La grâce des brigands
  • Date de parution 09/05/2014
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 160 gr
  • ISBN-13 9782757843086
  • Editeur POINTS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
famille Romans français

La grâce des brigands

3.45 / 5 (510 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Une splendide variation sur le thème des perdants magnifiques. »François Busnel, L’Express« Aussi diablement romanesque que diablement poétique. »Valérie Marin La Meslée Le Point« Maria Cristina, héroïne dure à cuire, flamboyante et indomptée. »Johanna Luyssen, CausetteÉdition collector – tirage limité

livré en 5 jours

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  • Date de parution 09/05/2014
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 160 gr
  • ISBN-13 9782757843086
  • Editeur POINTS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Les romans de Véronique Ovaldé déçoivent rarement. On s'y installe confortablement, avec la quasi certitude d'y trouver une bonne histoire, des héros bien campés, et cette note aigre douce qu'elle instille à tous ses textes. "La grâce des brigands" ne déroge pas à la règle.


Maria Cristina Väätonen, jeune écrivain à succès, vit en Californie. Ayant quitté son lointain village de Lapérouse (au Canada) à seize ans, titulaire d'une bourse pour l'université de Los Angeles, elle a délaissé ses études lorsqu'elle est devenue, suite à un heureux concours de circonstances, l'assistante du poète aussi colossal par son physique que par son art Rafaël Claramunt, exilé argentin charismatique, blasé, épicurien, mais obnubilé par son éventuelle -et utopique- nobellisation. C'est lui qui introduit sa protégée dans le monde de l'édition, avec un roman autobiographique se concluant par la mort de sa sœur et de sa mère dans un accident de voiture. Un roman finalement pas si autobiographique que cela, puisqu'après des années de silence, sa mère la contacte pour lui demander de venir chercher le neveu de cinq ans dont Maria Cristina Väätonen ignorait l'existence, sa sœur Meena étant incapable de s'en occuper.


En retournant à Lapérouse après plus d'une décennie d'absence, c'est aussi vers le souvenir de son enfance qu'elle revient, une enfance dont elle garde encore les traumatisants stigmates...

Dans la petite maison "rose-cul" laide et décrépite, dépourvue de toilettes et de salle de bains, abritant un repoussant capharnaüm, l'attend celle qu'elle a fuie en partant aux Etats-Unis : sa mère brutale et déséquilibrée, habitée d'une démence mystique et paranoïaque qui a fait vivre à ses filles un enfer quotidien, de hontes et de brimades, d'angoisses et d'interdits souvent insensés, les figeant dans un mode de vie arriéré, fait de tabous, de superstitions. Le père, Liam, mort quelques années après que Maria Cristina ait quitté leur foyer, dépressif et résigné, n'a pas eu la force, malgré son affection pour ses filles, de les soulager du poids de la rigoriste folie maternelle.


Malgré la rupture avec sa famille dysfonctionnelle, malgré son succès en tant que romancière, et malgré ses postures affirmées, elle est restée vulnérable, introspective, peu sûre d'elle et irritable, à l'image de l'enfant inquiète, perturbée, qui imaginait pour s'endormir son propre enterrement et le regret qu'on aurait d'elle... Son éducation l'a enfermée dans une différence et une solitude lui procurant une angoisse sous-jacente mais permanente, comme si le seul fait d'être au monde était un gage d'insécurité. Les circonstances de l'accident ayant enrayé le développement mental de sa sœur l'ont par ailleurs affligé d'une culpabilité encombrante.


"La grâce des brigands" est ainsi le récit d'une émancipation, de la manière dont l'héroïne tente d'échapper à l'emprise de son passé, aux carcans hérités de son enfance. Les rencontres et les expériences qu'elle vit, alliées à la force qu'elle trouve en elle pour dépasser ses fêlures, lui permettront de se réaliser en tant que femme.


L'écriture agréablement élégante de Véronique Ovaldé et son sens de la formule rendent la lecture facile, mais le plaisir va au-delà de celui que procure cette fluidité. Parce que l'auteur manie également avec brio l'art du contre-pied, faisant surgir aux moments où l'on ne s'y attend pas des touches d'inattendu ou des incongruités qui s'insèrent naturellement dans l'intrigue, et dotant ses héros, que l'on n’imagerait pas rencontrer dans la réalité mais qu'elle parvient pourtant à rendre complètement crédible parce qu'elle leur donne corps, d'une piquante singularité.


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