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L'île de Silicium
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Avis flash
Le roman est un thriller d’anticipation qui offre un aspect documentaire remarquable, traitant de sujets difficiles avec un réalisme glaçant. Côté intrigue, plusieurs fils et personnages suivis dans une direction qui m’a paru assez floue durant cette première moitié. Long à démarrer, également. Une longue première partie qui est davantage descriptive et pas hyper jouissive dans ce qu’elle montre. Malgré tout, c’était assez intéressant et ça se lit « facilement »; je veux dire par là, nulle difficulté dans la langue et j’ai trouvé la traduction très bien.
Certainement que la seconde partie devait-elle être à la hauteur de mes attentes quand j’ai voulu lire ce roman. Sûrement devait-elle être vraiment explosive, imaginative, et conclure le roman dans un point d’orgue magistral. Mais ma lecture s’est arrêtée quelques dizaines de pages après une scène particulièrement difficile au milieu du roman. Je ne m’en suis pas relevée. D’abord, parce qu’elle est très longue, d’une violence et d’un voyeurisme dégueulasses. J’ai aussi trouvé dommage (euphémisme) que ce type de scène concerne l’unique personnage féminin du bouquin croisé jusqu’ici. Et enfin, j’ai regretté que cette scène soit utilisée comme ressort narratif à l’intrigue. Car enfin, le roman décolle, avec une SF qui m’a fait penser à un épisode de Tales from the loop, où la machine fusionne avec l’humain.
J’ai longtemps hésité à abandonner. Mais j’ai vraiment ressenti une nausée persistante plusieurs heures après la lecture de ce passage. Alors ce sont là mes limites. Les viols dans les bouquins, je n’en veux plus. Les viols pour faire décoller une intrigue ou définir un personnage, je n’en veux plus. Et la description durant des pages et des pages de cette violence avec le regard amusé des agresseurs, je n’en veux plus.
En octobre dernier, les éditons Rivages ont lancé une nouvelle collection Rivages/Imaginaire, dirigée par Valentin Baillehache. Elle devrait publier trois titres par an : pour 2023 figurent au programme Immobilité de Brian Evenson (janvier), Le Livre de la pluie de Thomas Wharton (mai), et L’Odyssée des étoiles de Kim Bo-Young (octobre). Le titre qui a ouvert la collection est L’Île de Silicium du chinois Chen Qiufan. La traduction est de Gwennaël Gaffric,le traducteur de Liu Cixin. Le roman mélange plusieurs genres : science-fiction, thriller, anticipation.
Pour ce livre, l’auteur s’est inspiré de la décharge de Guiyu en Chine, le plus grand centre de recyclage de déchets électroniques au monde : L’île de Silicium est la poubelle technologique du monde. Les composés électroniques de toute la planète y sont envoyés pour que les habitants les démontent afin d’en extraire les différents composants. Ces déchets entraînent une pollution énorme sur l’île et des conditions de vie horribles. La gestion des déchets ainsi que celle de l’île est gérée par trois familles régnant en maître. Un américain Scott Brandle arrive sur l’île pour proposer d’y installer une usine automatisée de traitement des déchets, ce qui signifierait moins de pollution et des conditions de vie meilleures. Mais cela signifie aussi une mainmise étrangère sur le territoire et engendre des tensions encore plus importantes. C’est dans cette situation que Xiaomi va découvrir les débris d’une mystérieuse prothèse qui va changer la donne.
Les thématiques abordées par Chen Qiufan sont nombreuses. Tout d’abord, il y a les problématiques écologiques liées aux composés électroniques, et la difficulté pour les recycler. Il parle aussi des tensions politiques liées à ce recyclage, à la gestion de problèmes actuels dans des pays où les différences culturelles et financières sont très marquées. La situation des habitants de l’île est dramatique à plusieurs points. Il aborde aussi la question du transhumanisme, les prothèses étant devenues courantes et un objet esthétique plus qu’autre chose. On trouve aussi un sous-texte politique où les américains apparaissent manipulateurs et arrivistes.
Le début du roman est assez lent, l’auteur présente les personnages, eux-même assez nombreux. Le récit passe d’un personnage à l’autre, et même si chacun a son caractère, il est assez difficile de véritablement accrocher à l’un d’entre eux. Les sauts entre les personnages et entre les scènes ont tendance à rendre la seconde partie un peu confuse, alors que l’action se fait plus présente et que le roman prend des airs de thriller technologique. L’auteur a aussi tendance à utiliser des explications un peu trop didactiques pour situer des faits de son univers, ce qui nuit à l’immersion dans le récit.
L’Île de Silicium est ainsi un roman sur un sujet actuel et glaçant. L’auteur n’hésite pas à montrer la réalité des catastrophes écologiques avec un point de vue non occidental. Chen Qiufan parle ouvertement de la violence de notre monde et propose un récit réaliste et actuel, malgré un rythme et une prose inégale.
Synopsis
Xiaomi travaille sur l’île de Silicium, située au large de la Chine, où les appareils électroniques du monde entier sont envoyés au recyclage. Comme elle, des milliers de migrants sont attirés sur cette île polluée par la promesse d’une vie meilleure. Mais ceux que l’on surnomme les « déchetiers » demeurent à la merci de puissants chefs de clan.
Alors qu’un conflit se trame entre les trois clans rivaux, des investisseurs américains et des écoterroristes, Xiaomi découvre les débris d’une mystérieuse prothèse qui risque de changer le cours de leurs destins.
Critique
Les éditions Rivages se lancent dans l’imaginaire…
…et elles ont choisi L’Île de silicium comme second titre pour cette toute nouvelle collection. Un éco-techno-thriller dont l’histoire est directement inspirée du plus grand centre de recyclage de déchets électroniques du monde, situé à Guiyu, en Chine. Un terme bien comme il faut pour dire « décharge ».
Voilà une mise en bouche qui m’a convaincue d’accepter le roman en service de presse. Je tiens donc à remercier la maison d’édition pour l’envoi. Personnellement, je ne regrette pas d’avoir tenté l’aventure, cependant il s’agit d’une lecture assez exigeante qui ne conviendra pas à tout le monde. Il est d’ailleurs à noter que le récit contient une scène de viol un peu particulière qui pourrait porter atteinte à la sensibilité des lecteurs.
Mais par où commencer cette chronique ?
Par Scott, agent de Wealth Recycle, qui tente de négocier un accord faussement avantageux pour l’île avec les chefs de clan détenant la majorité des pouvoirs en ces lieux ? Par Xiaomi, jeune femme condamnée à mourir prématurément au contact des déchets électroniques qu’elle traite chaque jour ? Ou par Dang Kai-zong qui, à travers les yeux de cette dernière, redécouvre son île natale après l’avoir quittée des années auparavant ?
Autant de destins qui s’entremêlent dans cette histoire aux multiples ramifications. Et c’est bien là toute la complexité de L’Île de silicium. À la fois un atout de différenciation et un frein à la compréhension des événements.
Ceux-ci abordent par ailleurs des problématiques culturelle, économique, politique, sociale, technologique et, bien évidemment, environnementale dont il est difficile de comprendre les tenants et les aboutissants. Le sous-texte est riche, le contexte dense, et je m’apercevais parfois que je loupais des informations sans parvenir à les saisir. À certains moments, je n’étais plus sûre de l’histoire que je lisais.
Bref, ce fut une lecture intéressante, mais pas de tout repos. Elle mériterait que je m’y replonge dans quelque temp pour me dévoiler de nouveaux secrets !
Changement de cap
Après des débuts nébuleux, j’ai fini par situer chaque pièce sur l’échiquier. Je prenais même plaisir à suivre, d’un côté, Xiaomi et Dang Kai-zong dans leur rapprochement et, de l’autre, Scott dans ses tentatives pour convaincre les chefs de clan de signer avec Wealth Recycle. Je découvrais des personnages creusés dont le passé était aussi important que l’avenir !
Mais, pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas à ce que l’aspect technologique prenne le pas sur le reste dans le dernier tiers du livre. J’ai eu l’impression de me perdre en chemin. L’auteur, lui, poursuivait habilement son intrigue, établissait des liens, allait jusqu’au bout de ses idées. Or, même si j’appréciais toujours le cadre qu’il s’était attaché à dépeindre avec tant de détails, il m’a laissée au bord de la route. Je ne l’ai pas suivi dans ses raisonnements, ni dans dans ses choix.
En fait, le résultat est aussi fouillis que dense. Aussi inattendu que déconcertant. Encore une fois, on aime ou on n’aime pas, mais vous connaissez ma position. D’ailleurs…
Ce dénouement auquel je n’ai pas adhéré
Aussi subjective que soit mon opinion, j’ai trouvé que le final s’éloignait un peu trop des problématiques de départ que Chen Qiufan avait si bien développées. J’ai également perdu tout attachement pour Xiaomi, héroïne pourtant centrale, tant elle change au cours de l’histoire.
Alors, même si la conclusion ne manque ni d’action, ni de rebondissements surprises, elle n’est pas à mon goût. Dommage !
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