La dernière arche

Synopsis

Dans la Mésopotamie antique, Shory, une jeune esclave, est vendue à un mystérieux individu nommé Atim, qui lui propose un marché : l’envoyer dans un fort, qu’elle devra protéger, en échange de sa liberté. Elle accepte et rejoint une étrange construction, entourée d’une forêt profonde, peuplée de créatures menaçantes. Elle y grandit en compagnie de soixante-neuf autres rescapés, originaires de différentes périodes de l’histoire humaine. Tous ont rencontré Atim et ont pour mission de protéger le Fort. Ce sont les Vigiles.

Mais lorsqu’arrive Léna, jeune femme du XXIIe siècle qui n’a qu’une seule idée en tête, quitter ce lieu et se rendre au-delà de la forêt afin de retrouver sa fille, Shory se décide à l’aider. Ce voyage sans retour répondra-t-il à toutes leurs questions ? Dont la première : où sont-elles réellement ?

Critique

Aurais-je fait les choses à l’envers ?

Quand j’ai découvert le synopsis de La Dernière Arche, je n’ai pas hésité bien longtemps avant de le demander en service de presse (merci aux éditions Pocket pour l’envoi). Le roman est présenté comme un spin-off de Pyramides, toutefois il peut se lire indépendamment. Et c’est vrai, je n’ai rencontré aucun problème de compréhension !

Mais plusieurs lecteurs m’ont avertie qu’il aurait mieux valu que je commence par Pyramides, tout simplement parce que la fin de l’histoire est révélée dans La Dernière Arche. Tant pis pour moi !

Encore que… J’ai passé un très bon moment de lecture entre les pages de ce spin-off, alors je ne regrette pas ma décision. Et puis, avec le temps, la mémoire me fera défaut. Je pourrai ainsi me plonger dans Pyramides dans quelques années sans me souvenir de son dénouement !

Mystères et détours

Si, comme je l’imagine, vous avez lu le synopsis, l’association d’éléments contradictoires a dû vous sauter aux yeux. Comment une jeune esclave de la Mésopotamie antique a-t-elle pu être transportée dans un fort hors du temps et y rencontrer des personnes venues des quatre coins du monde et, surtout, de périodes différentes ?! Cette incohérence – qui n’en est pas vraiment une, je vous rassure – est ce qui m’a donné envie de lire ce roman. 

Et les débuts ne m’ont pas déçue ! Dès les premières pages, j’ai été embarquée dans le quotidien de Shory, qui s’apparente presque à de la fantasy. Presque, car certains aspects laissent à penser qu’il s’agit bien de science-fiction. Je ne vous en dirai pas plus, mais sachez que partir à la découverte des explications de Romain Benassaya a été un vrai régal, même si… Eh bien, il fait de sacrés détours !

Un scénario parfois rapide, parfois facile, mais ô combien addictif

Si j’ai tourné les pages sans jamais vraiment m’ennuyer, j’ai été surprise – troublée même – face aux multiples rebondissements de l’intrigue. Au point de me demander par moments si elle avait un sens. Alors, oui, c’est le cas, mais il est impossible de l’entrapercevoir avant la fin. Résultat : j’ai commencé à perdre confiance…

En fait, la deuxième partie a fait naître pas mal de doutes. Le rythme ralentit, le décor change complètement et, surtout, les réponses tant attendues semblent s’éloigner. Les révélations finales n’en ont été que plus grandes, mais je l’ignorais alors et fronçais les sourcils de plus en plus fréquemment. En outre, certaines questions m’ont paru vite résolues. Shory accepte par exemple de suivre Léna où qu’elle aille, quoi qu’elle décide, sans jamais se poser de questions. Et sans jamais oser émettre un avis, malgré son caractère affirmé.

Ce genre de petites facilités n’est jamais à mon goût, néanmoins je les ai bien vite oubliées pour me laisser emporter par l’intrigue addictive, et c’est l’essentiel !

Des méchants qui agissent bien et des gentils qui agissent mal ?

Parfait pour brouiller les pistes ! D’ailleurs, même l’héroïne se pose des questions au sujet de ce qui est bien et de ce qui est mal. Ou, plutôt, de ce qui est juste. Par exemple, lorsque les enjeux la dépassent, doit-on pour autant décider pour elle ? Agir à sa place ? Une très belle réflexion concernant le libre-arbitre, si vous voulez mon avis !

Ainsi, même si j’ai parfois trouvé Shory trop tête brûlée, Léna trop égoïste et Asceline trop émotive, je dois reconnaître que les héros sont tous gris à leur manière. Cela est d’autant plus vrai pour l’antagoniste qui m’a beaucoup plu !

Aurais-je oublié de mentionner l’univers ?

C’est probablement l’une des plus grandes forces de ce roman, car il est à la fois incroyablement complexe et fabuleusement accessible. Malgré les nombreux changements de décor et les explications technologiques, je n’ai pas été perdue une seule seconde. C’est pour moi une belle réussite !

Et ce n’est pas tout, car cet univers est aussi très fascinant. Chaque fois que j’en découvrais un nouveau pan, j’étais certes déboussolée, mais aussi captivée et admirative du travail réalisé par Romain Benassaya. Peut-être n’est-ce pas si original pour de la science-fiction, mais étant avant tout une lectrice de fantasy, pour moi ce fut une première !

Alors, si vous avez envie de vous lancer dans un space opera tout en redoutant la complexité du genre, je vous conseille sans hésiter La Dernière Arche.  

Un petit coup de cœur pour le grand final

La Dernière Arche, c’est une montée en puissance dont on ne mesure pas l’ampleur. Le dénouement est absolument grandiose ! Les révélations sont fracassantes, les réactions inattendues, l’action à son paroxysme. J’ai rarement dévoré la fin d’un roman aussi vite, alors… Pyramides, je ne t’oublie pas !