La Saga d'Auren Tome 1 Gild
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l’avis des lecteurs
Synopsis
« L’or.
À Highbell, dans le château érigé au cœur des montagnes gelées, tout est en or : murs, mobilier, vaisselle, vêtements…
Et même moi. »
Auren a échappé à un sombre destin en étant recueillie par le roi Midas, qui a le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touche. Depuis dix ans, elle se sent choyée et protégée des dangers à l’intérieur de sa cage dorée. Et surtout, elle voue au roi un amour sans limites.
Jusqu’à ce que la guerre menace le royaume. Pour s’assurer la victoire, Midas décide de passer un accord… aux dépens d’Auren.
Soudain, les certitudes d’Auren volent en éclats. Et si tout ce qu’elle pensait savoir sur Midas se révélait faux ?
Critique
Le mythe du roi Midas revisité dans une série de romantasy
Voilà comment est présentée La saga d’Auren. Mais… comment ai-je pu craquer pour de la romantasy (contraction des termes « romance » et « fantasy »), alors que je suis pour ainsi dire allergique à la romance ? La réponse est simple : la curiosité !
En effet, les éditions Hugo Publishing promettent une intrigue de cour passionnante, de multiples dangers et un scénario addictif. Ajoutez à cela la revisite du mythe du roi Midas, et la tentation devient irrésistible ! Je remercie donc la maison d’édition pour cet envoi qui n’a pas manqué de me sortir de ma zone de confort…
Attention, le roman est réservé à un public averti.
Toucher magique et cage dorée
Si vous ne connaissez pas encore le fabuleux pouvoir de Midas, alors le synopsis a dû vous le révéler : tout ce qu’il touche se transforme en or. Un don incroyable à l’origine de sa fortune, mais qui possède son revers si l’on en croit la légende…
Je vous rassure, point de spoil ! Gild n’étant que le premier tome d’une saga qui en comportera cinq, j’ignore encore de quelle manière Raven Kennedy revisitera le mythe. Toutefois, l’or est bien présent dans cette histoire.
En fait, il est partout dans le château où se trouve Auren, la favorite du roi. Précieuse car elle aussi en or, elle vit dans une cage aux dimensions du palais. Comme un monde dans un monde. En sortir n’est pas chose facile, car même s’il aime l’exposer aux regards, Midas conserve jalousement sa protégée.
Situation initiale peu banale, vous en conviendrez ! J’étais donc curieuse d’en apprendre davantage, de faire connaissance avec Auren et, surtout, de vivre une intrigue de cour époustouflante ! Sauf que…
On n’en est encore qu’au début !
Gild compte 336 pages, ce qui est relativement peu pour une lectrice habituée aux pavés de fantasy telle que moi. J’ai donc dévoré ce premier volet, mais sans ressentir d’urgence. L’univers réserve de belles surprises, j’en suis sûre, néanmoins l’intrigue avance au fil des pérégrinations – et des déceptions – d’Auren. Or, comme cette dernière subit son quotidien, elle n’est pas dans l’initiative, ni dans les complots.
Oh, il y a de l’aventure et des dangers, là-dessus les éditions Hugo Publishing n’ont pas menti. Mais pour ce qui est de l’intrigue de cour, l’auteure en effleure à peine le potentiel. Quant au côté addictif, je l’attends dans le prochain opus !
Vous l’aurez donc compris, Gild est un premier tome assez introductif. Il place les pions sur l’échiquier du pouvoir, mais la partie n’a pas vraiment débuté. Heureusement, le dénouement laisse présager une suite pleine de rebondissements…
Je préfère ne pas me prononcer au sujet des personnages
Le roman est écrit à la première personne, ce qui signifie que l’on se trouve dans la tête d’Auren. Et, même si j’apprécie ce qu’elle représente, elle m’a globalement laissée de marbre. Elle est fragile mais pas faible, crédule mais pas stupide ; ce sont des défauts qui la mettent en valeur, la rendant presque trop… parfaite ?
En outre, Raven Kennedy l’a dotée d’un vrai courage que j’aurais préféré voir naître par la force, plutôt que par la bienveillance envers autrui. D’autant que son passé ne fut pas de tout repos, ce qui me semble un peu contradictoire. Mais, et je tiens à le préciser, je vois tout le potentiel que promet son évolution !
Du reste, je n’en sais pas suffisamment au sujet de Midas ou de ses pouliches pour émettre un avis, même si ces dernières sont autant des rivales intéressantes que des alliées éventuelles.
Et la romance, alors ?
Vous le savez, je le répète assez souvent, je suis relativement hermétique à la romance. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y en a pas dans Gild. Pas vraiment, du moins. Certes, Auren affirme haut et fort qu’elle aime Midas plus que tout au monde, mais n’oublions pas qu’elle est sous son emprise. Au mieux, c’est une romance toxique. Au pire, c’est de la manipulation pure et simple. Et, franchement, j’ai hâte de voir comment les choses évolueront sur ce point…
Par contre, et cela m’a particulièrement agacée, les scènes de sexe sont très – trop ! – nombreuses. La plupart sont d’ailleurs violentes et non consenties. Alors, j’ai conscience qu’il s’agit de romantasy, mais le sexe, de près ou de loin, empêche bien souvent l’intrigue d’avancer. Obnubilés par l’héroïne et les catins du roi (que l’on appelle pouliches), les antagonistes en oublient de penser avec leur tête. Même si cela contribue à la richesse du scénario, j’estime que c’est parfois trop mis en avant. Or, je doute que la suite ne s’améliore sur ce point…
Affaire à suivre !
Autrice américaine, Raven Kennedy compte déjà six sagas d'imaginaire à son palmarès. Son crédo, c'est la romance qu'elle mêle habilement à la fantasy et ainsi dessiner de fabuleux univers dans lesquels elle plonge ses lecteurs.
Avec 1 million d'exemplaires vendus, on peut considérer que La Saga d'Auren est un best-seller dont les droits ont déjà été achetés par douze pays. En France, ce sont les éditions Hugo qui se sont emparées du phénomène outre-Atlantique pour la première fois. Après avoir foulé les terres d'une réécriture du mythe d'Hadès et Perséphone de Scarlett St. Clair (A touch of darkness, A touch of ruin et A touch of malice), c'est maintenant autour de celui du roi Midas de se voir revisiter.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je remercie Myriam pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
A Highbell, capitale du 6e royaume, Auren vit littéralement dans une cage dorée. Favorite du roi Midas, elle est gardée sous cloche ne pouvant même pas se déplacer librement dans le palais. Une position qui lui vaut autant l'animosité de l'épouse royale que des autres femmes du harem. Auren a la particularité d'être recouverte de la tête aux pieds par une couche d'or faisant d'elle une curiosité que certains admirent pendant que d'autres jalousent. Objet de nombreuses convoitises, Auren est-elle si en sécurité sous la coupe de Midas ? D'ailleurs, malgré la décennie écoulée, le connait-elle vraiment ? Et si tout n'était qu'un jeu de dupes ?
Mon avis :
Dans Gild, Raven Kennedy nous ouvre les portes du monde chimérique d'Orea, constitué par sept royaumes rivaux où une paix relative est instaurée depuis quelques temps. Néanmoins, dans ce premier volet, on découvre surtout le 6e royaume gouverné par le roi Midas et particulièrement Highbell, son palais fait d'or. C'est donc l'occasion pour l'autrice de se réapproprier ici le mythe grec du roi Midas qui, pour avoir accueilli Silène, se voit accordé un vœu par Dionysos et choisit la faculté de transformer en or tout ce qu'il touche. Mais dans la légende, ce don va vite devenir un fardeau l'empêchant de manger et boire et le coupant même de ses proches car tous transformés en statues d'or au moindre de ses contacts.
Or, Raven Kennedy joue beaucoup avec cette capacité dans sa série puisqu'elle lui inspire son personnage principal. En effet, Auren a été partiellement transformée en statue dans le sens où elle est recouverte d'or mais a conservé sa mobilité humaine, faisant d'elle un être unique. De même, elle semble disposer de certains des pouvoirs de Midas sans que l'on en prenne pleinement la mesure dans ce tome 1. Entre ces lignes, la magie du roi demeure entourée d'une aura de mystères que l'on aura le loisir d'explorer au fil des tomes. D'autant que l'univers imaginé par l'autrice semble assez grandiose car elle n'a pas hésité à introduire de nombreuses chimères de son crû, à l'image de ces Griffes de feu, autrement dit les effrayantes créatures servant de bêtes de somme pour tirer les fameux navires pirates. De même que les faes sont intimement liés à la genèse du monde doré d'Orea et mieux encore, ils en sont sa principale menace. Gild pose donc les bases d'un univers fantasmagorique fouillé. Mais derrière la merveille se cache un jeu politique serré car la cour du roi Midas demeure un nid de vipères qui cherche à piéger en permanence Auren et les relations diplomatiques liant les royaumes entre eux se construisent sur bien des trahisons. Ainsi, la vision enchanteresse du mythe est vite éclipsée par le machiavélisme des protagonistes et l'implacabilité de l'environnement.
Clairement, l'ambiance de cette saga est âpre et cruelle surtout envers la gente féminine qui y est traitée comme du bétail. Considérées comme des objets sexuels, les femmes mises en scène dans Gild sont maltraitées, déconsidérées et même violentées. Cela donne l'occasion à l'autrice d'orienter son propos autour de la toxicité d'une relation, notamment lorsqu'elle est sous emprise et du syndrome de Stockholm à travers Auren qui se sent redevable à son bourreau qui l'a sorti du ruisseau. Elle nous dépeint donc une société archaïque dominée par un patriarcat étouffant.
Passé les premiers chapitres que j'ai trouvé quelque peu dérangeants, on se laisse tout de même séduire par ce récit étonnant qui nous fait emprunter des chemins inattendus pour redécouvrir un mythe oublié à travers une intrigue bien ficelée.
Du côté des personnages, on se doit, bien entendu, de parler d'Auren, la narratrice de cette saga. Son apparence d'oisillon fragile dissimule une vraie force de caractère qu'elle-même ignore posséder. Mais face à l'adversité, sa nature n'a pas d'autre choix que de se révéler. Ainsi, si elle est un tantinet agaçante au début de l'histoire à cause de la naïveté de ses sentiments, les évènements vont la pousser à nous dévoiler d'autres facettes de sa personnalité la rendant nettement plus intéressante à suivre. Quant à Midas, il incarne ainsi une âme sombre qui se plaît à jouer avec les autres. Intriguant et manipulateur, il se garde bien de dévoiler son jeu pour laisser tout le monde dans le flou. C'est un être dangereux dont on ne sait que peu de choses. Semblant avoir toujours un coup d'avance, que peut-il bien nous réserver au prochain chapitre ?
En conclusion :
Sexe et trahison sont un peu les maîtres-mots de cette saga de fantasy qui n'a pas fini de faire parler d'elle. Entre un merveilleux ensorcelant et des intrigues politiques passionnantes, La Saga d'Auren s'annonce déjà comme la promesse d'une grande épopée. A suivre !
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