La sainte de la famille
  • Date de parution 12/01/2023
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 218 gr
  • ISBN-13 9782378561581
  • Editeur VERDIER
  • Format 213 x 140 mm
  • Edition Grand format

La sainte de la famille

3.75 / 5 (8 notes des lecteurs Babelio)

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  • Date de parution 12/01/2023
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 218 gr
  • ISBN-13 9782378561581
  • Editeur VERDIER
  • Format 213 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

TTT - Très Bien "« À l’âge où la sainte perdit sa mère, je perdis ma grand-mère. […] Pourquoi adolescent, presque à l’âge où elle est entrée au noviciat, ai-je songé au monastère ? Je ne savais pas ce que j’y venais chercher. Ni un retrait du monde, ni une communauté, ni Dieu en quoi je ne croyais plus », écrit-il au début de ce livre de forage de son passé, où se succèdent les confrontations fondatrices avec la mort, celle de ses grands-parents, augurée, celle de son père, imaginée, ou encore la sienne, frôlée. Un thème récurrent dans l’œuvre captivante de Patrick Autréaux, indissociable de celui de l’écriture et du chaos intime, qu’il expose avec un mélange de pudeur et de franchise, sans peur des virages en épingle et des rebroussements de chemin, tant est grande sa liberté de mouvement entre les souvenirs et les réflexions."

Sainte-Thérèse de Lisieux et moi

À l’heure de se retourner sur sa vie, Patrick Autréaux s’interroge sur la place que Sainte-Thérèse a joué tout au long de son parcours. Et découvre combien l’écriture est un acte de foi.

Pour certains la question est essentielle, pour d’autres elle est accessoire, mais titille un peu quand même, surtout quand l’âge vient: quel rapport ai-je à la transcendance?

Pour le narrateur, il faut remonter aux premières années de l’enfance, quand il découvrait avec bonheur le jardin de sa grand-mère. C’est sans doute vers cinq, six ans qu’il a entendu parler pour la première fois de la petite sainte. Une sorte de compagne dans les moments difficiles, qui soulageait les peines, qui réconfortait les âmes meurtries et qui faisait même quelquefois des miracles. C’est sans doute pour cela que la Mémé avait fait le voyage jusqu’à Lisieux. Elle avait même mis ses pas de ceux de la jeune fille et touché les reliques. Même si, au bout du compte, elle avait été emportée par la Camarde. Alors pourquoi continuer à la vénérer? «Ma grand-mère était morte après son pèlerinage. Mes parents avaient divorcé. On continuait de croire en toi. De n’importe quel médecin, on se serait détourné, on aurait crié au charlatan. Mais traversant les âges, plus ou moins dissimulé, restait cet attachement à ce qui, faute d’être une infaillible panacée, renfermait une étrange et vivante force.»

La Sainte de la famille est aussi pour le jeune garçon qui cherche sa voie une sorte de lueur dont les écrits définissent un itinéraire, bien davantage qu’un objet de culte. Un peu comme ce message qu’il veut voir dans les premières minutes du Docteur Jivago, au moment des obsèques ou encore lorsqu’il écoute les Kindertotenlieder de Gustav Mahler. Dès lors, il va avancer dans la vie aux côtés de celle qu’il tutoie et qu’il interpelle. Quand sa mère a un cancer et finit par en sortir et quand on lui découvre à son tour une tumeur. Et qu’il réussira lui aussi à vaincre. Comment dès lors ne pas suivre ce mouvement frénétique? «On écrit de partout au carmel normand. On vient sur ta tombe, on y apporte des offrandes et des demandes, on murmure des prières, c’est une chapelle de mots et de désirs, de petits objets, de souffrances qu’on dépose dans l’air ou sous forme d’une médaille, d’un papier, d’un stylo, d’un bouquet de violettes ou de roses, c’est aussi là qu’on sent se serrer contre soi des inconnus, morts ou vivants, exaucés ou déçus, qu’on attend son tour, car parfois la queue est impressionnante.»

S’il n’est pas question de foi à proprement parler dans ce livre qui se veut le premier volume d’un cycle autobiographique, il est beaucoup question d’écriture, avec cette idée sous-jacente que l’un a beaucoup à faire avec l’autre. Avec Victor Hugo, qui affirmait que le but de l’art est presque divin, Patrick Autréaux voit dans son œuvre et dans sa vocation les traces de cette compagne imaginaire. Il a désormais bouclé la boucle en écrivant sur elle.

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