
Par le vent pleuré
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Ron rash est un écrivain qu’on ne présente plus à ceux qui aiment la littérature actuelle américaine. La qualité de ses romans et l’humanité qui ressort de l’homme quand on le rencontre plaident énormément en sa faveur. Il a aussi une vie de poète et cela donne des passages descriptifs souvent magnifiques dans des romans magnifiquement pensés, organisés et écrits de main de maître parlant de la Caroline du Nord où il a toujours vécu et où il enseigne la culture appalachienne, l’amour qu’il a pour ses terres natales. Assurément un auteur et un homme formidables et je m’en veux énormément de ne pas plus apprécier son œuvre et je m’en expliquerai plus tard car la raison de mes réticences est encore visible dans ce nouveau livre, une nouvelle fois, enchanteur.
Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d’ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s’appelait Ligeia, et personne n’avait plus entendu parler d’elle depuis un demi-siècle.
1967 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l’insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C’est l’époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d’un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations.
Le roman est porté d’entrée par un titre français génial « par le vent pleuré », rimant tragiquement avec « par le sang versé » et laissant un voile de mystère sur une intrigue qui lorgne beaucoup plus que d’habitude vers le polar, un mystère que ne propose pas le titre original « the risen » beaucoup plus évocateur pour le lecteur une fois qu’il a lu le bel incipit d’un magistral premier chapitre.
« Dès le début, la faculté d’apparaître et de disparaître qu’avait Ligeia a semblé magique. La première fois, il y a de cela quarante-six ans, c’était à Panther Creek, l’été qui a précédé mon entrée en première. »
Dans ce premier chapitre éblouissant de classe, « la ressuscitée » du titre américain arrive telle une apparition divine, une sirène, une naïade et sa rencontre avec les deux frères en 1969 fera d’eux, à leur corps défendant, des hommes, des êtres de passion pour l’un et de pragmatisme pour l’autre. Les autres personnages importants, le grand père, le père défunt, tout est noté, signalé, tous les ressorts importants de la tragédie sont posés de manière simple, naturelle, limpide, coulant de source dirons-nous dans une nouvelle histoire au bord de l’eau comme cela devient vraiment une habitude chez Ron Rash. Pour terminer ce magnifique tour préliminaire de l’horizon proposé l’auteur finit par nous projeter de nos jours quand Bill apprend la découverte macabre des ossements d’une certaine Jane Mosely.
Par la suite Rash alterne admirablement chapitres sur ce « Summer of love » de 67 qui débarque avec Ligeia dans ce coin perdu de Caroline deux ans après son explosion californienne et chapitres sur les quelques heures où Eugene cherche à savoir auprès de son frère Bill qui a autant réussi sa vie que lui l’a ratée ce qui a pu se produire plus de quatre décennies plus tôt… qui a tué Ligeia et pourquoi ?
La partie 69 est vibrante, sans aucun doute, des souvenirs de Ron rash qui avait 16 ans à l’époque et vivait sur ces terres. La musique du Grateful Dead, de Jefferson Airplane, de Steve Miller, des Doobie Brothers… les premières bières, l’amour libre, les cachetons pour planer, la weed, des rêves de liberté et peut-être bien l’amour. Tout est joliment, intelligemment, conté avec un souci de précision où transparait l’expérience, les bons souvenirs de temps insouciants et finalement heureux s’il n’y avait la terrible issue.
Très proche du schéma préférentiel de Thomas H. Cook avec cette « enquête » sous forme de « cold case », « par le vent pleuré » démarre comme un polar très prometteur mais cela ne dure pas et c’est toujours là que le bât blesse chez Rash… quand il décide de faire du polar. Cook, magicien du genre, va vous balader pendant de longs chapitres pour vous laisser complètement abasourdi, pantois, stupéfait par une ultime pirouette plausible mais totalement inattendue et rageante pour le lecteur bluffé, abusé alors qu’ici la découverte du coupable est bien trop précoce pour le lecteur un peu expérimenté, l’issue bien trop prévisible et le coup de théâtre final bien pauvre. Non, on ne lit pas Rash pour ses talents dans le polar.
Par contre, tous les personnages, Bill et Eugene, leur mère veuve sous la domination d’un beau-père symbole d’un patriarcat très dur, un grand-père proche du colonel du roman « le fils » de Phillip Meyer, Ligeia, la rebelle hippie, sont peints avec grâce par un Ron Rash qui par des phrases d’apparence simples ajoutent des indices utiles à la connaissance intime des personnes. Et puis quelle écriture, pas une ligne inutile, tout est pensé, réfléchi et le roman se lit d’une traite avant de créer de multiples sujets de réflexion sur ces choix qui orientent une vie, une famille un peu comme dans le très beau roman de Larry Watson « Montana 1948 ».
Fidèle à sa réputation justifiée, Ron rash offre, à nouveau et qui pourrait encore en douter, un roman magnifique d’humanité, d’une écriture et d’une construction virtuoses qui l’installent définitivement comme un grand écrivain de son époque.
Brillant.
Livre lu dans le cadre d’un comité de lecture
Dans ce récit, flirtant avec le polar, il est question de conflits familiaux, de rivalités, de meurtre, d’interrogation et de mal-être.
Bill et Eugène, les deux frères, personnages principaux de ce récit s’aiment et se détestent et l’arrivée dans leur ville de cette jeune fille pendant l’été 1969, va provoquer chez chacun une prise de conscience de leur existence, de leur choix de vie et laissera des traces qui, même à l’heure actuelle, ne semblent pas prêtes de s’effacer.
Il y est repris le thème des deux frères amis/ennemis, l’un brillant, l’autre en mal d’écriture sombrant dans l’alcool, élevés et pris en charge financièrement par un grand-père brutal, froid, sans sentiment, médecin de cette ville.
Il y a aussi Nebo, un homme à tout faire du grand-père, muet, mystérieux sans passé et disparaissant à la mort de celui-ci. Et puis il y a Ligeia, jeune fille fantasque, libre, débarquée dans cette ville trop calme, trop puritaine pour elle dont on va retrouver les ossements dans le cours de la rivière des décennies plus tard.
Récit sans grande surprise pour moi, on retrouve beaucoup de ressorts déjà utilisés dans bon nombre d’enquête : rivalité des deux frères, non-dits, alcoolisme, un des frères réussit l’autre sombre dans l’alcool, éloignement d’un des enfants suite à un accident etc….. et même le dénouement je l’ai compris assez vite……
Le silence peut être un lieu. Ce sont les mots qui me viennent. C’est là d’ailleurs, qu’une si grande part de ma vie a été vécue, que des heures vaines se sont écoulées, le bruit le plus fort, le tintement des glaçons dans un verre.
L’ambiance de la ville et surtout de la pression du grand-père sont très bien rendues mais, même si l’écriture est fluide, moi je n’ai pas eu plus d’intérêt que cela à la lecture de ce roman.
Un premier roman de la rentrée, pour démarrer en douceur avec un grand monsieur : Par le vent pleuré de Ron Rash.
Une petite ville de province perdue aux US de nos jours. La dernière crue de la rivière révèle des ossements. Ceux d’une jeune fille disparue à l’automne 1969. Ligeia, 17 ans, envoyée par des parents dépassés chez son oncle très religieux. Ligeia qui a déjà vécu l’été hippie et qui, dans cette communauté où les nouveautés mettront un an à arriver tombe sur deux frères, Bill et Eugene, élevés par leur mère et leur grand-père tyrannique, médecin influent de la ville.
Bill l’ainé réussit tout, il sera un grand chirurgien, Eugene est laissé de côté par le grand-père qui l’ignore. Les deux vont tomber amoureux de Ligeia, jusqu’à sa disparition en octobre. 50 ans plus tard, l’enquête pourrait révéler des secrets enfouis depuis cet automne 69.
Je ne sais pas si c’est la première fois qu’on peut faire un parallèle entre un roman de Ron Rash et ceux de Thomas Cook, mais cette fois ça m’a frappé de plein fouet. Si je l’avais lu sans en connaître l’auteur, j’aurais pu parier que le grand Cook en était l’auteur (ce qui n’est pas un critique, bien au contraire).
En y réfléchissant, on trouve des parentés entre ces deux auteurs. Ils parlent de traumatismes du passé, d’affaires de familles, de petites villes ou de petites communautés refermées sur elles-mêmes. Mais jamais la ressemblance ne m’avait sauté aux yeux comme cette fois.
Peut-être parce que ce roman est moins âpre que ceux que j’avais lus avant, parce qu’il évoque, dans une coloration sépia, des moments heureux, une innocence perdue. Parce que les allers retours en présent et passé sont imbriqués comme ceux de Cook …
Quelles que soient les raisons, c’est un superbe roman, poignant, émouvant qui remet en lumière une époque révolue où les évolutions de la société pouvaient mettre des mois à atteindre certains coins d’Amérique. Avec un personnage féminin inoubliable à la baby doll, à la fois femme fatale et victime, émouvante et manipulatrice, et l’éternelle confrontation entre deux frères, avec sa violence, ses non-dits, mais également ses souvenirs de complicité passée et sa tendresse.
Une bien belle façon d’attaquer la rentrée de septembre.
Au printemps 2015, dans la petite ville de Sylva en Caroline du Nord, lors d’une crue de la rivière, des restes humains réapparaissent, il s’agit de Ligeia. Eugene plonge dans ses souvenirs de l’été 1969.
Bill et Eugene ont perdu leur père très jeune, ils sont élevés par leur mère mais surtout sous la supervision impitoyable de leur grand-père qui décide de tout dans leur vie. Bill est brillant et deviendra le neurochirurgien renommé que souhaitait le vieil homme. Les bruits du monde et la révolution hippie ne sont pas encore arrivés dans cette petite ville puritaine en 1969, mais Ligeia viendra bouleverser cet univers si serein en apparence. Elle a presque dix-huit ans et ses parents l’ont envoyée pour l’été dans sa famille très pieuse pour l’éloigner de la Floride et de ses mauvaises fréquentations, les hippies et surtout la drogue. Les deux frères vont pêcher et se baigner dans la rivière tous les dimanches. Ligeia leur fera connaître de dangereux frissons et fera voler en éclat leur innocence. Bill se reprend rapidement, car il aime Leslie et ne veut pas briser son avenir tandis que Eugene se laissera entraîner sur une pente bien glissante.
A la fin de l’été, Ligeia disparaît de leurs vies, Eugene a toujours cru qu’elle était retournée en Floride, il n’est pas resté accro à la drogue mais a sombré dans l’alcoolisme qui lui a fait louper sa vie, il n’est plus qu’un écrivain raté qui a perdu son travail à l’université et sa famille, il vit dans l’espoir que sa fille Sarah lui pardonne l’accident qu’il a causé en conduisant en état d’ébriété. Avec la découverte des restes de Ligeia, il se souvient de cet été-là et demande des comptes à son frère. Pourtant la vérité n’est pas celle qu’il croit.
C’est un roman court et dense qui nous entraîne dans un monde révolu. Ligeia met fin à l’enfance et à l’innocence des deux adolescents et les entraînera dans des choix -bons ou mauvais- qui détermineront toute leur vie d’adulte et une relation faite à la fois de haine et d’amour. Eugene tient sa passion de la littérature de sa mère et il y a e nombreuses références à Thomas Wolfe, un auteur de cette région aujourd’hui oublié. Le titre du livre est une citation de son roman phare paru dans les années 1930. Une très belle découverte.
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