Sa préférée
  • Date de parution 27/08/2024
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 125 gr
  • ISBN-13 9782253243366
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français Réédition moins de 6 mois

Sa préférée

4.17 / 5 (1375 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans ce village des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne apprend tôt à esquiver la brutalité de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent, elle lui tient tête. La haine de son père et le dégoût face à la lâcheté de ceux qui savent vont lui servir de viatique. Habitée par sa rage de vivre, Jeanne se laisse approcher par des êtres bienveillants que sa sauvagerie n'effraie pas, s'essayant même à une vie amoureuse. Mais le passé inlassablement s'invite.Un roman puissant sur l'appartenance à une terre natale, où Jeanne n'aura de cesse de revenir, aimantée par son amour pour sa mère et la culpabilité de n'avoir su la protéger de son destin.Édition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l’apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE.

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  • Date de parution 27/08/2024
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 125 gr
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  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
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l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa soeur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête.

Mon avis

Prix du roman FNAC 2022, un texte coup de poing.

Si j’avais agi. Si seulement ….

Combien de personnes sont hantées par ces petites phrases commençant par « si…. »

Jeanne est jeune lorsqu’on fait sa connaissance. Avec des phrases courtes, hachées, emplies de colère, elle explique son quotidien où la violence de son père la détruit. Sa mère, soumise, ne fait pas grand-chose… Le lecteur, impuissant, se sent mal à l’aise et espère que les choses vont aller mieux au fil du temps quand la petite fille prendra son indépendance.

Mais comment s’en sortir lorsqu’on traîne un passé lourd, chargé, où la rancœur et la rage restent omniprésentes ? Jeanne, en grandissant, reste cynique, désabusée, bizarre. Elle choisit de ne pas se confier, de ne pas trop en dire, de ne pas s’investir…

« Je détricotais mon passé jusqu’à le rendre supportable. »

C’est une lecture qui ne laisse pas indifférent. Le rythme d’urgence, comme si les mots se bousculaient, nous prend à la gorge, aux tripes. C’est seulement dans les dernières pages que le flot se calme, peut-être parce que les explications, les découvertes qu’a fait Jeanne, l’ont aidée à comprendre son histoire. Pas forcément à l’accepter, mais à la comprendre. Parfois, elle répète des mots, pour mieux s’en imprégner, pour insister sur la marque qu’ils impriment en elle. Entourée de taiseux dans ce canton suisse où tout se sait mais rien ne se dit, elle souffre en silence, ne se sent ni aimée, ni aimable, ni soutenue encore moins accompagnée dans sa douleur…. On peut se demander si les mêmes faits, ailleurs, auraient été tenus secret de la même façon. Dans ce coin de montagne, les habitants sont particulièrement adeptes du « chacun ses problèmes ».

Portrait d’une femme blessée, ce roman noir est fort, puissant, bouleversant. L’auteur y a mis beaucoup d’elle, non pas pour une autobiographie mais pour offrir aux femmes son cri de colère.

Elle dit d’ailleurs dans les entretiens avec les journalistes : « Je suis née en colère. Je ne peux pas faire autrement. »

Situé dans les années 70, ce récit ne reprend pas des événements réels mais il parle de tous ceux qu’on a trop souvent mis sous le tapis parce qu’il faut faire comme si…

Ah que ses « si » font du mal et sont dangereux !

C’est difficile après une lecture comme celle-ci de dire qu’on a beaucoup aimé. Certains pourraient imaginer qu’on se fait plaisir à lire des choses violentes.

Et pourtant, laissant une trace indélébile, ce titre sera un coup de poing, coup de gu… mais surtout un coup de cœur.

Ma sœur, ma mère et… mon père

Sarah Jollien-Fardel est l’une des grandes découvertes de cette rentrée. Autour d’un père d’une violence extrême vis-à-vis de sa femme et de ses deux filles, elle construit un roman qui ne laissera personne indifférent.

Dans ce village de montagne des Alpes valaisannes, la vie d’Emma, de sa sœur Jeanne et de leur mère est un enfer. Un enfer qui a un nom, Louis. Quand ce chauffeur routier n’est pas sur les routes, il fait régner la terreur sur sa famille. Une violence qui surgit pour une broutille. Alors les coups pleuvent. Jeanne, la narratrice, a appris à anticiper et son intuition lui permet d’être davantage épargnée. Jusqu’à ce jour où elle tient tête à son père. Ses blessures nécessiteront de faire venir le médecin. Mais au lieu de signaler l’agression, ce dernier se contentera de soigner la fillette. Une lâcheté dont il n’est pas seul coupable. Dans le village, on sait, mais on se tait.

Jeanne va réussir à fuir en s’inscrivant au cours de formation des institutrices qui vont l’éloigner durant cinq années. Sa sœur aînée va trouver un emploi de serveuse chez un cafetier qui l’héberge également. En découvrant sa petite chambre, Jeanne va aussi apprendre que sa sœur a aussi régulièrement été victime de violences sexuelles. La préférée de son père, va n’en souffrir que davantage.

Emma aura essayé de s’en sortir, de trouver un gentil mari. Mais sa réputation de trainée aura raison de son projet. La vie lui deviendra insupportable et la seule issue qu’elle trouvera sera le suicide. Un drame suivi d’un scandale lors des obsèques. «Ma mémoire, pourtant intransigeante et impeccable, a effacé le monologue que j’ai vomi au visage de mon père. Une tante que je connais à peine, sœur de ma mère, m’entraîne alors que je hurle, ça je me le rappelle: « Tu l’as violée, tu l’as tuée. » Mes adieux à ma sœur se sont terminés au sommet de ces marches en pierre.»

Alors, il faut apprendre à vivre avec cette absence. C’est à Lausanne qu’elle va découvrir qu’une autre vie est possible. En nageant dans le Léman, elle découvre son corps. Dans les bras de Charlotte, la grande bourgeoise affranchie, elle va vivre une première expérience sexuelle. Mais c’est avec Marine, l’assistante sociale au grand cœur, qu’elle découvre la mécanique du cœur. Mais alors qu’elle semble avoir trouvé un nouvel équilibre, un nouveau choc, une nouvelle mort va la fragiliser à nouveau.

Sarah Jollien-Fardel réussit avec une écriture classique et limpide, aux mots soigneusement choisis, à dire la souffrance et la violence qui marquent à vie. Elle montre aussi combien il est difficile de se débarrasser d’un tel traumatisme. Jeanne va essayer, cherche l’appui d’un psy, de ses ami(e)s. Le retour en Valais lui permettra-t-elle de trouver l’apaisement? C’est tout l’enjeu de ce roman impitoyable entièrement construit sur une «destructrice intranquillité».

S’il n’y a rien d’autobiographique dans cette violence familiale, la colère qui porte tout le livre est bien réelle. Sarah Jollien-Fardel, qui a grandi dans un village valaisan, où les hommes et la religion dictaient leur loi. Elle aussi a ressenti le besoin de quitter cette contrée aux traditions pesantes pour vivre à Lausanne. Et comme Jeanne, elle est aujourd’hui de retour sur ses terres natales. Après avoir tenu plusieurs blogs et tenté sa chance avec son roman auprès de nombreux éditeurs, elle a participé à une rencontre avec Robert Seethaler, qui était accompagné de son éditrice Sabine Wespieser. Deux rencontres qui vont s’avérer déterminantes. Et la belle histoire ne s’arrête pas là, car Sa préférée est notamment en lice pour le Prix Goncourt !

Un premier roman qui m’a bouleversée. Jeanne vit dans un petit village du Valais des années 1970 sous la coupe d’un père alcoolique, mais surtout tyrannique. Il est très violent et tout est prétexte à battre, insulter et humilier sa femme et ses deux filles Jeanne et Emma. Tout le monde sait, y compris le médecin de famille dont la fillette espère en vain qu’il la secourra. Il n’agira pas plus que les voisins ou les autorités scolaires, tout le monde préférant détourner le regard et laisser la famille se débrouiller. Jeanne, au contraire d’Emma, est intelligente et apprend à prévoir les crises du père pour essayer de les éviter. Dès qu’elle le peut, elle fuit le village, d’abord à l’école normale de Sion, puis en continuant ses études à Lausanne.

Elle tombe amoureuse du Léman et aime y nager, le seul plaisir qu’elle s’accorde. Elle a peur des hommes et de leur brutalité, aussi préfère-t’elle les femmes. Mais elle ne peut sortir de sa culpabilité et des blessures de son enfance massacrée. Elle cherche en vain le chemin de la guérison.

Certaines scènes sont vraiment terribles, on ne peut qu’éprouver de l’empathie pour Jeanne et sa famille. La jeune fille ne comprend pas tout de suite jusqu’où va l’abjection du père, et lorsqu’elle le fait, le poids de cette violence qu’elle n’a pas vue pèse sur sa vie jusqu’à la détruire à son tour. Elle fait de belles rencontres mais ne peut s’y livrer complètement. Un jour elle frappe à son tour une de ses compagnes, ce qui n’arrange pas le peu d’estime qu’elle a d’elle-même.

Je comprends Jeanne et son dernier adieu à son père ne m’a pas choquée, il ne méritait pas le pardon. Jeanne porte des blessures impossible à guérir malgré l’amour qu’elle reçoit de Marine et de Paul. Sa vie est une descente aux enfers que rien ne semble en mesure d’arrêter et finalement même la douce Marine sera complètement dépassée.

La voix de Lola Naymark m’a accompagnée durant cette lecture, elle excelle à nous transmettre les émotions et la colère de Jeanne, sa révolte contre la lâcheté des voisins qui savaient et se taisaient.

Ce premier roman est une grande réussite et mérite les prix qu’il a reçu, je suivrai avec plaisir cette auteure valaisanne qui nous parle d’un temps pas si lointain mais qu’on espère définitivement révolu. Un grand merci à Audiolib et Netgalley pour leur confiance.

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