La contresociété
Résumé éditeur
Par son ampleur et sa persistance, la crise a fini de disqualifier la plupart des organisations sociales et leurs pouvoirs. Le rejet massif du politique en est la plus éclatante manifestation. Les grands piliers de la République et de la modernité autour du travail, du progrès, de la croissance, de l'éducation ou de la représentation démocratique s'effondrent sur eux-mêmes. Dans le même temps une contre-société diffuse, déjà majoritaire dans l'opinion si ce n'est dans les faits, s'étend hors des représentations dominantes et des discours. Elle préfigure de nouveaux modes d'organisation du social, de l'économique et du politique. À condition de saisir et de mettre au pouvoir le lien d'association et l'associativité qui irriguent aujourd'hui l'ensemble des relations sociales de base, dont la portée révolutionnaire reste ignorée. Ainsi, la famille est devenue une sorte d'association à géométrie variable, une constellation associative où parents et enfants deviennent autant "d'alter-égaux". L'explosion d'Internet et des réseaux sociaux est aussi la conséquence de l'associativité dans la société, dont il est le médiateur, l'accélérateur et finalement le symbole de la vie en réseau. Les entreprises ont également compris que la coopération et l'association de leurs salariés étaient désormais une des clés majeures de leur réussite. La crise de la démocratie représentative est également à rapprocher de la volonté des citoyens de s'associer et de co-construire la décision publique et le bien commun, via les multiples formes de démocratie participative (jurys citoyens, conférences de consensus, pouvoir d'agir). Sans parler de l'essor sans précédent des associations elles-mêmes, seules institutions vraiment plébiscitées par l'opinion. Si ce mouvement paraît aussi profond que puissant, personne ne croit pourtant que nous vivons dans une société gouvernée par l'associativité, où les individus se prendraient spontanément et naturellement pour des associés. Comment expliquer un tel paradoxe ? Comment comprendre une telle divergence entre ce qui émerge et ce qui nous submerge, entre ce qui infuse et ce qui se diffuse ? Entre une contre-société vivante mais latente et une société déclinante mais gouvernante ? Roger Sue, sociologue, est professeur à la faculté Paris 5 - Sorbonne. Membre du CERLIS (centre de recherche sur les liens sociaux) et président du comité d'experts de « Recherches et solidarité », ses recherches portent sur l'associationnisme, le lien social et l'économie du savoir et de la formation. Il a publié Autres temps, autre école (Éditions Retz)
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