Chevreuse
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l’avis des lecteurs
Modiano nous emmène cette fois dans la vallée de Chevreuse, sur les traces de ses souvenirs d’enfance. Trente ans après les faits racontés dans le livre, il avait alors dix-neuf ou vingt ans (1964 ou 65), il tombe sur une carte d’état major de la vallée de Chevreuse et s’aperçoit que les distances indiquées sont beaucoup plus petites que dans ses souvenirs. C’est l’occasion de se rappeler les évènement de ces quelques mois durant lesquels il fréquentait Camille dite Tête de mort, surnom choisi pour son humour noir et certains de ses amis.
On retrouve Modiano en pleine forme, qu’on adore ou qu’on déteste, et j’appartiens bien sûr au premier groupe, sans quoi je ne me serais pas précipitée sur son nouveau livre. Sous le nom de Jean Bosmans (Jean est son vrai premier prénom), il nous emmène dans son univers magique et flou. Jean accompagne Camille et Martine Hayward, une de ses amies dans la vallée de Chevreuse pour visiter une maison que Martine a loué car son mari qui tenait une auberge désaffectée a disparu. La maison s’avère être celle où Jean vivait tout petit, quinze ans auparavant. Il n’ose pas y rentrer et attend dans la rue, la propriétaire est toujours la même, une certaine Rose Marie Krawell, avec qui il habitait à l’époque. Camille fréquente des amis louches, des sortes de mafieux qui se rencontrent la nuit dans un appartement d’Auteuil qui appartient à la même personne, Jean y va quelquefois. La journée, ce logement est tout différent, il n’y a que Kim, la baby sitter du fils de René-Marco et le petit garçon, Kim met Jean en garde contre les visiteurs nocturnes qui ne sont pas des gens bien. Le jeune homme finit par comprendre que ces individus le connaissent depuis son enfance et ne comprend pas ce qu’ils lui veulent. Durant l’été, se sentant menacé, il fuit Paris et se rend sur la Côte d’Azur pour écrire un roman sur cette histoire, après quoi il ne revoit plus aucun de ces personnages, mais il connaît le secret de René-Marco, il sait où est caché son trésor, mais ce dernier ne vaut plus rien aujourd’hui.
On retrouve dans ce livre tout ce qui fait la magie de l’univers de Modiano, comme dans la plupart de ses livres, des gens peu recommandables qu’il fréquente dans sa jeunesse, la fameuse ligne téléphonique désaffectée (qui change de numéro à chaque fois mais permet toujours d’entendre des voix du passé, datant de la deuxième guerre mondiale), cette fois le numéro est Auteuil 28-15, mais Kim lui conseille de préférer le numéro actuel car l’ancien donne aussi accès à des personnes qu’il faut éviter. La guerre est très peu évoquée dans ce roman, même si on comprend que les mafieux sont d’anciens trafiquants du marché noir.
La solitude du petit Jean, gardés par des personnes pas très nettes et l’absence totale de ses parents m’ont frappée, il semble complètement abandonné à lui-même. Il se met en quête de sa mémoire, mais ses souvenirs le fuient. Camille et se amis semblent en savoir plus que Jean sur sa propre histoire, ils mettent en scène le décor pour le réveiller.
L’écriture est précise, fluide et magnifique. L’auteur sait évoquer les lieux à demi-mots et nous entraîner dans son songe. Au début il se demande jusqu’à quel point on peut rêver sa vie, et on peut tous se poser cette question. Au fil des livres, une terre émerge des brumes, comme s’ils se passaient dans un Paris parallèle et mythique, qui ne change pas, loin de l’agitation de la ville réelle. J’aime passionnément ces chemins de traverse, je me sens chez moi dans cet univers onirique et flou, j’ai envie de visiter l’auberge en ruine dans la forêt, d’entendre les voix sur la ligne téléphonique d’autrefois. La magie opère à chaque roman, même si Modiano reprend les mêmes éléments arrangés autrement et qui complètent peu à peu la carte de ce pays perdu qu’il recherche si obstinément dans son oeuvre.
Je pense que je suis tombée amoureuse de ses livres car Paris évoque aussi de vieux souvenirs. Mon grand-père emmenait chacun de ses petits-enfants une semaine à Paris pour notre quinzième anniversaire (en 78 pour moi), il était amoureux de cette ville et nous la faisait visiter avec passion. Ce premier contact était très touristique bien sûr, on visitait tous les monuments incontournables, la Seine en bateau-mouche etc. Plus tard quand j’ai gagné ma vie, je suis aussi tombée amoureuse de cette ville, j’y allais trois ou quatre fois par an, j’aime particulièrement certains quartiers. Je n’y suis plus allée depuis dix ans et je ne suis pas sûre d’y retourner un jour, mais je garde une nostalgie pour cet endroit. Les romans de Modiano contribuent à la nourrir je pense. Chevreuse est un nouveau coup de coeur, qui enchantera les admirateurs complètera ma carte du « Pays perdu » qui existe quelque part au fond de mon coeur.
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