrabilité laisse toujours le lecteur un peu à distance, mais cela fait finalement aussi partie du jeu…

Qu’en pensez-vous ?*


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