
L'homme qui danse
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
La Plage est le nom de la boîte de nuit d'une petite ville en bord de Loire. C'est là qu'Arthur, dès l'adolescence et pendant plus de vingt ans, se rend avec frénésie. Dans ce lieu hors du temps, loin des relations sociales ordinaires, il parvient curieusement à se sentir proche des autres, quand partout ailleurs sa vie n'est que malaise et balbutiements.
Mon avis
On n’est jamais seul, quand on danse avec quelqu’un.
De 1990, lorsqu’il était enfant à 2019, proche de la quarantaine, Arthur a toujours eu un lien particulier avec La Plage, une boîte de nuit. Mal à l’aise au début, suivant ses camarades et allant là-bas pour ne pas se marginaliser, il a fini par en devenir un pilier. L’homme qui danse… et qui danse bien, se mouvant en rythme quelle que soit la musique, la cadence. Il a apprivoisé ce lieu, s’est laissé approcher et c’est le seul endroit où il est bien. Mais peut-on être heureux en ne vivant que la nuit, pour danser ? Tout cela reste dans le superficiel. Il n’arrive pas à se construire, à mener une relation sur du long terme et chaque fois, la solitude le rattrape, plus violente, plus forte.
Par flashs successifs, on suit Arthur au fil des ans. Son désir d’être quelqu’un, de créer du lien et ses difficultés permanentes d’exister en dehors de La Plage. Comme si le fait de danser éclipsait tout le reste, l’empêchait de vivre en dehors de la piste où il s’exprime, devenant un autre, épanoui, heureux, moteur…
« Ma vie ne tenait qu’à la boîte. Le reste était brumeux, hostile. J’avais peur de tout, de la rue, du travail, de la paperasse, des questions, des visages inconnus en plein jour. J’étais bloqué. »
C’est avec une écriture précise, quasi chirurgicale que l’auteur analyse les ressentis d’Arthur. Le récit est écrit à la première personne et on pénètre encore plus intimement dans ses pensées. Le jeune homme est obligé de s’affranchir de sa famille, des convenances, du regard des autres, du qu’en dira-t-on… Sa passion, son quotidien remplis de la danse en boîte de nuit sont peu ordinaires, il dérange, il est bizarre, presque suspect….
Ce roman présente un homme atypique, qui essaie tant bien que mal, de se réaliser, d’exister par lui-même en assumant ses choix de vie. Mais sont-ils bons ? Où se situe la norme ? Arthur n’est pas toujours heureux mais essaie-t-il de changer quelque chose à son fonctionnement ? C’est ardu car l’inconnu lui fait peur, seule la piste de danse le rassure… Même à La Plage, il évite les coins qu’il connaît moins bien….
J’ai apprécié cette lecture, la rencontre avec cet homme qui danse, de cet univers peu habituel du monde de la nuit où les codes semblent changés. J’ai également aimé le style de Victor Jestin, un peu aérien et accompagné de quelques titres qu’il nomme au fil des pages.
Une belle découverte !
Ultra moderne solitude
Victor Jestin confirme avec ce second roman tous les espoirs nés avec La chaleur. En suivant Arthur, qui passe presque toutes ses nuits en boîte, il explore le mal-être de toute une génération.
C’est à la fête d’anniversaire d’un copain de classe, à laquelle il est invité après un désistement, qu’Arthur découvre La Plage. La boîte de nuit, privatisée pour l’occasion, ne va cependant pas lui laisser un souvenir très agréable puisqu’il va se retrouver bloqué au moment d’inviter sa cavalière sur la piste de danse.
Ce n’est donc pas de gaîté de cœur que huit ans plus tard, il y retourne. Le lieu est alors l’endroit où les garçons doivent choper les filles, c’est-à-dire parvenir à les embrasser et plus si affinités. Mais là encore – par crainte et maladresse – Arthur va être incapable de suivre cette injonction. Mais il suit avec curiosité ses amis et cherche le moyen de dépasser sa timidité maladive. En s’inscrivant dans un club de sport, il se dit qu’il pourra transformer son physique chétif, mais il va surtout finir par trouver un emploi à l’accueil, ce qui va lui permettre de dégager du temps pour ses sorties à La Plage et financer ses rendez-vous qui se multiplient jusqu’à devenir réguliers, du jeudi au dimanche.
Entre temps il aura pris des cours de danse et croisé la route de quelques jeunes filles. Mais s’il n’est plus puceau, il est incapable de construire une liaison stable et va faire de la piste de danse le lieu de son exutoire.
En retraçant en de courts chapitres la chronologie de cette addiction, Victor Jestin trouve l’angle idéal pour raconter l’ultra moderne solitude chantée par Souchon:
Pourquoi ce mystère
Malgré la chaleur des foules
Dans les yeux divers
C’est l’ultra moderne solitude
Pourquoi ces rivières
Soudain sur les joues qui coulent
Dans la fourmilière
C’est l’ultra moderne solitude
Dans ce lieu construit pour faciliter les rencontres, ce n’est pas la chaleur humaine que croise Arthur, mais le clinquant et le factice. Ce n’est pas la vraie vie, qu’il aspire à remplir, qui l’attend à la plage mais un monde sublimé que l’alcool et la musique transforment pour quelques temps en un cocon, une parenthèse enchantée. Sauf que la gueule de bois est inévitable et qu’au fil des années elle va se faire de plus en plus insupportable.
Dans ce drame de la vie ordinaire, le romancier se fait aussi sociologue, nous raconte la fin de ce type d’établissements supplantés par les sites de rencontre et les applications censées mieux faire matcher les profils. Une nouvelle arnaque?
Ce second roman confirme le talent de Victor Jestin. Après La chaleur, qui avait notamment été couronné par le Prix de la vocation, ce second roman vient de se voir attribuer le Prix Blù Jean-Marc Roberts par un jury exigeant. Gageons qu’il n’en restera pas là!
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