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Le temps des grêlons
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l’avis des lecteurs
TTT - Très Bien "Les choses les plus sérieuses sont souvent dites en plaisantant. On aurait donc tort de ranger ce modeste métrage (124 pages), découpé en séquences brèves, au rayon des pochades troussées à la va-vite. Aussi méticuleux que peut l’être un humoriste sous la désinvolture du style, Luc Chomarat fait dialoguer Auguste et Louis Lumière. Avec autant d’impertinence pour ces figures de légende (qui s’en remettront) que de pertinence à l’égard du lecteur, dont il convient de ne pas se moquer. On ne peut pas laisser les vieux frères ignorer qu’un bon siècle de cinéma s’est déroulé après eux. C’est un peu l’inverse de ces docu-fictions où l’on reconstitue des scènes d’époque dans des pièces meublées par des antiquaires. D’autres grands noms défilent, choisis moins pour leur immense et incontournable génie (c’est reposant) que pour leur utilité dans la conversation. Voici Alfred Hitchcock, qui ne pense pas forcément quelque chose de ses films – contrairement à François Truffaut, venu l’interviewer. George Lucas, un type doué qui, comme avant lui Méliès, « finit sa carrière comme marchand de jouets ». Éric Rohmer, dont les films sont comparés – hypothèse lancée jadis par un Louis Skorecki – à du porno où « la scène de cul n’arrive pas » ; ça les rend agaçants mais impossibles à zapper. Luc Chomarat, qui commit chez le même éditeur Les dix meilleurs films de tous les temps, est un vrai fondu de cinéma, ce qui lui autorise bien des libertés. On conseille un trajet en train pour avaler ce petit ouvrage, et ce ne sera pas la peine d’aller jusqu’à la gare de La Ciotat."
Au-delà du cliché
Dans un second roman étonnant et détonnant, Olivier Mak-Bouchard imagine un monde dans lequel le numérique a des ratés, qu’il ne peut plus enregistrer les personnes sur les photos et au-delà de cette panne qu’il recrache des données, faisant revivre ceux qui ont été photographiés. Un conte tout à la fois drôle, tendre et profond.
L’événement aurait pu passer inaperçu, d’autant que Mme Philibert, leur prof de français avait prévenu ses élèves que les indiens ne devaient pas être pris en photo, parce qu’ils avaient peur de perdre leur âme. Et même si ces indiens ne sont que des employés d’Ok Corral, le parc d’attraction provençal où le narrateur passe la journée avec sa classe, ils n’apparaissent pas sur les photos. Si la première hypothèse est un souci technique sur les smartphones, il va bien falloir se rendre à l’évidence. Le problème est bien plus grave, d’autant qu’il va vite s’étendre à la planète toute entière. Tous les humains ne figurent plus sur les clichés que l’on prend d’eux. Les premières analyses montrent que le traitement des données par le cloud est défaillant. «Là, ce que le Nuage relâche, ce n’est pas des 0 et des 1, du binaire. C’est autre chose, un langage qui n’a ni queue ni tête, de la data d’un nouveau type, qui s’échappe du Nuage au milieu du reste en petits paquets. Des micro-averses qui tombent, comme çà, alors qu’on n’a rien demandé. Il ne s’agit pas de flux, qui sont vectorisés; non, le Nuage nous crache dessus des micro-averses de data sauvage.» Ces averses de grêlons effacent les personnes. Du coup le cinéma, la télévision et la photo elle-même perdent de leur intérêt. À contrario le dessin connaît une nouvelle jeunesse.
Mais dans ce fantastique roman, nous sommes loin d’être au bout de nos surprises. Quand la gare de la Ciotat est envahie par un groupe de personnes habillées comme au début du siècle dernier, on pense à une flash-mob, avant de se rendre compte qu’il s’agit des personnages tombés de l’un des premiers films des Frères Lumière. Du coup un policier a l’idée de remonter aux origines de la photographie et va dénicher l’homme qui figurait sur la première photo de Daguerre! Les grêlons sont alors le seul sujet de conversation. Même le Président de la République s’en empare, bien qu’il n’ait pas d’explication plausible à livrer. En revanche, il doit mettre en place un système permettant d’identifier ces personnes et leur éviter de causer de gros dommages en descendant de leur nuage. Car si la résurgence des photographiés est chronologique, elle va très vite devenir ingérable, la production de photo étant exponentielle au fil du temps.
Jean-Jean et Gwen, les deux copains de classe du narrateur, vont du reste jouer un rôle dans les gestion des grêlons. Lui-même se voyant confier le rôle de leur rafraîchir la mémoire, de les illuminer, surtout s’ils s’agit de célébrités telles qu’Arthur Rimbaud. Une tâche qui va s’avérer très délicate, voire risquée.
Pour son second roman Olivier Mak-Bouchard, qui nous avait épaté avec Le Dit du Mistral, fait preuve de la même imagination débridée, mais creuse davantage le côté fantastique. Autour de l’histoire de la photographie, qui est habilement retracée au fil du livre, le romancier explore cette manie du selfie, ce besoin d’avoir des images, de remplir sa vie. Avec humour et un sens affûté de l’autodérision, il va nous prouver qu’Arthur Rimbaud a encore de beaux restes, que l’amour peut s’immiscer où on ne l’attend pas et qu’une mère a eu une vie avant d’enfanter. Derrière la joyeuse comédie peuvent se cacher quelques profondes réflexions et la belle confirmation du talent d’Olivier Mak-Bouchard.
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