
La faille
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
La famille, la feuille, la faille
Qu’est-ce qu’une famille ? À travers son exemple, mais surtout de nombreuses lectures, Blandine Rinkel analyse cette curieuse cellule, de son côté rassurant et protecteur à cette furieuse envie de s’en émanciper ou de tester de nouveaux modèles qui s’éloignent de la norme. Revigorant !
Comme le suggère le bandeau de couverture, prenez un stylo et écrivez avec votre graphie ordinaire le mot « famille ». Vous ne voyez rien de particulier ? Pas de problème. Mais, il peut arriver qu’au lieu de famille, on puisse lire « fouille » ou « feuille », voire comme pour l’autrice « faille ». Rassurez-vous, il ne s’agit pas ici de faire de la psychanalyse de comptoir, mais bien davantage de creuser, d’analyser ce noyau familial, notamment pour en découvrir les failles.
La faille donc, qui signifie littéralement « manquer ». Mais « la faille désigne aussi un point faible, un défaut, une rupture dans un raisonnement » écrit Blandine Rinkel avant d’ajouter que « ce livre, à n’en pas douter, sera plein de ceux-là, de tremblements et d’imperfections. »
L’autrice de Vers la violence va d’abord s’attaquer à la bien-nommée « cellule familiale ». Car la famille est d’abord une sorte de prison ou, si l’on préfère la version douce, l’endroit qui assure la protection, l’endroit d’où rien ne doit sortir. Pour le bien ou le mal des membres. Des exemples de familles étouffantes, elle en trouve par exemple dans le Mars de Fritz Zorn où la grande bourgeoisie des bords du lac de Zurich va mener son enfant au suicide. Ce qui fait dire à Blandine Rinkel que « ce qui nous menace si souvent, c’est l’assèchement de nos désirs profonds. La cadavérisation d’une personne, par le groupe auquel il appartient, la norme et son autorité. Le danger, c’est le gel de soi. »
Dans ce récit qui tient tout autant de l’essai littéraire – il nous propose une impressionnante bibliographie et notamment cinquante romans – le lecteur va pouvoir faire son miel de toutes les lectures et exemples proposés.
De Maggie Nelson à Richard Powers, de Philipp Roth à Nicolas Mathieu ou encore de Clémentine Mélois à Rebecca Solnit, ce sont bien des versions et des modèles qui nous sont décortiqués, surtout quand ils fouillent les marges. Avec quelques surprises et un joli sens de la formule. « Je considère les imprévus de chaque jour comme au centre de mon réacteur. Parce que je suis convaincue que l’humour, la tendresse et l’inventivité se situent de ce côté, je tiens pour centrales les marges de nos emplois du temps. Ce qui déborde du cadre, ce qui dévie et sort. »
De cette passionnante exploration, on ressort enrichi, mais aussi revigoré par cet hommage appuyé à la littérature et à ses bienfaits. Un hommage doublé de la naissance d’une vocation : « Les histoires — de toutes sortes — m’ont, tôt dans l’enfance, arrachée à l’enfer que représentaient non pas les autres, mais les miens. Non pas les autres, mais nous-mêmes. C’est pour cela qu’aujourd’hui je pense avec des histoires, les films, les livres et les secrets des autres. Mon premier mot fut encore. Encore, je réclamais d’autres récits que celui que nous vivions, d’autres montagnes russes et d’autres rires, d’autres mots. À la maison, mes amies étaient les histoires, et elles changeaient sans cesse. Je les fréquentais le soir et le matin, allant et revenant du collège, puis du lycée, à pied, et poussant le vice jusqu’à lire en marchant. À la bibliothèque municipale, j’empruntais jusqu’à trente-six ouvrages par semaine, volant les cartes de mes parents à cette fin. » Et voilà pourquoi ceux qui choisissent la marge plutôt que la norme nous sont indispensables, Et voilà pourquoi la littérature nous est plus que jamais nécessaire.
TTT - Très Bien "Littéralement cousu de citations multiples, et tressant expertement récit autobiographique et réflexions, La Faille évoque, par sa forme, le travail de Maggie Nelson – ses spéculatifs Argonautes si savamment construits, foisonnant d’interrogations et d’hypothèses. Rebecca Solnit et Kafka, Richard Yates et Édouard Louis, Kerouac et Nastassja Martin – des films aussi, de Festen au Carol de Todd Haynes, en passant par Nomadland, de Chloé Zhao – sont quelques-uns des interlocuteurs qui aiguisent la pensée insoumise de Blandine Rinkel, font écho à l’irrésistible appel du dehors qui l’anime, à sa « pratique des routes imprévisibles », comme à la sourde douleur, « la déchirure secrète », qui semble courir sous ses mots.
« Dehors des clous », dehors des cadres, dehors des rôles assignés et des normes : cette pente libertaire, l’autrice la partage avec l’homme aimé auquel le texte, par instants, dans des pages d’une grande délicatesse, s’adresse directement. « Nous n’aurons pas, comme toile de fond, la vie familiale en partage. Nous dirons d’ailleurs rarement nous, sauf dans le secret d’un texte… »"
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