Trois jours et une vie
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Mon avis
Il faut être très prudent pour parler de ce livre afin de ne rien dire de ce qui se déroule.
C’est l’histoire d’une bourgade : Beauval et de ses habitants. […] une ville étriquée où chacun est observé par celui qu’il observe, dans laquelle l’opinion d’autrui est un poids écrasant.
Le maire a le pouvoir puisque propriétaire de la scierie, il fournit du travail à ces concitoyens. Alors, on le respecte, on l’écoute. Un jour de décembre, Rémi, six ans, disparaît. Enquête, recherches, battues en forêt sont interrompues par Lothar et Martin, des tempêtes exceptionnelles (on est en 1999). Rémi n’est pas oublié mais un peu relégué au second plan. Et le temps passe. On se retrouve en 2011, puis en 2015.
Tout au long de ces années qui se déroulent, quelqu’un sait ce qui est arrivé à Rémi. Cette personne vit dans la peur, la culpabilité, mais également une certaine forme de détachement car tout s’atténue au fil des mois…
On voit les habitants vieillir. « Beauval, c’était un peu ça, une ville où les enfants ressemblaient à leurs parents et attendaient de prendre leur place. » Mais rien ne change vraiment…
Dans ce roman, l’écriture de Pierre Lemaître s’apparente à un scanner. Il balaie de son regard acéré les événements, les ressentis de chacun. C’est pointu et précis, sans empathie pour les uns et les autres. A la manière d’un journaliste, il observe et analyse. Cela donne un texte particulier, parfois dur, épinglant les travers de chacun sans concession.
L’auteur a su se renouveler, présentant un récit totalement différent de ce qu’il a déjà écrit. Il le fait avec intelligence, sans en rajouter. C’est intéressant. On peut être un peu déstabilisé (ou mal à l’aise) par le contenu.
J’ai lu ce recueil d’une traite, je l’ai trouvé prenant, notamment dans la description de l’évolution de « la toile d’araignée » qui se tisse, jusqu’à piéger celui ou celle qui en savait trop….
"Trois jours et une vie" est le premier roman que je lis de Pierre Lemaitre. "Au revoir, là-haut" attend sagement depuis quelques semaines dans ma PAL, mais le passage de l'auteur dans une émission littéraire, où son dernier titre était évoqué, a éveillé mon intérêt. L'heureux hasard qui m'a permis de l'acquérir d'occasion en bouquinerie a fait le reste...
L'auteur y renouerait, ainsi qu'il l'a été dit lors de la fameuse émission, avec son goût du polar. Je ne sais pas si l'on peut vraiment qualifier "Trois jours et une vie" de roman policier, bien qu'un meurtre introduise l'intrigue, et que l'auteur y ménage un suspense fort prenant...
En effet, l'objet de ce suspense ne consiste pas en la résolution du crime, dont le lecteur connait d'emblée le coupable. Plus qu'un meurtre, il s'agit d'ailleurs d'un accident : un malheureux concours de circonstances fait qu'Antoine Courtin, douze ans, tue Rémi, son petit voisin qui en a moitié moins. La scène se déroule dans le bois de St Eustache, où Antoine traîne souvent en solitaire depuis que ses copains sont accaparés par la nouvelle Playstation dont l'un d'eux est l'heureux propriétaire. Dans une sorte d'état second, fortifié par la terreur de l'acte commis, il dissimule le cadavre dans une fosse que la tempête de 1999, survenue le lendemain de l'événement rend inaccessible.
Ainsi, pendant des années, Antoine vit avec le poids de ce terrible secret sur le cœur, la hantise que le corps de Rémi soit retrouvé et que sa culpabilité soit établie planant comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
Pierre Lemaitre restitue avec beaucoup de justesse et de tension l'état d'esprit de son jeune héros, adolescent réservé, "un peu dépressif" même, qui n'a quasiment plus de rapport avec un père ayant refait sa vie en Allemagne. Antoine vit avec une mère que sa peur du qu'en dira-t-on, sa rudesse et son extrême pudeur, empêchent de montrer à ce fils qu'indéniablement, elle aime, toute l'étendue de son affection. Le garçon, en "homme de la maison", se sent responsable d'elle, et c'est sans doute en partie ce qui fait de lui cet enfant réfléchi et un peu trop sérieux.
Blanche Courtin fait en toutes occasions preuve d'une forme de pragmatisme qui pourrait parfois passer pour une certaine étroitesse d'esprit, à l'image de nombre de ses concitoyens...
Beauval est une petite bourgade dont le principal pourvoyeur d'emploi que constitue l'usine de jouets en bois voit son activité menacée. Le contexte social tendu, auquel viennent s'ajouter les drames liés à la disparition de Rémi et à la tempête, attisent la suspicion et les rancœurs. L'atmosphère à Beauval est électrique et malsaine, mais la vie finit par reprendre un cours à peu près normal, au gré des habituelles rumeurs, et des jugements étriqués à l'aune desquels sont promptement considérés les moindres soi-disant manquements à la bienséance.
Mais pour Antoine, rien ne sera plus jamais comme avant. Il oscille entre désespoir et terreur, au gré des progrès de l'enquête, des soupçons qui se portent sur divers habitants de la commune...
Avec une grande habileté, l'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout d'un récit limpide et efficace qui se dévore en quelques heures. Le décalage entre l'acte non prémédité d'Antoine et ses terribles conséquences pose l'épineuse question de la responsabilité, et de la difficulté, dans certaines situations, à mesurer la culpabilité du criminel.
Aussi, bien que j'aie trouvé la conclusion du roman quelque peu expéditive, j'ai passé avec "Trois jours et une vie" un excellent moment.
« A la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »
Pierre Lemaître est un auteur dont l’actualité revient au grand galop en ce moment avec la sortie cinéma d’Au-revoir là-haut, prix Goncourt 2014, roman que j’avais adoré!
Avec Trois jours et une vie (roman qu’on m’a prêté il y a fort longtemps), j’ai voulu renouer avec cet engouement que j’avais eu pour le Goncourt. Si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai tout de même apprécié cette lecture dérangeante.
Pierre Lemaître est un auteur adepte des décors sylvestres. Son intrigue prend place au cœur de l’Auvergne (si je ne me trompe pas), dans la petite ville de Beauval, cernée par les forêts sombres et épaisses. Le décor est planté. A Beauval, il n’y a pas grand chose à faire. Les magasins sont réduits à peau de chagrin et se limitent aux banques et au bureau de tabac. Pour Antoine, douze ans, la grande occupation est de jouer dans la forêt, de construire une cabane en haut des arbres pour épater les copains et surtout Émilie, son amoureuse secrète. Parfois, Antoine est accompagné de Rémi, un gosse de six ans, fils des Desmedt, une famille d’ouvriers qui a toujours habité à Beauval et qui ne la quittera jamais.
Il suffit de peu de choses dans ce roman pour que tout s’emballe et qu’un jour comme les autres bascule dans l’horreur. Gare à vous, je vais spoiler ici pour développer mon avis (même si le « drame » arrive au tout début du roman).
Alors que les déconvenues s’accumulent, Antoine, presque par hasard, tue Rémi. Paniqué, le gamin cache le corps dans la forêt. S’ensuivent trois jours de battues, de tensions et de culpabilité pour Antoine qui n’ose avouer son crime. Survient alors la tempête dévastatrice de 1999….
Pierre Lemaître nous plonge dans un roman sinistre, sombre à la thématique lourde et dérangeante. Antoine, douze ans, est un assassin. Même s’il s’agit d’un accident, il a tué un gamin de ses propres mains et ne s’est pas dénoncé. Et pourtant, l’auteur est doué: Antoine reste un personnage attachant. On a même envie qu’il ne se fasse pas démasquer et qu’il reste à l’écart de toute agitation. La culpabilité l’assaille, comme elle le fait avec nous lecteur et pourtant! On a envie de protéger Antoine, de lui dire que ce n’est pas grave! Pierre Lemaître parvient presque à nous faire oublier ce drame atroce à travers les yeux de cet ado rongé par la peur.
Trois jours et une vie m’a aussi plu car c’est avant tout un roman d’ambiance grinçant. On connaît la victime et le meurtrier dès le départ et cependant ça marche! Beauval, cette petite ville sombre, paraît bien sinistre. L’auteur donne l’impression qu’on ne peut y échapper. Il laisse entrevoir la misère sociale et culturelle, les rancœurs individuelles, l’ennui. J’ai aimé cette ambiance à la fois dense et feutrée.
Avec ce roman, Pierre Lemaître m’a convaincue. Le dénouement est, en outre, incroyable! Un beau livre sur la culpabilité et ses limites.
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