Béton rouge
  • Date de parution 13/01/2022
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 288 gr
  • ISBN-13 9791036001000
  • Editeur ATALANTE
  • Format 198 x 140 mm
  • Edition Grand format
Romans noirs Allemagne

Béton rouge

3.71 / 5 (39 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Vous êtes socialo, Madame la procureure ?— Fille d’officier avec des tendances anarchistes. Et vous ? » Un matin de septembre à Hambourg, il fait encore chaud. Un homme est exhibé dans une cage au pied de la tour de verre abritant l’un des plus grands journaux allemands. Nu, inconscient, il a été torturé. C'est le DRH.La procureure Chastity Riley, chargée de la protection des victimes, et son nouveau collègue des Affaires spéciales, Ivo Stepanovic, sont mis sur l'enquête. Le duo est prêt à se frotter aux manœuvres d'un grand groupe financier. Il s'attend moins à fouiller le passé d'un internat en Bavière. Avec son style lapidaire empreint de lyrisme, Simone Buchholz n’a de cesse de lever le voile sur notre monde. Elle nous entraîne dans les bars et les méandres de l’âme humaine à la suite de Chastity, dont la lucidité trempée dans l’alcool n’a d’égale que la sensibilité. D’autant que son cercle d’amis vit des moments difficiles. Traduit de l’allemand par Claudine Layne.

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  • Date de parution 13/01/2022
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 288 gr
  • ISBN-13 9791036001000
  • Editeur ATALANTE
  • Format 198 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Hambourg by night

Le pitch

Un matin de septembre à Hambourg, il fait encore chaud. La procureure Chastity Riley est appelée au petit matin sur une étrange scène sans cadavre. Elle enquête en duo avec un nouveau partenaire, Ivo Stepanovic. L’intrigue est secondaire dans ce court polar lyrique et sensible. L’important est ailleurs. Dans les rues et cafés interlopes de Hambourg. Dans le style lapidaire et émouvant de l’autrice. Dans le personnage hautement attachant et complexe de Chastity dont l’histoire constitue au bout du compte le principal ressort du roman.


Pourquoi je vous le conseille ?

Car cette troisième aventure (traduite en français) de la magistrate destroy est un régal de lyrisme, fidèle à la veine psychologique et sociale chère à l’autrice. Car les très bons polars allemands ne courent pas les rues. Pour le style précis et poétique qui lève le voile sur une certaine vision d’un monde âpre, marginal, mélancolique et alcoolisé. Car la procureure Chastity Riley est un des plus beaux personnages qu’on ait croisés dans le roman noir ces derniers temps, de ceux qui finissent par exister dans nos vies à force de complexité et d’humanité. Car si l’enquête que mène Chastity est réussie, c’est elle que l’on entend encore une foisle livre refermé ; sa gouaille, toute de tendresse et de rage mêlées. Vivement le prochain.

POUR CHASTITY. « Je me demande fréquemment comment font les gens pour supporter ce genre de vie, celle où, quand on colorie, rien ne doit jamais dépasser, jamais. Si ça se trouve, en fait, ils l’apprécient. Et je me demande pourquoi je suis née avec un crayon à la main, qui ne me laisse des marques visibles qu’à l’extérieur de la marge. » Chastity Riley est un personnage au charme indéniable. Une pure héroïne qui trimballe son mal de vivre au fond des bars et dont la lucidité alcoolisée n’a d’égale que la sensibilité. « Je suis nulle en sentiments », explique celle dont la sensibilité nous bouleverse tant. Cette héroïne forte et fragile questionne le rôle de la femme dans la société, aussi bien dans son look, que dans son rapport à l’alcool, au sexe ou son absence de désir de maternité. Côté crime comme côté cœur, le monde de la magistrate vacille sévèrement dans ce troisième opus de la série. Au fil d’échanges de sms ou de discussions intenses et bouleversantes, Simone Buchholz a l’immense don de créer l’émotion et d’apporter un supplément d’âme à ses personnages à fleur de peau. Une procureure mélancolique dont le spleen dépeint sur la cité hambourgeoise et inversement, jusqu’à opérer une sorte de fusion qui nous permet de découvrir les multiples facettes de la ville tout comme celles de Chastity.

POUR HAMBOURG, SON PORT, SON MAL ÊTRE. À Hambourg comme ailleurs, le lutte des classes opère en arrière-plan comme dans toutes les grandes villes portuaires avec le vent du large, le brouillard des petits matins humides, les mouettes dans le lointain… Hambourg, ville-port et ville-monde, ville punk-rock. Et plus particulièrement Sankt Pauli, son quartier rouge, celui des fêtards, des bars et des boîtes de nuit. Un quartier populaire dont on arpente les rues glauques et glissantes éclairées aux néson, au bras d’une Chastity qui s’y réfugie pour noyer son mal être. Chastity est un oiseau nocturne, elle est chez elle dans les rues obscures, s’y sent en sécurité, moins seule et plus forte. Et puis, « la nuit, dans les rues, le bar le plus proche n’est jamais loin ». Hambourg, au cœur du récit donc, mais pas que. Béton Rouge nous offre en prime une balade en Bavière le temps d’une incursion dans un village peu amène. « La Bavière telle que je la connais, déclare Stepanovic. Un pur mélange de méfiance et d’agressivité. » Où l’intrigue mènera notre duo d’enquêteurs du monde impitoyable des grandes entreprises à la maltraitance institutionnalisée dans les pensionnats pour enfants. Autant dire une visite guidée de l’Allemagne loin des clichés. Mais toute en pudeur.

UN STYLE LAPIDAIRE ET LYRIQUE. « Je tente de lui envoyer un sourire, mais j’échoue. Il rebondit derrière la cage sur la façade en verre de l’immeuble et glisse sur le sol dans un vilain couinement. Je pense que personne ne le ramassera aujourd’hui. » Dans une écriture parfois laconique mais toujours précise et acérée, l’autrice sait l’art de composer des phrases teintées de lyrisme, dans une succession de chapitres brefs aux titres évocateurs où chaque mot résonne avec belle efficacité poétique. À la manière d’un haïku qui sait célébrer l’émotion et l’évanescence des choses. Sans omettre une mélancolique lucidité teintée d’humour noir qui finit d’emporter l’adhésion.

Quelques titres têtes de chapitres piochées dans la table des matières. Quand tous les lampadaires auront été abattus à coups de fusils, vous verrez que le brouillard ne se mange pas – Le Far West (commence juste derrière Hambourg) – Une fiente de mouette n’est pas une broutille – L’essentiel, c’est que le jardin d’en face soit nickel – Toujours faire passer la merde de haut en bas – Les choses que les gens font quand il y a un problème – En général, il pleur des saletés – Toscane mon cul.


C’est déjà le troisième roman de Brian Panowich traduit chez nous : Vallée furieuse.

Nous sommes toujours dans la zone géographique des deux premiers romans de l’auteur, dans les montagnes de Géorgie. Dane Kirby a travaillé pour le shérif, il a été capitaine des pompiers, la perte de sa femme et de sa fille l’a brisé. Il travaille maintenant pour le Georgia Bureau of Investigation, un boulot pépère, un boulot de bureau.

Tout bascule quand à quelques heures d’intervalle il est appelé par le nouveau shérif : un homme a été abattu, chez lui dans les bois. Le coupable semble bien être le meilleur ami de Dane, disparu depuis presque 10 ans. A peine arrivé sur place, son chef lui ordonne de se rendre à une convocation du FBI, un hélico l’attend, pour l’amener en Floride où un homme a été salement massacré dans un motel. Un homme originaire de chez Dane. On lui demande de servir de guide aux agents du FBI chez les bouseux. Finit le boulot de bureau pépère.

Voilà un roman qui pourrait, qui devrait même agacer. Parce qu’il aligne tous les clichés. Les petits blancs des montagnes déshéritées du sud des US, le flic hanté par son passé, les zones de non droit, l’arrogance du FBI, le gamin différent des autres qui va la jouer Rain Man, et même le « happy end » (plus ou moins happy end) qui devrait en faire un candidat parfait pour une adaptation ciné ou série … Et pourtant tout ça fonctionne parfaitement.

Je ne vais pas vous dire que c’est le roman de l’année, le roman à ne rater sous aucun prétexte, mais je ne peux pas non plus nier que je me suis fait attraper dès la première page, et que je n’ai pas lâché le bouquin tout du long.

Parce que l’auteur est un très bon artisan ; parce qu’il sait introduire ce qu’il faut de nouveauté dans les clichés ; parce que ses personnages sont cohérents, convainquant et attachants ou effrayants ; parce que c’est un excellent conteur qui sait ménager ses effets ; parce qu’il excelle dans les descriptions d’ambiances et les scènes d’action.

 Une vraie lecture plaisir.

Chastity Riley, de Hambourg, nous revient sous la plume de Simone Buchholz dans Béton rouge. C’est un vrai plaisir.

Chastity Riley donc, procureur que l’on affecte généralement aux cas désespérés, ou désespérant se retrouve face à un homme nu, enfermé dans une cage, devant l’entrée d’un grand groupe d’édition. L’homme a été visiblement torturé. Pour ajouter à son bonheur, plus tôt dans la matinée, plusieurs employés lui ont craché dessus en venant bosser. Et ce n’est que le début.

Il est clair que vous ne lirez pas Béton Rouge pour son intrigue qui a un petit air de déjà vu. Mais c’est le reste qui fait tout le charme et l’intérêt du roman. A commencer par Chastity : Une héroïne qui déclare : « Selon moi, c’est le fait même qu’il existe un chef et qu’il puisse décider du destin d’autrui qui est incroyable, mais personne ne me demande mon avis. » ne peut que me plaire. Chastity et, comme dans le roman précédent, tous ceux qui gravitent autour d’elle. On a beaucoup de plaisir à tous les retrouver.

Et puis il y a Hambourg et le quartier qu’elle fréquente, son ambiance, ses bars, la nuit sous la pluie … Moi qui ne suis pas particulièrement attiré par l’Allemagne (vous avez dû remarquer que je suis plus latin que germain), elle me donnerait presque envie d’aller passer quelques jours dans cette ville.

En plus dans ce volume, une petite virée en Bavière qui n’est pas décrite sous un jour particulièrement attirant …

Ajoutez à cela une belle écriture, vive, enlevée, et des dialogues superbes, et vous comprendrez que je suis en train de devenir un fan de Chastity Riley et de Simone Buchholz.

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