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Hante voltige
Indisponible éditeur
l’avis des lecteurs
Hante voltige est un roman de Nelly Chadour. Il a été publié dans la deuxième saison de Les saisons de l’étrange, auparavant une collection des Moutons Électriques, qui est depuis devenue une structure indépendante. J’ai gagné ce roman dans sa version Hélios grâce à un concours organisé par l’autrice sur Twitter et je la remercie encore, d’autant plus que la dédicace était exceptionnelle.
Paris, années 80. Sur fond de manifestations contre la violence policière, nous faisons connaissance avec différents personnages qui n’ont a priori pas grand chose en commun mais dont les destins vont se retrouver liés. Fusain, étudiant et dessinateur talentueux, se retrouve en pleine manif avec ses amis, marginaux comme lui. C’est là qu’il rencontre Leïla la première fois avant de se croiser à nouveau un peu plus tard. Le climat du Paris nocturne est explosif, pris entre les conflits opposant punks et skinheads, pris dans les violences policières et surtout avec l’arrivée d’un nouveau danger, un étrange motard spectral frappant la nuit dans les rues de la capitale.
Nelly Chadour réussit en peu de pages à concocter une histoire qui rassemble plusieurs genres (du fantastique, de l’horreur pour le côté slasher, du comique parfois, des légendes) et tout cela avec un fond qui fait réfléchir sur le racisme, le rôle de la police et les marginaux. Avant tout, on passe un très bon moment avec cette lecture assez barrée par certains côtés, le roman se dévore. On se laisse emporter dans cette histoire tour à tour drôle (surtout dans les dialogues et expressions) et tragique.
Cela fait du bien de croiser des personnages et des légendes qu’on voit peu habituellement. Des personnages qui sonnent vrais pour quiconque a grandi dans les années 80, des personnages atypiques, des gothiques, des punks…et un papy pantoufle, sorte de Yoda arabe dont l’arme favorite est sa pantoufle. Des personnages pour qui le sens de l’amitié et de la fraternité signifie réellement quelque chose également. L’image de Paris selon Nelly Chadour n’est pas celle des cartes postales ou de la ville lumière, c’est celle du Paris underground, plutôt sale et puant où le racisme et l’intolérance règnent. Les références aux années 80 sont très nombreuses, on en profite bien plus quand on les connait c’est certain, mais cela n’empêche pas de prendre plaisir à la lecture dans le cas contraire.
Ainsi Hante voltige est un roman de haut niveau qui, sous des aspects de littérature populaire, fait marrer et réfléchir son lecteur en même temps. Sans leçon de morale et avec un roman court et percutant, Nelly Chadour parle des injustices, du racisme et des violences policières. A quand la suite?
Je commence doucement à craindre de me répéter, à force. Mais le fait est que mon karma, depuis l’ouverture de ce blog, à l’échelle littéraire, ne semble pas vouloir baisser en intensité positive. Cette fois-ci, c’est un petit concours improvisé par l’autrice elle-même, Nelly Chadour, qui aura été l’instrument de ma chance ; on la remercie au passage, au moins autant que son chat, qui aura eu l’amabilité de me tirer au sort.
J’avais déjà le travail de Nelly Chadour dans le collimateur, entre bonne réputation, relation amicale sur Twitter et autres joyeusetés dont je suis coutumier dès lors qu’il s’agit de faire des découvertes livresques. Le meilleur aspect de celle-ci était qu’en dehors de quelques très menus détails, je n’avais aucune idée de ce à quoi je m’attaquais ; je n’avais pour moi que la relative confiance de passer un bon moment. Malgré, tout de même, l’inévitable doute de voir ma théorie selon laquelle les gens que j’aime bien écriraient des bouquins que j’aime autant, finalement s’écrouler.
Spoiler : la théorie est sauve. Et, comme à l’accoutumée, je m’en vais vous exposer pourquoi. Hop on !
Format de roman court/novella à multiples points de vue oblige, il m’apparaît contre-productif voire risqué de tenter un résumé de l’intrigue de Hante-Voltige, qui friserait nécessairement le spoiler. Je dirais juste qu’on se trouve dans un récit à la croisée des chemins entre la fantasy urbaine et le fantastique, avec comme toile de fond les années 80, se concentrant sur les sujets ô combien difficiles de la lutte anti-raciste et des violences policières. Autant dire qu’on est pas sur quelque chose de très léger, au contraire ; ça tape dur, très dur.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il me faut faire un petit détour, qui, si je conviens qu’il n’est pas nécessairement le bienvenu, me parait pourtant indispensable à l’expression de mon ressenti. J’ai très vite été frappé, pendant cette lecture, par les extraordinaires similitudes entre ce que, faute d’un meilleur mot, j’appellerais le style de Nelly Chadour, et celui d’un de mes auteurs favoris, à savoir Roland C. Wagner. Tellement de croisements de leurs deux faisceaux que c’était impossible à mes yeux de ne pas le remarquer, comme il était impossible de ne pas m’interroger à ce sujet. Je m’en suis ouvert à la principale intéressée, qui m’a précisé qu’elle n’avait jamais rien lu du monsieur avant d’écrire Hante-Voltige. C’est une précision importante pour moi, car elle montre à quel point les origines et les trajectoires qu’elle et lui partagent ont pu forger chez iels des obsessions thématiques et stylistiques similaires. Mais surtout, elle me permet de complètement me lâcher sur les compliments, puisque ce que j’aurais pu ne saluer que comme d’habiles inspirations, aux côtés d’inventions conceptuelles originales, ne sont finalement qu’autant de réussites que je dois ne mettre qu’à son seul crédit. Et si j’aurais été heureux de trouver une autrice qui placerait ses pas dans ceux d’un auteur majeur de mon panthéon personnel, je suis bien plus heureux de trouver une autrice dont les qualités ne dépendent majoritairement, dans le cas présent en tout cas, que de sa propre inspiration et son seul travail, avec le seul mais heureux hasard de voir les grands esprits se rencontrer. En clair, Nelly Chadour ne fait pas du Roland Wagner, elle fait du Nelly Chadour ; et il s’avère simplement que ça évoque du Roland Wagner par certains aspects.
J’espère que vous saurez pardonner la parenthèse, revenons à Hante-Voltige et ses nombreuses qualités.
Et pour une fois, bien que je sois obligé de commencer par les – excellents – personnages que Nelly Chadour a crée à l’occasion de cette histoire, c’est les dialogues qu’elle a signés à leur intention que je voudrais tout particulièrement saluer, d’un organisme et d’un souffle rare. Entre le franglais magnifiquement approximatif de Byron l’irlandais (du nord), les envolées lyriques et précieuses de la Santeria, ou les menaces de Papy Pantoufles, ces dialogues sont un délice de tous les instants, qu’on se prend facilement à entendre autant qu’on les lit, tant ils débordent de vie et d’authenticité. D’autant plus appréciables qu’ils participent à l’atmosphère globale de l’ouvrage, dans un délicat mais merveilleux équilibre entre des questions excessivement sérieuses et le besoin d’insouciance d’une génération singulière. On oscille sans cesse entre des situations et réflexions graves et des répliques ou autres situations plus légères ou gentiment absurdes, sans jamais perdre de vue la boussole de la réalité et les enjeux que la novella se targue de traiter ; avec une certaine frontalité qui, franchement, fait autant de bien à lire par sa pertinence que de mal par une modernité qu’on aurait parfois aimé oublier.
Au gré des changements de point de vue, Nelly Chadour nous dévoile une autre vision du Paris des années 80, morceau par morceau, jouant de son intrigue comme d’un puzzle malsain. On progresse dans nos connaissances de la situation alors que nous en découvrons les acteurs et actrices, et leurs diverses implications dans la situation qui nous est narrée par leurs différents yeux. Il faut aimer être mené par le bout du nez et ne pas tout comprendre tout de suite, mais le rythme et le volume jouent en la faveur de cette formule, qui confère à l’ouvrage de réelles qualités de page-turner, puisqu’on découvre et comprend au fil des pages. S’il m’a fallu, je l’admets, un léger temps d’adaptation à l’entame, dans l’intervalle nécessaire pour me faire à un style parfois un peu trop descriptif et à ces instances d’informations n’appartenant qu’aux personnages ; j’ai été d’autant plus ravi de donner ma confiance à Nelly Chadour qu’elle ne l’a jamais déçue lorsque les occasions se présentaient. Tout est distillé avec malice et intelligence, jouant sur l’ironie autant que sur la tension dramatique.
Autant le dire sans détour, j’ai pris mon pied. Autant pour le plaisir de pouffer aux blagues potaches de ces personnages si attachants que celui de m’inquiéter pour eux lorsque la situation se faisait plus tendue, ou encore de m’amuser du charisme extraordinaire d’un personnage aussi génial qu’absurde nommé Papy Pantoufles. Et si j’aurais aimé éviter de rapporter le travail de Nelly Chadour à celui de Roland Wagner pour ne pas prendre le risque de le placer dans son ombre, je suis finalement content d’avoir effectué ce détour, car il m’a permis, je crois, de conférer au premier le mérite d’exister pleinement à côté du second sans le moindre risque de perdre en luminosité. Je m’excuse d’insister, mais c’est un aspect trop important de mon ressenti pour que je fasse l’impasse dessus, et ça ne se veut rien d’autre qu’un compliment ; je l’aime trop pour ne pas y penser. Mais si je suis heureux d’avoir trouvé quelqu’un qui, à mes yeux puisse produire quelque chose de similaire, je le suis d’autant plus qu’il me semble que cette similarité a le luxe de n’être qu’un hasard, avec ce que cela implique de fraîcheur et de différences pour n’avoir à faire ce rapprochement qu’une fois. À cet égard, j’espère avoir été assez clair sur les qualités de Hante-Voltige : c’est malin, original, aussi prenant qu’amusant, ça trace les lignes d’un univers qu’on devine riche et complexe, et ça a un sacré goût de reviens-y, en se payant, de surcroît, le luxe de frapper fort sur des problématiques pas évidentes. Une indéniable réussite donc. Nelly Chadour reste sur mon radar, mais avec une nouvelle faim pour m’animer, celle qui sait à quoi s’attendre, et qui a hâte. Très hâte.
Dans la deuxième saisons de Les saisons de l'étrange est paru un nouveau livre de Nelly Chadour. Ayant eu un gros coup de cœur pour Espérer le soleil (que je ne peux que vous conseiller), j'attendais de pouvoir lire ce nouveau livre : Hante Voltige. Je l'ai acheté et fait dédicacer aux Imaginales avant de prendre le temps de le lire tranquille pendant les vacances.
Année 80, Paris, il chevauche la nuit sur sa moto chromée, hantant les rues enfumées de la Capitale. Que peuvent faire Leïla et Fusain pour arrêter cette menace sans visage, caché derrière un casque noir comme l'éternité ? Le Motard fait rugir son moteur, et sa soif de vengeance ne connaît pas de frein.
Retour dans les années 80, dans un Paris en proie aux tensions sociales (toute ressemblance avec des évènements récents est fortuite... ou pas ^^). 1986, personnellement j'avais 5 ans, alors je ne me rappelle pas vraiment ce qui remuait la France à cette époque. Penchons-nous un peu sur la background de ce récit pour vous replacer dans le contexte :
Jacques Chirac vient d'arriver au gouvernement et veut faire passer une loi (la loi Devaquet) pour imposer une sélection à l'entrée de l'université. Le texte, plutôt mal accueilli, entraine d'importantes manifestations étudiantes que le ministre de l'intérieur, Charles Pasqua, ordonne de traiter avec fermeté. Malik Oussekine et Abdel Benyahia resteront sur le carreau et la loi sera retirée. Une victoire amère pour la jeunesse. Cette époque est aussi une époque de vie en meute : skinhead, punks, gothiques... les mouvements alternatifs sont multiples et d'une certaine manière façonnent la jeunesse qui se redécouvre une voix après les manif de mai 68.
Dans Hante voltige, nous nous retrouvons dans un Paris en proie à cet atmosphère entre malaise et effervescence. Nous y rencontrons une bande d'amis étudiants parisiens en pleine manifestation contre les violences policières. Sur fond de racismes et d'intolérance, de rivalité entre punk et skinhead, nous suivons ces trois compères dans le Paris underground... dans tous les sens du terme.
"Jean-Philiiiiiiippe !"
Jean-Philippe c'est moi. C'est l'horreur de ce prénom composé que j'essaie d'enterrer sous mon look de corbeau et mon pseudo idoine hérité d'une de mes armes de création préférée : Fusain. Et voilà que la peste bubonique qui me sert de frangine claironne mon patronyme en me collant sa pancarte dans la tronche.
Nelly Chadour place son récit dans une époque peu abordée en SFFF ce qui m'a dérouté dans un premier temps puis m'a complètement conquise ensuite. Les années 80, les punks, les voltigeurs, l'autrice nous fait parcourir le bitume sur et sous la capitale dans un tempo d'enfer et avec un brin de fantastique parfaitement dosé. J'ai adoré l'ambiance qui ce dégage de ce court récit qui mêle habilement histoire parisienne et légendes urbaines. Dans ce capharnaüm à l'atmosphère un peu poisseuse, nous suivons trois étudiants qui jouent aux apprentis Indiana Jones dans les catacombes de Paris. Affublés de pseudos (Jean-Philippe ça fait pas très punk c'est vrai ;) ), notre trio d'anti-héros paradent dans ce Paris souterrain où le présent et le passé se mêlent. Et où ils vont se retrouver poursuivis par deux voltigeurs qui ne demandent qu'à casser du jeune... arabe de préférence.
Car son surnom ne vient pas seulement de son pas trainant : le vieux excelle dans l'art de la mandale pantoufflée. Un mot de travers , une insolence, et vlan ! Avant que l’œil n'ait saisi le geste, la joue enregistre la douleur cuisante.
Comprendre la situation, y remédier de préférence sans trop se faire remarquer, tout en traversant Paris accompagné d'un papi pantoufle qui a plus d'une charentaise dans sa poche... euh à ses pieds, et bien c'est tout un feuilleton qui fleure bon les années 80 : l'agence tout risques version Punk !
Quand à la Santeria il avance avec une dignité royale malgré ses bottes en caoutchouc montant jusqu'à mi-cuisse. Même si mon ami exerce souvent sur ma personne des envies de meurtre, je lui suis reconnaissant d’être aussi organisé dans ses lubies et je bénis son sens de l'orientation et l'équipement qu'il garde en dépôt dans son deux pièces de la rue Vavin ( nom qui nous a toujours fait marrer Sam et moi, pour des raisons particulièrement débiles que vous n'aurez qu'à deviner) : en plus des bottes, des vareuses imperméables et des casques, des cartes, des boussoles, sacs à dos avec gourdes et rations de survie, lampes, piles... et que c'est tes rats, comme dirait ma sœur.
J'étais déjà très fan de la plume de Nelly Chadour depuis Espérer le soleil et avec Hante Voltige, c'est définitif : la style et le ton de l'autrice, j'adore. Avoir choisi un contexte original et peu abordé pour ensuite proposé un récit sombre teinté d'humour noir est vraiment excellent. Arriver en plus à un faire un texte d'actualité qui dénonce aussi bien les violences policières que le racisme et la haine de l'autre, et bien pour moi, c'est juste parfait. Hante Voltige est complètement dans le style des Saisons de l'étrange, proche d'un style série B, on pourrait parlait de : Magnum chez les punks (sans la ferrari mais avec autant de classe ;) ).
Enquête et fantastique, histoire et culture underground, thème d'actualité et originalité, cette première lecture des la saison 2 des Saisons de l'étrange m'a complètement conquise. Hante voltige est un court roman fantastique prenant, dont les personnages haut en couleur porte un récit riche en références et dont le style grinçant est franchement jubilatoire. Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé <3
Un voltigeur fou (les policiers chargés de disperser les manifestants dans les années 1980), plutôt néonazi poursuit avec son complice les marginaux qui lui déplaisent, les punks, les goths et les arabes. Trois jeunes punks (Fusain, La Santéria et Byron) passionnés d’explorations souterraines vont se retrouver malgré eux les proies de ces fous après avoir tenté de sauver Leila, une beurette dans une manifestation contre les bavures policières. Par chance elle arrive à se cacher dans de vieux bains municipaux abandonnés depuis la guerre et un clochard âgé qui sent vraiment très mauvais l’aidera à échapper aux motards. Nos explorateurs rencontreront une créature fantastique, issue du folklore maghrébin dans les sous sols parisiens, heureusement Papy Pantoufle et ses compères surveillent la bête et aideront les jeunes à se débarrasser des méchants.
Un excellent roman fantastique, qui peut sembler fouillis tant cela part dans tous les sens, mais au final tous les brins disparates s’assemblent pour former une superbe gerbe. L’auteure semble s’être beaucoup amusée avec cette intrigue échevelée, et nous aussi. Elle est teinté d’humour noir et de belles trouvailles, comme la nécromotive (une sorte de métro fantôme qui circule à grande vitesse sur une ligne désaffectée durant la nuit). On trouve de nombreuses formules belles et originales, j’ai beaucoup aimé ce style décoiffant.
On peut trouver les personnages peu travaillés et caricaturaux, mais ils correspondent très bien à l’histoire. Ces trois punks sont en fait très drôles, jusque dans leurs outrances avec leur humour potache. Leila/Elsa joue surtout un rôle de faire valoir pour ses compères, quant au club de papys maghrébins qui surveillent le monstre, ils sont vraiment adorables, coup de chapeau …. euh de pantoufle particulier pour le chef de la bande qui veille sur la ville et sa communauté. L’auteure utilise les préjugés à leur encontre pour les retourner, ce que je trouve très réussi. Par exemple, l’agent d’accueil du foyer Sonacotra voit en Papy « un vieux bicot fêlé « , l’intéressé le laisse penser et en profite pour accomplir son job de gardien de la ville dans l’ombre avec ses amis, peu de gens savant qu’ils furent des résistants héroïques.
Le contexte des années 1980 est bien présent avec sa lutte entre les skins et les punks (et compagnie), il y a un fort racisme anti-arabe, les souvenirs des bavures policières présentes et passées (les ratonnades de 1961) sont bien vivants dans la tête des divers personnages. Et dans ce contexte précis surgit le fantastique, ce qui est original et intéressant. Il y a deux grandes scènes fantastiques, la confrontation avec le monstre dans les sous sols et la scène du cimetière à Montmartre, qui est plus originale et vraiment géniale.
Donc j’ai beaucoup aimé ce roman qui mérite un coup de coeur, je le recommande chaleureusement aux amateurs de fantastique. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Voolume pour cette belle découverte.
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