Un homme
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Un homme. Un homme parmi d’autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l’accablent. Entre-temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles. D’un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d’un second, une fille qui l’adore. Il est le frère bien-aimé d’un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie, et l’ex-mari de trois femmes, très différentes, qu’il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c’est un homme qui est devenu ce qu’il ne voulait pas être. Ce roman puissant – le vingt-septième de Roth – prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l’expérience qui nous est commune et nous terrifie tous.
Ma lecture
Depuis quelques mois j’avais le souhait de découvrir cet auteur disparut en 2018, suite à la lecture d’un texte dans America N° 9 avec un récit inédit où il évoque comment tout à commencer dans son travail d’écriture et écouter des interviews en particulier un avec François Busnel. Pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt ? Parce qu’il me faisait un peu peur : j’entendais parler de lui en termes assez sombres, pessimistes. Et puis comme il vaut toujours mieux savoir par soi-même j’ai choisi un court roman pour me faire ma propre idée.
Ce n’est pas une bataille, la vieillesse, c’est un massacre. (p132)
L’auteur à travers son personnage principal (Il) qu’il ne nomme jamais autrement, mais que l’on peut résolument penser qu’il s’agit de lui, évoque une vie en débutant le récit lors de l’enterrement de son père. Cette situation va provoquer chez lui une prise de conscience que toute vie, même la sienne, a une fin, qu’elle arrive irrémédiablement et se lance dans une évocation de son existence, la vie d’un homme comme tant d’autres d’où l’universalité de le nommer « Il », avec ses souvenirs d’enfance, de fils, de mari, d’amant, de père et d’homme vieillissant.
Quand on est jeune, c’est l’apparence du corps, qui compte, l’extérieur. Quand on a vieilli, c’est l’intérieur ; on ne s’intéresse plus à l’aspect physique. (p77)
Je dois dire que je ne m’attendais à prendre autant de plaisir à le lire, je parle évidemment de l’écriture mais aussi de ses sentiments que je trouve assez justes, bien vus et assez réalistes, car le sujet, la vie mais surtout la fin de vie, n’est pas un sujet des plus gais. Mais il nous concerne tous, mortels que nous sommes….
C’est une narration très sobre, directe, d’un seul tenant, sans travestissement des faits parfois peu glorieux de son existence. Il apparaît comme un homme hypocondriaque, marqué par la répétition d’opérations chirurgicales, détaillant chacune d’elles montant ainsi à quel point il les redoutait et voulait en quelque sorte les maîtriser. Et Philip Roth a le goût du détail pour tout ce qui touche la mort, comme celui d’étudier la façon dont on doit creuser une tombe.
Il porte également un regard sur l’âge, sur la décrépitude des corps et des attitudes, manies des personnes vieillissantes, d’une façon ironique qui tente de cacher un certain malaise de sa part. Il envie son frère Howie, qui lui se porte comme un charme, sportif et apparemment sans soucis, il en devient presque jaloux.
Et quand on regarde l’avenir quand on vieillit on ne peut s’empêcher d’évoquer le passé : la tendresse qu’il porte à son enfance et à son père, son rôle de père avec deux fils avec lesquels il a peu de contact et une fille Nancy qu’il aime profondément, mais aussi ses amours, et surtout sa deuxième épouse Phoebe, qui était peut-être la femme de sa vie et qu’il a quittée pour une « jeunette » qui l’a attiré parce qu’elle le rassurait sur sa capacité à plaire
Pour tout soutien, le matin de l’opération, elle suivit le chariot en sanglotant et en se tordant les mains, et finit par lâcher : « Qu’est-ce que je vais devenir ? ». Elle était jeune, la vie ne l’avait pas éprouvée ; elle s’était peu-être mal exprimée, mais il comprit qu’elle se demandait ce qu’elle allait devenir s’il restait sur le billard. « Chaque chose en son temps, s’il te plaît. Laisse-moi d’abord mourir, si tu veux que je t’aide à supporter ton chagrin. »(p46)
et sa liberté sexuelle, ses regrets ou remords. Philip Roth à travers son personnage dresse le portrait d’un homme au bord de sa vie, qui a vécu se croyant immortel, car tant que l’on est jeune on ne pense pas que tout cela va prendre fin. C’est la confrontation avec le décès de proches, les ennuis de santé à répétition, l’attitude des autres à son égard qui le portent à faire un état des lieux. C’est un homme face à son destin de mortel.
Je vais continuer à découvrir cet auteur, par petites touches ici ou là car j’ai beaucoup aimé ses jugements assumés, sans faux-semblant, son regard également sur l’influence de certains événements sur sa vie (11 Septembre 2001), un homme qui livre sur ce qu’il a de plus profond en lui au seuil de la vie. Il est mort en Mai 2018 à New York.
Fleur a également lu ce roman et vous trouverez sa chronique sur son blog Les élucubrations de Fleur et vous pouvez écouter l’émission de Juin 2019 des Bibliomaniacs où elles vous en parlent avec David Foenkinos.
C'est donc l'histoire d'un homme, un homme comme les autres, sans signe distinctif particulier, qui n'a connu ni plus ni moins que le lot de joies et de malheurs qui échoient à tout un chacun...
Il a été marié trois fois, et a eu trois enfants : deux fils avec lesquels il ne s'est jamais vraiment entendu, et une fille, qu'il adore, et dont il se sent très proche. Il est grand-père, aussi.
Au moment de sa retraite, après une carrière réussie dans la publicité, il a quitté New York pour la tranquillité d'une résidence pour personnes âgées du New Jersey. Il a décidé alors de renouer avec sa passion pour le dessin.
Le bilan, à l'issue de cette existence banale, est amer : alors quoi ? C'est tout ? Que reste-t-il des élans de jeunesse, de ce que l'on croit avoir construit avec l'illusion que cela avait un sens ?
Avec l'âge, la solitude prend peu à peu toute la place, le monde semble se taire progressivement autour de soi, les souvenirs deviennent de plus en plus envahissants, et ce satané corps est là pour vous rappeler incessamment votre piètre condition d'être destiné, quoi qu'il advienne, à finir en poussière...
La maladie, les défaillances physiques, trahissent les désirs que vous éprouvez encore, comme celui de suivre cette jeune fille qui court, de lui proposer un rendez-vous... La vieillesse est ainsi une frustration permanente, un sentiment d'impuissance désabusée...
"Un homme" est un récit d'une parfaite simplicité. Parfaite parce qu'en peu de mots, tout est dit, avec justesse et sans pathos. Le destin de cet homme pourrait être le nôtre, peu importe si ce qu'il a vécu est aux antipodes de notre existence : ce qui importe ici est l'évocation du ressenti du héros face aux aléas du temps qui passe, la transcription des réflexions qu'éveillent en lui la disparition progressive des proches, la diminution physique, l'espèce de distance qui semble s'interposer de plus en plus entre lui et la réalité qui l'entoure.
Philip Roth parvient à doter son texte d'une portée à la fois individuelle et universelle : chacun reconnaîtra, dans le récit d'"Un homme", l'inévitable issue de sa propre existence.
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