D'or et d'oreillers (BD)
  • Date de parution 17/09/2024
  • Nombre de pages 184
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782810205912
  • Editeur RUE DE SEVRES
  • Format 282 x 217 mm
  • Edition Grand format
Bandes dessinées, Comics, Mangas Moins de 6 mois

D'or et d'oreillers (BD)

4.11 / 5 (394 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Lord Handerson, un riche héritier, a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, dans une chambre au centre de laquelle se trouve un lit d'une hauteur invraisemblable. Pour l'heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication. Mais voici que Lord Handerson propose à Sadima de passer l'épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n'a pourtant rien d'une princesse. Et pour cause, l'histoire que va vivre cette dernière, si elle s'apparente bien à de l'amour, est loin d'être un conte de fées...

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  • Date de parution 17/09/2024
  • Nombre de pages 184
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782810205912
  • Editeur RUE DE SEVRES
  • Format 282 x 217 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

D’or et d’oreillers est un roman de Flore Vesco, paru à l’école des loisirs, en mars 2021. J’avais découvert cette autrice avec son roman L’estrange malaventure de Mirella, que j’avais énormément aimé. Ici, Flore Vesco renoue avec la réécriture de conte, en proposant une version différente du conte de La princesse au petit pois d’Andersen. Ce roman est ma première lecture du Pumpkin Autumn Challenge 2021. J’ai intégré D’or et d’oreillers dans le menu « Automne enchanteur », catégorie « Princesse Princesse » (féminisme). 

De l’or et des oreillers

Une structure binaire

Le titre est très intéressant, car il révèle toute la structure du roman. Flore Vesco s’était déjà bien amusée avec la table des matières dans L’estrange malaventure de Mirella, ici elle s’amuse avec le titre. J’aime beaucoup quand les écrivains exploitent tous les matériaux romanesques qu’ils ont sous la main.

On est donc sur une structure binaire :

  • Une partie assez légère, particulièrement au début; le ton est cocasse, avec des scènes de genre très rigolotes (mondanité à la Jane Austen mais version Anastasie et Javotte, vous voyez le tableau). On est dans les « oreillers », dans la revisite du conte d’origine. Cette cocasserie est saupoudrée ensuite plus parcimonieusement dans le roman, mais est toujours là au détour d’une page;
  • Une partie plus sombre, plus fantastique même. Cette partie « dorée » se réfère au jeu un peu étrange entre Sadima et le comte, mais aussi au château repli d’or et qui est un peu organique on va dire. Fantastique, sorcellerie, on est ici dans quelque chose de très différent du conte originel. C’est là que l’imagination de Flore Vesco s’épanouit pleinement pour proposer une relecture incroyable du conte.

Un conte à l’envers

J’ai beaucoup aimé cette réécriture. Ici, pas de « vraie princesse » (sous-entendu blonde, pâlotte, 30 kilos toute mouillée, mignonette, ingénue et suffisamment pénible pour nous casser les pieds avec un petit pois sous 36 matelas)ni de petit pois d’ailleurs. La mère qui nous livre le récit (le vrai, pas celui pour les midinettes) prévient sa fille dès le départ : balivernes que tout cela !

On reste dans les codes traditionnels du conte avec des personnages très peu nuancés, et assez grossièrement dessinés. Cependant, les caractères ne sont pas du tout ceux des contes de fées, mais complètement pris à rebours. Du coup, vous comprendrez pourquoi j’ai intégré ce roman dans la catégorie Princesse, princesse. Evidemment, c’était facile, le mot est dans le conte originel. Mais j’ai surtout aimé la manière dont Flore Vesco renverse cette figure du conte avec le personnage de Sadima. Il y a un message assez fort ici sur la féminité, très différente de sa représentation dans les contes d’origine.

Enfin, ces personnages s’adonnent à des activités nocturnes qui feraient rougir le jeune public habitué des contes. Je n’en dis pas plus pour ne pas tout vous dévoiler.

Dans tous les cas, si les codes du conte sont réutilisés, c’est pour être mieux détournés. Et la structure binaire du récit est fort intéressante, car elle nous plonge dans quelque chose de plus complexe.

Un récit sensuel et fantastique

De la sensualité…

Peu à peu, le récit devient moins rigolo qu’au début. On rentre dans quelque chose de plus étrange. Dans les rapports entre le comte et Sadima d’abord. Des échanges teintés d’un désir inavoué, et d’une très grande sensualité, qui va crescendo dans le roman. Les deux personnages se cherchent, s’apprivoisent, se découvrent… J’ai trouvé ça très fin, et comme pour Mirella j’ai trouvé que ce roman pouvait tout à fait se lire avec un œil adulte.

… Au fantastique

Ce château est vivant, qu’on se le dise. Il est organique. Il m’a fait penser au château de Wolfenschlöss dans La captive de Dunkelstadt de Magali Lefebvre. Ce château devient petit à petit inquiétant, on s’imagine qu’il vit, qu’il bouge, et que ses habitants font littéralement corps avec. Et d’où vient tout cet or qui semble couler de ses murs ? Cette nourriture toujours abondante ? Ces écritures qui apparaissent ? Le château parle t-il ? Qui l’habite ?

Alors les craintes et l’inquiétude s’installent, laissant planer le doute : est-ce réel, ou pas ? Ces choses bizarres qui se produisent sont-elles le fruit de l’imagination des personnages ? J’aime beaucoup cette sensation d’équilibriste, sur le fil, à ne pas savoir vers quel côté pencher.

Quand en plus la sorcellerie s’en mêle, on plonge dans quelque chose de très éloigné du conte originel, et on se demande bien où Flore Vesco nous emmène… (et je vous le dirai pas, vous avez bien compris).

Traduit par une écriture magnifique

Et si tout ceci fonctionne bien, c’est parce que l’écriture est sensuelle et fantastique. Elle accompagne, dans une symbiose parfaite, le récit. Elle fait corps avec. La langue est musicale, elle vibre et résonne des échos du château, pleine d’assonances et mélodique. Le vocabulaire est corporel, sensuel, le phrasé imitant le rythme de la respiration. C’est beau, c’est plein de poésie, chaque mot est choisi avec soin, on sent un énorme travail de la langue ici.

De plus, Flore Vesco brouille les pistes en mélangeant les scènes : mondaines, intimes, fantastiques, inquiétantes, drôles… et à chaque fois, l’autrice passe d’un ton à un autre. Elle s’amuse, jongle avec les styles et les genres avec une facilité déconcertante pour nous égarer dans son château vivant, et mieux nous surprendre.

D’or et d’oreillers est un roman de Flore Vesco qui revisite le conte de La princesse au petit pois, sous des angles très différents. Fantastique, sensualité et érotisme, féminité exprimée, sorcellerie… : c’est un roman qui semble tout simple mais qui jongle entre plusieurs styles, nous plongeant au cœur d’un récit organique et vivant. J’ai adoré ce roman, je suis vraiment charmée par la maîtrise de la langue de Flore Vesco, quel plaisir de lire des choses aussi travaillées, imaginatives, originales… C’est un bol d’air rafraîchissant !

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