
L'étrange vie de Nobody Owens
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Je poursuis ma lecture des romans de Neil Gaiman que je n’ai pas encore lu avec ce roman classé dans la catégorie adolescent. Ce roman est vraiment un livre que j’aurai aimé lire adolescente. Le titre orignal du roman est The Graveyard Book. Dans les remerciements, Neil Gaiman parle de l’hommage qu’il a voulu rendre avec ce roman au Livre de la jungle de Rudyard Kipling appelé en anglais The Jungle Book. Le parallèle entre les deux romans est d’ailleurs assez évident et il est dommage que la traduction française lui ait préféré une traduction faisant certainement référence à L’étrange noël de Monsieur Jack, même si certains aspects du livre sont proches de l’univers de Tim Burton.
Comme Mowgli, le petit garçon du roman de Neil Gaiman va être élevé loin de sa famille et dans des circonstances extraordinaires. Les deux enfants vont mener des enfances heureuses loin des hommes. La vie de Nobody bascule alors qu’il n’est qu’un tout jeune enfant quand sa famille est décimée par un implacable tueur alors que lui par miracle en réchappe. Il trouve alors refuge dans un grand cimetière proche de la maison. Un cimetière pas tout à fait comme les autres où il sera élevé par un couple de fantômes, les Owens et protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort.
Le roman raconte l’enfance et l’adolescence de Nobody, chaque chapitre étant espacé de plusieurs années. Des illustrations sont présentes à chaque début de chapitres, faisant un bref aperçu de la situation de Nobody. Elles s’intègrent parfaitement au roman au niveau du ton, et au niveau du texte.
Les thématiques du roman sont assez classiques des romans pour adolescent: l’ évolution de l’enfance vers l’adolescence avec tous les problèmes relationnels que cela peut poser, les problèmes de harcèlement scolaire et d’intégration aux autres à l’école, de la différence. Elles sont très bien traitées et le statut particulier de Nobody est bien intégré dans ses thématiques. On trouve aussi le rôle du modèle, du tuteur avec Silas, personnage mystérieux et intéressant.
L’univers décrit par Neil Gaiman est à la fois triste et drôle. Il est également original, poétique. Il nous offre une galerie de fantômes très variés et touchants pour qui on ressent de la tendresse et de l’empathie. Certains fantômes sont attachants comme les parents adoptifs de Nobody ou la sorcière Liza, d’autres plus drôle comme le poète. Ce mélange de caractères très différents fonctionne à merveille. Enfin, Nobody est un personnage qu’on prend plaisir à suivre et à voir grandir dans un monde complètement à part.
L’écriture de l’auteur est fluide et très imagée. On entre très vite dans le récit et le roman est immersif. Il n’y aucun temps mort, et le fait de séparer chaque chapitre de plusieurs années et vraiment une excellente idée. L’aspect historique est également important dans le récit, on trouve des fantômes de différentes époques.
Neil Gaiman nous offre à nouveau un très beau roman porté par une belle écriture et un univers particulier drôle et touchant à la fois. L’étrange vie de Nobody Owens est destiné à un public adolescent et est parfait pour cet âge. Il est peut être moins intéressant pour les adultes qui devineront assez facilement les ficelles de l’histoire. Cependant, Neil Gaiman nous prouve à nouveau avec ce roman qu’il est un grand écrivain, arrivant à produire des romans destinés à différents publics en intégrant des thèmes propres à chaque âge de la vie.
Neil Gaiman fait partie de ces auteurices que je sais humainement respecter – jusqu’à éventuelle raison de cesser, on est jamais sûr de rien, 2022, vous-mêmes vous savez – mais dont l’œuvre me parait me paraît être très déséquilibrée dans mon prisme de perceptions. Entendez par là que j’ai lu quelques uns de ses bouquins, avec des résultats très disparates, allant du chef d’œuvre American Gods (qu’il faudrait que je relise histoire d’être sûr) à L’Océan au bout du chemin dont des années après je me demande encore ce qu’il essayait de raconter, sans pour autant le détester. En fait, avec Gaiman, j’ai toujours envie de le lire avec à l’esprit le potentiel de la brillance, mais sans jamais oublier la possibilité d’être complètement laissé sur le bord du chemin.
Et donc, aujourd’hui, avec L’étrange vie de Nobody Owens, il était question de savoir dans quelle catégorie j’allais tomber tout en complétant ma connaissance du travail d’un auteur qui tout de même, me semble être désormais affirmé comme un nom important de l’Imaginaire mondial.
La réponse est la deuxième catégorie, ne faisons pas dans le faux suspense. C’était pas mauvais, en soi, mais bon, j’ai pas vraiment compris l’intention. Creusons un peu, pour voir.
Le jeune Nobody Owens vit une étrange vie dans un cimetière, recueilli alors qu’il était tout bébé par un couple de fantômes, afin de le protéger contre celui qui a assassiné toute sa famille, n’échouant que de peu à mener son massacre à bien grâce à l’intervention de Silas, curieux personnage se trouvant sur place. Nous suivons le jeune Nobody alors qu’il découvre ce qu’est être vivant au milieu des morts, interdit de sortir du cimetière, seul lieu où il est réellement à l’abri de la menace qui pèse sur lui depuis sa naissance.
Alors, pourquoi ça marche pas vraiment pour moi. Comme souvent, c’est plus une question de frustration que de réel dégoût. Le truc, c’est que Neil Gaiman, qu’on soit client de son style ou de certains de ses choix narratifs, on peut difficilement lui retirer son talent ; il sait mettre en adéquation son style, ses ambitions et son atmosphère. En résulte ici ce qu’on pourrait appeler un conte philosophico-gothique, en faisant un peu de contorsion. Encore une fois, il s’agit pour moi d’utiliser la face plus symbolique du Fantastique que son aspect inquiétant ou angoissant, le surnaturel est ici plus un prétexte au symbole qu’un outil narratif à proprement parler. Si je devais extrapoler un peu, je dirais que tout ce que vit Nobody dans ce court roman, ce sont des aventures dans sa tête, des retranscriptions de fantasmes et d’idées, des sublimations de choses moins fantaisistes, plus pragmatiques. C’est un usage respectable de l’Imaginaire, évidemment, juste pas celui qui m’intéresse le plus. La mimésis est souvent un peu trop transparente à mon goût, j’y perds d’autant plus en sense of wonder que je vois à travers ce qui reste ; et de fait, je m’y ennuie assez aisément
Et donc oui, je me suis un peu ennuyé en lisant L’étrange vie de Nobody Owens, mais pas assez pour abandonner non plus. C’est ça le truc avec Gaiman, c’est qu’il arrive toujours à m’accrocher un minimum. Je n’ai jamais été passionné par ce roman, mais quand même toujours intrigué ; mon problème n’est pas tant ce qu’il y avait que ce qu’il n’y avait pas. C’est là qu’on revient au côté conte/merveilleux : ce roman va beaucoup trop vite. Plein de concepts intéressants dans leurs potentialités, mais rien n’est vraiment creusé, tout est superficiellement traité. Comme si les quelques ébauches d’idées se suffisaient à elles-mêmes, sans nécessiter de jamais être étudiées ou expliquées plus avant, faisant joliment acte de présence. Alors qu’au contraire, je trouve que tout ça aurait mérité bien plus de soin et de ramifications dramaturgiques. Clairement, mon problème avec ce roman, c’est qu’il manque de chair, de substance. Des chapitres et des scènes déliées les un·e·s des autres, des événements et péripéties trop simplistes, des protagonistes et antagonistes réduits à leurs plus simples expressions et caractéristiques ; ce n’est pas suffisant pour que je me sente investi. Si j’osais, je dirais que Neil Gaiman s’est peut-être trop fait confiance ou a trop fait confiance au genre qu’il a convoqué pour faire le cœur du travail à sa place. Comme si le sens profond de son histoire était si évident et clair qu’il ne nécessitait pas vraiment d’être explicité ou simplement un peu discuté. Dans un sens, c’est peut-être juste, mais il n’empêche que j’aurais sans doute été plus facilement et profondément convaincu par un développement plus profond des personnages comme des enjeux dans lesquels ils gravitent.
Comme souvent avec ce genre de récit, je me suis trouvé spectateur indifférent et passif, jamais impliqué, jamais vraiment curieux, attendant simplement que les choses se passent, n’haussant même pas un sourcil, n’esquissant pas un soupir au moment où elles se passent effectivement, ni déçu ni surpris. Juste… présent, histoire de dire. Je n’ai rien ressenti de précis en le lisant, j’attendais vaguement la fin en espérant encore plus vaguement un retournement ou un dénouement changeant quelques paramètres, peut-être, histoire de donner du sens à certains éléments ou événements. Mais rien ou presque, parce que je n’ai jamais trouvé dans le récit ce à quoi vraiment m’accrocher pour me motiver à croire que j’allais y retrouver de quoi être ému, dans un sens ou dans l’autre. Si j’osais, je dirais que ce n’était à mes yeux que la silhouette évidée d’un roman plus intéressant. À vrai dire, j’aurais presque préféré ne vraiment pas aimer certains éléments pour pouvoir avoir autre chose à vous rapporter que ma polie mais ferme indifférence. Quelque part, ce roman m’apparaît presque trop lisse, trop inoffensif, trop joliment calibré, trop éthéré, pour que je le trouve vraiment digne d’intérêt. Je l’ai lu, oui ; mais après ?…
*Bruit de bouche dubitatif*
Je me rends compte que je sonne sans doute assez cruel, voire condescendant. Tant pis, je pense que Neil Gaiman s’en foutrait, et que ses lecteurices enthousiastes devraient aussi. On est simplement dans ce genre de cas où la rencontre n’était simplement pas envisageable. Ce roman n’était pas pour moi et je n’étais pas son public cible. Si je conçois et imagine parfaitement les raisons faisant que quelqu’un·e ait pris beaucoup plus de plaisir que moi en lisant ce roman, je sais aussi et surtout pourquoi il n’était pas pour moi : il correspond simplement à une vision de la littérature qui ne m’intéresse pas, ou plus. En tout cas pas assez en ce moment.
Le fait est que je n’y ai simplement pas trouvé de proposition littéraire qui me parle un tant soit peu.
Bah. J’aurais d’autres occasions de lire Neil Gaiman dans d’autres circonstances et dans d’autres œuvres ; l’avantage d’un roman aussi inconséquent dans sa bibliographie, c’est précisément, pour moi, qu’il soit inconséquent, finalement.
Je l’avais annoncé, je me suis tellement régalé à lire L’étrange vie de Nobody Owens de l’immense Neil Gaiman à mes enfants que je vais vous en faire un compte rendu complet. Il faut dire aussi que je suis un inconditionnel de cet auteur, que je trouve aussi génial dans ses romans que dans ses scenarii de BD.
Nobody Owens (qui ne s’appelle pas encore comme ça) est un bébé se déplaçant à peine à quatre pattes quand Le Jack, le plus terrible tueur de Londres, massacre sa famille avec son grand couteau. Le hasard ? la chance ? le destin ? font que le bambin se réfugie dans le cimetière voisin où M et Mme Owens, morts depuis bien longtemps, voudraient bien le recueillir. Seulement voilà, dans ce cimetière, l’un des plus anciens de Londres, tout le monde n’est pas de cet avis … Jusqu’à ce qu’une dame vêtue de gris montée sur un grand cheval blanc, que tous connaissent bien vienne dire « Les morts doivent être charitables », ce qui clôt le débat. Le bébé, qui s’appellera Nobody Owens, sera élevé par les morts du cimetière, aidés par Silas, un géant très tranquille qui semble naviguer à son aise entre les deux mondes, celui des morts et celui des vivants. Jusqu’à ce que Nobody grandisse et puisse sortir, affronter le meurtrier de sa famille qui le cherche toujours.
Génial, tout simplement génial. Une histoire superbe, des moments d’émotion intense, de l’humour, du suspense, beaucoup de poésie, d’intelligence, d’inventivité … Bref du grand Neil Gaiman.
On retrouve des pages magnifiques, on retrouve sa façon unique de prendre à son compte les mythes qu’ils soient anciens, très anciens (comme les Dieux de American Gods) ou plus récents comme ceux créé par les premiers géants de la littérature fantastique (vampires, loups-garous, fantômes etc …). Tout cela en les intégrant parfaitement dans un monde actuel.
On retrouve ses méchants inquiétants, entraperçus comme des ombres, et pourtant si réels. Les Jack de ce roman font penser à certains affreux de Sandman, ou à ceux d’un autre chef-d’œuvre, Neverwhere. On retrouve son intelligence dans sa description des rapports entre les gens, qu’ils soient jeunes, vieux, ou morts depuis longtemps. On retrouve son humour (avec ici une mention spéciale aux épitaphes des tombes du cimetière de Nobody …).
Bref un régal de bout en bout, aussi bien pour mes deux minots qui ont adoré, que pour moi. A lire à voix haute, à voix basse, pour soi, pour les autres et à tout âge.
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