L'île
  • Date de parution 04/04/1974
  • Nombre de pages 704
  • Poids de l’article 342 gr
  • ISBN-13 9782070365838
  • Editeur FOLIO
  • Format 225 x 180 mm
  • Edition Livre de poche

L'île

4.24 / 5 (719 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le soleil brillait à perte de vue sur la houle longue du Pacifique et le Blossom, ses trois mâts penchés à bâbord, recevait par le travers une brise Sud-Sud-Est...Purcell prêta l'oreille. Bien qu'une île fût proche, il n'entendit pas de cri d'oiseau. Sauf quand une lame déferlait, l'océan était silencieux. Mais il y avait autour de Purcell ces bruits qui, par jolie brise, lui faisaient toujours plaisir : le choc des énormes poulies de bois, la vibration des haubans, et au-dessous de lui, derrière son dos, le passage de l'étrave dans l'eau, doux et continu comme une pièce de soie qu'on déchire.

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  • Date de parution 04/04/1974
  • Nombre de pages 704
  • Poids de l’article 342 gr
  • ISBN-13 9782070365838
  • Editeur FOLIO
  • Format 225 x 180 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé Robert Merle, à l’occasion de la lecture de ce roman inspiré de l’histoire réelle des révoltés du Bounty.Ici, le navire s’appelle le Blossom. Le trois-mâts fait route vers Tahiti lorsque la brutalité inique de son capitaine provoque une mutinerie et lui vaut d’être assassiné par Mason, premier lieutenant qui prend alors la direction de l’équipage, secondé par le sous-officier Purcell. Les mutins n’ont pas, pour échapper à la justice britannique, trente-six solutions. Leur nouveau capitaine décide de trouver une île au large de Tahiti pour s’y réfugier, sans espoir de retour vers leur terre natale.

Ce sont ainsi sept hommes qui embarquent pour cet exil permanent, en plus de Mason et Purcell. Lors d’une étape à Tahiti, dont ce dernier connait très bien la communauté, s’y ajoute un groupe d’autochtones volontaires, dont douze femmes, pour compléter la population de l’île. 

Après de longs et parfois pénibles jours de navigation, le Blossom, avant d’être brûlé, accoste sur un morceau de terre battu par le ressac, peuplé de cochons sauvages et d’oiseaux multicolores. 

Au départ, l’organisation, notamment pour trouver de la nourriture, est collective. Mais assez rapidement, les mécanismes d’une société marquée par la cupidité et la volonté de domination de l’homme blanc se mettent en branle au sein du microcosme ilien.

Le commandement de Mason, perdant hors de tout contexte maritime sa légitimité, ne fait pas long feu. Une poignée de britanniques improvise une sorte de conseil -dont sont exclus les tahitiens- en charge de prendre les décisions impactant la vie de la communauté. Mac Leod, marin rusé et brutal, avide de prendre sa revanche sur une vie de soumission et de pauvreté, en prend le contrôle. Il trouve parmi le reste de l’ancien équipage suffisamment de lâches, de cupides ou d’idiots pour se constituer une majorité systématique. Les voix contradictoires de Purcell et de deux de ses compagnons sont insuffisantes pour constituer un contre-pouvoir décisif.

Sans surprise, dès le premier vote du conseil, dont l’objet est le partage des femmes -douze pour quinze hommes-, les tahitiens sont lésés. Et lorsque, par la suite, les terres cultivables sont réparties, l’avidité des occidentaux ne se satisfaisant pas du fonctionnement collectif, ils seront ravalés au rang de serfs. Les premières tensions que provoquent cette iniquité aboutissent à la mort d’un homme, une conflictualité latente s’installe, qui dégénère en guerre entre les deux camps. Les blancs disposent d’armes à feu, les tahitiens bénéficient de leur connaissance du milieu.

Pris en étau dans cet antagonisme, Purcell lui oppose des valeurs humanistes et pacifistes auxquelles il est le seul à adhérer sans aucune concession. Par sa voix, et sa connaissance des deux cultures qui s’opposent, l’auteur réhabilite les valeurs mises à mal par l’entreprise d’infériorisation coloniale. Au puritanisme hypocrite et à l’avidité des hommes blancs, à l’insupportable et imbécile conviction de leur supériorité, il oppose la philosophie de la vie simple, joyeuse et sage des tahitiens, ainsi que leur franc pragmatisme et leur capacité à adapter leurs besoins à leur environnement.

Entre la violence des siens et le mépris des tahitiens face à sa neutralité, maintenir sa posture devient moralement pour Purcell de plus en plus difficile. Considérer que toute vie est sacrée revient à respecter aussi celles qui représentent un danger mortel pour certains membres de la communauté, et être bon ne semble pas suffire : souffrir de l’injustice ne supprime pas l’injustice. Il en vient par ailleurs à se questionner quant à sa morale, voire sa propre valeur : est-il vraiment probe, ou juste suffisamment habile pour se protéger de la violence ambiante ? Son absence d’engagement est-elle un signe de noblesse ou de couardise ?

Sans doute le mot de la fin reviendra-t-il aux femmes, qui avec ruse et intelligence, manœuvrent dans l’ombre pour assurer la survie des leurs…


Un roman aussi passionnant qu'intelligent.


"Il se demanda pourquoi le principe de respecter toute vie humaine lui paraissait plus important que le nombre de vies humaines qu'il pourrait sauver en renonçant à ce principe."


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