Chroniques de la place carrée Tome 1 Mathilde ne dit rien
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
La fin de la trêve hivernale approche, et Mathilde découvre que ses voisins sont menacés d'expulsion. Les recours légaux n'ont rien donné. Mathilde n'a pas toujours été travailleuse sociale. Mathilde porte en elle de sombres secrets. Mathilde ne dit rien, mais Mathilde va prendre les choses en main.
Mon avis
Un petit pavillon de banlieue, le mari est au boulot, l’épouse regarde derrière les carreaux. Elle observe une femme qui semble passer et repasser d’une maison à l’autre, elle a une combinaison de travail. Elle s’interroge sur ce qu’elle peut faire. Et puis, la sonnette de la porte d’entrée retentit et elles se retrouvent face à face. Apparemment, l’employée a coupé les fils d’internet, la fibre, et si la réparation extérieure est faite, il faut relancer la box dans la maison. Gaëlle la croit et retourne à ses tâches ménagères. Sauf que cette intruse s’attarde, se promène à l’étage, l’angoisse monte … Gaëlle sent bien que quelque chose ne tourne pas rond et c’est le drame : des menaces pour que son conjoint paie un certain Mohammed ….
On fait ensuite connaissance avec Mathilde, une belle plante comme on dit. Elle travaille dans le social, elle reçoit ceux qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts et qui demandent une aide financière. Toute la journée à écouter des doléances, à supporter toute la misère du monde qu’elle retrouve aussi chez ses voisins… Elle veut bien aider Mathilde mais certains profitent de la situation, trichent avec la réalité pour berner le système. À côté de ça, d’autres galèrent vraiment. Elle ne dit rien Mathilde mais elle encaisse. Ras le bol également des collègues tirant au flanc ou avantageant ceux qu’elles connaissent.
Alors, parfois, Mathilde craque, le trop plein envahit tout, et elle revêt sa cape de justicière comme lorsqu’elle est allée voir Gaëlle. Qu’est-ce qui peut pousser une femme ordinaire à franchir les limites ? Quelles sont les causes de sa colère rentrée, contenue, qui éclate parfois ? Qu’a-t-elle vu, vécu pour en arriver là ?
Si ce roman démarre tranquillement, le rythme va vite accélérer. De courtes incursions dans le passé nous aident à comprendre l’histoire de Mathilde, qui a finalement bien des zones d’ombre. Elle a souffert, ramassé, et même si elle n’a pas toujours eu raison, l’injustice, elle déteste. Dans un contexte social malheureusement réaliste où chacun se débrouille comme il peut, avec les moyens du bord, les petites magouilles, la peur au ventre de finir le mois dans le rouge, d’être expulsé avant la trêve hivernale, l’auteur campe des personnages vivants, crédibles, pas toujours bien dans leur vie, ni dans leur tête.
Avec une écriture vive, acérée, par petites touches, il nous rappelle que la vie est loin d’être un long fleuve tranquille, que l’effet papillon peut entraîner de gros dommages. Si au départ, je posais le livre pour aller faire autre chose, je me suis vite retrouvée accrochée au récit. Je voulais comprendre le parcours de Mathilde, le pourquoi de ses décisions, ce qui l’avait amenée à agir ainsi. Si quelques fois, on a le sentiment que Tristan Saule va sombrer dans les clichés, il se reprend vite et une certaine forme d’humanité transpire dans son style.
Un auteur qui mérite d’être connu !
Mathilde est un mystère. Un mystère d'allure robuste, masculine même, avec sa grande et large carrure, ses cheveux courts et mal peignés, ses survêtements. Pourtant, bien que physiquement imposante, Mathilde est une discrète, une solitaire, qui a toujours vécu en retrait, exclue mais n'en souffrant pas vraiment, se construisant ainsi, à l'écart et mutique. En compagnie des autres, elle ne sait jamais vraiment très bien comment se conduire, ce qu’il faut dire pour paraître "normale".
D’aucuns la pensent insensible. C'est faux, bien sûr, Mathilde en a, des sentiments, c'est juste que sa vie est vidée par le renoncement, comme anesthésiée.
Quadragénaire, elle travaille au service social du Conseil Général, et vit dans une cité HLM aux côtés d’existences qui louvoient entre pauvreté et misère, des travailleurs précaires, au noir, des jeunes tentés par l’argent facile de la délinquance. Elle y est une sorte de voisine améliorée à qui on peut demander plus qu'une plaquette de beurre, mais qu'on n'invite pas aux fêtes. C’est toujours avec patience et cordialité qu’elle renseigne, aide à constituer les dossiers d’aide sociale.
Bref, elle connaît par cœur les étapes de la chute, mesure la fragilité des vies suspendues au coup dur, à la maladie, elle sait que sortir définitivement de la mouise, ça n'arrive presque jamais... pour autant, elle n’a aucune conscience politique, ne se sent d’affinités avec aucun mouvement, à l’instar de ceux qu’elle côtoie, trop occupés à survivre, trop dépassés pour battre le pavé avec les Gilets Jaunes.
Et pourtant, un jour, elle décide qu’il faut que ça s’arrête. Une rage profonde, face à l’injustice et à l’impuissance de ceux qui la subissent, la submerge. Mathilde part en guerre, pour ses voisins, Mohammed et Nadia. C’est la fin de la trêve hivernale, ils sont surendettés et menacés d’expulsion. Et tout ça parce qu’un des habitants de la zone pavillonnaire voisine -de ceux qui s'accrochent au bonheur promotionnel et consumériste incluant les maisons qu'ils habitent, tout en étant obsédés par les cambriolages-, dont Mohammed a construit la terrasse, avançant le coût des matériaux, refuse maintenant, sous un fallacieux prétexte, de le payer.
En même temps que se déroule l’engrenage violent et dangereux où sa soif de réparation mène Mathilde, des incursions dans son passé éclairent le lecteur sur les drames qui l’ont faite échouer dans cette morne solitude.
D’un réalisme noir, "Mathilde ne dit rien" est aussi et surtout un roman profondément humaniste, qui redonne chair et complexité à ceux que l’on qualifie habituellement "d’invisibles".
Il faut toujours écouter les libraires (et les bibliothécaires). C’est comme ça que j’ai découvert le premier volume des chroniques de la place carrée de Tristan Saule : Mathilde ne dit rien.
La place carrée, dans un quartier populaire d’une ville moyenne. Le dimanche, un marché coloré et vivant attire même les habitants des quartiers chics de la ville. C’est dans un immeuble de cette place que vit Mathilde, grande femme solide, sportive et très discrète. Elle travaille au conseil départemental où elle décide de l’attribution des aides sociales.
Un boulot sans histoires. Jusqu’au jour où ses voisins, Nadia et Mohammed, sont menacés d’expulsion à la fin de la trêve hivernale qui approche. Tout ça à cause d’un gros con comme on va le découvrir. Alors Mathilde, toujours discrète, décide de prendre les choses en main.
Premier roman d’une série d’une forme originale puisqu’il s’agit, si j’ai bien compris, de chroniquer la vie d’un quartier en changeant de personnage central à chaque roman, Mathile ne dit rien est un bon début. Certes il ne conviendra pas aux amateurs de thrillers survitaminés qui veulent un rebondissement à toutes les pages. Mais il plaira beaucoup aux amateurs de romans noirs pour qui le polar est un des meilleurs moyens de décrire une société, un quartier.
A travers les yeux de ce personnage discret malgré son physique imposant on découvrira la vie de bons nombre d’habitants dont on ne parle jamais. Ceux qui survivent à peine, comptent tous les sous, sont dépendants du moindre grain de sable dans la machine, et sont à la merci des pourris et malhonnêtes qui pourront profiter d’eux.
Le premier chapitre nous plonge directement dans le bain avec une belle tension, l’intrigue est bien menée, avec la découverte classique mais bien faite du passé de Mathilde. Les personnages secondaires sont bien campés et le quartier et ses habitants décrits avec une tendresse et une empathie qui n’excluent pas la lucidité.
Une belle découverte pour moi.
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