Lune captive dans un oeil mort
Résumé éditeur
livré en 5 jours
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Odette et Martial Sudre, retraités, se sont offerts pour leurs vieux jours un pavillon dans une résidence du sud de la France, "Les Conviviales". Une résidence composée d'un ensemble de maisons neuves, toutes identiques, dont l'accès est protégé et la surveillance assurée par un gardien taciturne et patibulaire. Les Sudre sont les premiers à investir les lieux, bientôt rejoints par Marlène et Maxime Node, retraités eux aussi, puis par Léa, qui a hérité quant à elle de sa maison suite au décès de celle dont elle fut la secrétaire particulière durant des années. C'est le soleil que recherchent nos deux couples de retraités, ainsi qu'une existence paisible, loin de la trépidation et de la violence urbaines.
Seulement, le fait de s'isoler et de s'entourer de barrières protectrices ne préserve pas de soi-même... Au contraire, semble insinuer Pascal Garnier : une fois que l'on n'a plus à se préoccuper que de soi, comment affronter le désœuvrement lié à tout ce temps à combler, et accepter l'idée de n'être plus utile à une société au sein de laquelle, en tant que "membre du 3ème âge", vous vous sentez exclus, inadapté ? En cohabitant ainsi en petit comité et en vase clos, les protagonistes de "Lune captive dans un œil mort" ne font finalement qu'exacerber leurs angoisses, celles des uns ricochant sur celles des autres sans trouver d'exutoire. "Les Conviviales" se transforment aux yeux du lecteur en un laboratoire dont les résidents seraient les cobayes, et où l'on testerait les effets de la cohabitation en milieu restreint avec quelques inconnus. Dites... cela ne vous rappelle rien, à vous ?!
Ce n'est que le second roman que je lis de cet auteur, mais il m'a confortée dans l'impression qu'il y a une "empreinte Pascal Garnier", un ton qui lui est propre, et qui confère à ses histoires un charme particulier et reconnaissable. C'est sans doute lié à cette façon qu'il a d'user d'un humour à la fois grinçant et un peu décalé. Les personnages qu'il nous présente semblent dans un premier temps plutôt banals, mais il les place dans des situations qui révèlent leurs petits travers, que l'auteur pointe avec ironie, avant de les faire basculer dans leur folie... Sa capacité à mettre en lumière et à accentuer l'absurdité que dissimulent certains de nos comportements imprègne son récit d'une atmosphère un peu dérangeante, voire par moments presque surnaturelle.
Un seul regret, à l'issue de cette lecture : j'aurais aimé qu'elle dure un peu plus longtemps...
Vous avez de l’argent, vous êtes à la retraite, vous en avez assez du froid du nord, vous voulez de la sécurité, du confort de la convivialité ? En un mot, vous voulez passer le restant de votre vie en vacances dans un cadre idyllique ? Une seule adresse, Les Conviviales.
Martial et Odette ont été les premiers convaincus. Au début ce fut un peu dur. Il pleuvait, les quarante neuf autres maisons étaient inoccupées, et le gardien M Flesh avait certes l’air efficace, mais il était aussi un peu … disons inquiétant. Heureusement, deux nouvelles maisons se garnissent coup sur coup.
Martial, tout sourire (éclatant) dehors, et Marlène à la silhouette si jeune ; et un peu plus tard Léa.
Et enfin, le soleil fait son apparition … Mais l’été il fait chaud, trop chaud, et puis 3 maisons occupées sur cinquante c’est peu, et la foyer qui devait être un lieu de vie est fermé … Alors peu à peu les sourires se changent en grimaces, les frictions apparaissent, et avec elles les rancœurs, les secrets … La chaleur aidant, un rien fait monter la trouille, et ça finit par péter.
Imparable. Insensiblement, sans que l’on puisse dire à quel moment cela se passe, la farce se fait grinçante. Sans que cela soit vraiment une surprise car, comme toujours chez Pascal Garnier, sous l’apparente normalité on discerne, en sourdine, une petite musique inquiétante qui agace les oreilles et empêche de sourire en toute tranquillité.
La progression est impeccable, le cadre, géographique et surtout humain, oscille en permanence entre risible et pathétique, et les personnages sont croqués de façon à la fois impitoyable, et pleine de tendresse. On sourit, mais on sourit jaune tant ces personnages sont proches de nous tout en ayant l’air de caricatures. On se moque de leur enfermement, des phobies qu’il occasionne, des douleurs qu’il fait remonter, mais on ne peut s’empêcher de se reconnaître tous un peu, ici ou là.
On les trouve à la fois ridicules, pathétique et touchants ces vieux, et quand le drame arrive, là où, bien entendu, on ne l’attendait pas, on le prend en pleine poire.
Une fois de plus, Pascal Garnier livre un concentré d’humanité, d’émotion, de noirceur que l’on lit vite, mais que l’on n’est pas près d’oublier.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés