Quitter les monts d'automne
  • Date de parution 31/08/2022
  • Nombre de pages 544
  • Poids de l’article 270 gr
  • ISBN-13 9782253103448
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 112 mm
  • Edition Livre de poche
Space Opéra et Planet Opéra Francophone Ouvrage de référence de l'auteur

Quitter les monts d'automne

3.65 / 5 (258 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du « Dit » fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fille se voit dirigée vers une carrière de danseuse. Au décès de sa grand-mère, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort. Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale.Un style absolument remarquable, un fascinant univers allant d’une solide reconstitution d’un pseudo-Japon traditionnel aux voyages intergalactiques. Le Culte d’Apophis.Une lecture magnifique et vitale sur la reconquête de soi, sur la renaissance et sur la réconciliation. Usbek & Rica.PRIX ROSNY AINE 2021.En bonus : le premier chapitre de la nouveauté publiée chez Albin Michel.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 31/08/2022
  • Nombre de pages 544
  • Poids de l’article 270 gr
  • ISBN-13 9782253103448
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 112 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

rente ans après tout le monde, je plonge enfin dans ce roman d’Emilie Querbalec paru chez Albin Michel ImaginaireQuitter les monts d’automne est un roman de SF, qui nous emmène dans une histoire étalée sur plusieurs siècles, et dans un univers japonisant. Une lecture déroutante, surprenante, très différente de ce que j’ai l’habitude de lire. 10ème lecture pour le Printemps de l’Imaginaire Francophone (Menu Rêvasser, Entre rêve et réalité) et 13ème pour le ABC Challenge de l’imaginaire (Lettre Q).

Un début de roman comme un souvenir lointain

Un récit de mémoire

Emilie Querbalec m’a envoûtée dès ses premières phrases, avec sa plume délicate mais précise. Elle n’a pas besoin de s’étaler pour dessiner un paysage, faire ressentir une atmosphère. Ses mots sont fort bien choisis, et sa poésie à la fois simple mais belle, efficace.

C’est Kaori qui raconte, bien après le déroulement des événements. Dès le début, on est sur un récit du souvenir et de la mémoire. Des événements racontés avec le recul de celle qui raconte, analyse après coup ce qu’elle a vécu; des trous de mémoire, aussi, des approximations dans les souvenirs. Pour le coup, j’ai adhéré à la narration à la 1ère personne parce que j’ai bien senti la distance entre narrant et narré. Et ça prend tout son sens ici.

Quelque part dans un Japon rêvé

L’univers japonisant, entre un Japon traditionnel et un Japon imaginaire, m’a séduite. J’ai aimé ces quelques touches de couleurs, de sensations, qui m’ont fait ressentir cette ambiance particulière. Le tout est remarquablement documenté, on sent là la culture de l’autrice qui y est née ainsi que ses inspirations. Elle cite notamment le Dit de Genji, œuvre japonaise du XIème siècle, une somme de 54 livres décrivant avec un point de vue interne la vie de Cour dans tous ses détails et tous ses personnages (dont Kaoru, fils de Genji… petit clin d’œil ? Après recherches, j’ai appris que Kaori et Kaoru signifiaient « parfum », « fragrance » : je trouve que c’était une jolie métaphore de la trace, comme une bribe de souvenir qui traîne… –> je pense que je surinterprète mais c’est pas grave, ça m’amuse beaucoup ^^).

Avec Kaori, j’ai eu l’impression de suivre les pas de Sayuri, et il n’a pas fallu grand chose pour que la musique de John Williams résonne à mes oreilles. La première partie de Quitter les monts d’automne m’a vraiment fait penser au roman d’Arthur GoldenGeisha. On y retrouve une petite fille orpheline, qui apprend la vie, grandit, s’essaie aux arts de la danse, jalouse un peu son aînée… Le roman d’Emilie Querbalec commence comme un roman d’initiation.

Un long voyage commence

Une porte se ferme…

Le roman est divisé en plusieurs parties, autant de phases dans la vie de Kaori; des périodes bien définies, correspondant à une époque, un lieu, une ambiance.

Dès le début du roman, l’on sait que le monde est beaucoup plus vaste que ce qui est montré. On se doute, avec le mystère autour du rouleau écrit, du Dit et du Flux, que les événements vont prendre une ampleur bien plus vaste que le focus très recentré du début du roman.

Dès que Kaori quitte sa province, le voyage commence réellement. La ville, d’abord, véritable épreuve pour la campagnarde provinciale; lieu de tous les dangers (attention, il y a une scène très dure au détour des pérégrinations urbaines de Kaori : vous pouvez la zapper, car elle n’a pas d’impact sur la suite). J’ai néanmoins aimé la confrontation de la ville réelle à la ville fantasmée. A Pavané, rien de clinquant, pas de waouh; à peine quelques lampions qui éclairent la côte quand Kaori imaginait une magie lumineuse. La manière dont Emilie Querbalec déconstruit les rêves de Kaori et notre propre imaginaire m’a plu.

Puis le roman ouvre des portes, élargit des horizons. On fait alors des sauts dans le temps et dans l’espace, pour décoller complètement, dans tous les sens du terme. Mais c’est paradoxalement là que ça a commencé à être compliqué pour moi. Car je me suis rappelé avec nostalgie les moments de jeunesse de Kaori. J’ai senti le vent tourner, l’enfance s’éloigner. En y réfléchissant après coup, je me suis dit que c’est exactement ce que devait ressentir ce personnage. D’ailleurs, le titre révèle toute la portée du roman : il sonne comme un départ, un adieu. Et ce verbe à l’infinitif n’est pas une invitation : il est un fait, devant lequel Kaori et le lecteur sont placés. Irrémédiablement, il faut avancer, s’élever vers les cieux, partir, et fermer la porte de Tasai. Quitter les monts d’automne. Et ses parfums de l’enfance (parfums –> Kaori —> je file la surinterprétation jusqu’au bout ^^).

… vers un ailleurs

Commence alors un long voyage dans l’espace et les tubes, et pour le lecteur un nouvel environnement peuplé de machines, d’IA et de trucs techniques beaucoup moins sexy que l’environnement poétique japonisant (enfin, selon moi). A l’instar des personnages qui vont dormir de manière prolongée, je me suis plongée dans un état de dormance similaire.

J’ai conscience que pour un roman de SF, cela est tout à fait abordable. Il faut juste se laisser séduire par une certaine ambiance, atmosphère, un champ lexical, qui sonnent SF. Mais moi ça ne me passionne pas et du coup j’ai survolé assez nettement toute cette partie, entre les multiples dodos des personnages. Je n’ai donc pas grand chose à dire sur ce qui relève du space opera, sinon qu’il offre quelques petites excursions de fantasy (je pense notamment aux Sylphes par exemple), et qu’ici, nulle fragrance (héhé). Cet univers fermé m’a semblé impersonnel, neutre.

Le chemin, et non la destination

En fait, en y réfléchissant depuis, je pense que ce qui m’a bloquée à ce moment, c’était de ne pas comprendre où les personnages se rendaient. La raison, on la connait à peu près, mais partir où, voir qui, et partir vers quand : on n’a pas de réponse avant le dernier tiers. A un moment, j’ai fini par comprendre que ce qui comptait, ce n’était pas tant la destination, que le chemin pour y arriver.

Le roman nous entraîne avec lui, à son propre rythme, vers cet ailleurs inconnu. Et l’écriture mute aussi, au fur et à mesure du voyage. Il n’y a pas que les personnages qui évoluent, la plume également. Alors que le début du roman était assez contemplatif, très axé sur de la narration pure, ces parties de voyage dans l’espace vers « Pétaouchnok sur Galaxie » sont beaucoup plus dialoguées.

Finalement, Quitter les monts d’automne est un roman qui change de visage, de couleur et de tonalité, au fur et à mesure qu’il s’éloigne de notre réalité et de notre temporalité. En cela, je trouve que c’est assez génial, j’ai vraiment apprécié la mue formelle du texte.

Sur la route de la mémoire

Et ce chemin nous mène au tiers final, où l’on saisit toute la portée du roman et du voyage. Par le biais de Kaori perdue dans les méandres de sa mémoire, le roman offre une très belle réflexion sur le lien entre mémoire, écrit et parole. Déjà plus tôt, l’autrice avait glissé ici et là des indices sur la nature même du Dit.

Elle embraye alors sur une discussion autour du langage, sa portée et son origine. Et j’ai trouvé ça tellement génial, car quel meilleur moyen que le livre pour réfléchir sur la portée de l’écrit ? Rien que la façon d’écrire, le choix d’une langue, de signes, et même la personne qui écrit, est porteuse de sens, d’un message. On comprend alors, dans le roman, la raison de son interdiction des siècles plus tôt, le lien entre oralité et mémoire, entre mémoire et civilisation, et entre mémoire et fabrication de l’avenir

J’ai enfin aimé le parallèle entre le chemin personnel de Kaori dans sa propre mémoire, et celle collective de toute une civilisation; une belle manière d’intégrer la petite histoire dans la grande.

Quitter les monts d’automne est un roman SF d’Emilie Querbalec. Ce roman est vraiment surprenant à plus d’un titre. Finalement, que j’aie aimé ou pas… je m’en fiche un peu, et d’ailleurs ce n’est pas ça l’important. Je retiendrai surtout que l’autrice a su m’envoûter, me bousculer, aussi. Quitter les monts d’automne est une lecture que j’ai digérée lentement, questionnée, réfléchie. A la fin de ma lecture, j’étais mitigée… Et puis en y repensant, en laissant les choses infuser, le roman a révélé beaucoup plus de saveurs que précédemment. Je ne pense pas les avoir toutes saisies, mais qu’importe ? Je pourrai toujours y revenir, un jour.

Quitter les Monts d’Automne est le deuxième roman d’Émilie Querbalec. Son premier roman, Les Oubliés d’Ushtâr, publié chez Nats éditions, a été finaliste du prix Rosny aîné. Quitter les Monts d’Automne fera partie de la rentrée littéraire chez Albin Michel Imaginaire avec La Marche du levant de Léafar Izen et paraîtra également le 2 septembre. Si les deux romans ont en commun leur date de publication et d’avoir été écrits par des auteurs francophones, pour le reste ils sont très différents. La superbe couverture est signée Manchu, elle reflète tout à fait l’ambiance du roman.

Tout débute sur une planète du nom de Tasai en l’an 13111. Kaori vit dans une région de montagne appelée les Monts d’Automne avec sa grand-mère, Lasana. Cette dernière fait partie de la lignée Shikiai, une lignée de conteuses. Pour devenir conteuse, il faut avoir connu ce qu’on appelle « le ravissement », une sorte d’appel mystique qui permet d’avoir le don de transmettre oralement des histoires, un don appelé le « Dit ». Et dans un univers où l’écrit a été banni, les conteurs sont les seuls à transmettre des histoires. Le problème est que Kaori ne semble pas destinée à connaitre « le ravissement » et elle se voit dirigée vers une carrière de danseuse. Danseurs et musiciens sont les accompagnants des conteurs dans leur spectacle. Le monde de la jeune fille va complètement changer à la suite du décès de sa grand-mère, qui va la contraindre à quitter les monts d’automne.

Le départ de Kaori de sa région permet au lecteur de découvrir la planète de Tasai, sa faune, sa flore, ses cités. C’est un monde qui fait clairement penser au japon par sa culture, l’apparence de ses habitants, leurs traditions. Au fur et à mesure, le roman évolue et un peu comme son personnage principal, le lecteur découvre l’immensité de l’univers créé par Émilie Querbalec. En effet, Tasai n’est qu’une planète parmi tant d’autres, une planète traversé par le Flux qui semble tout dirigé sur chacun des mondes. Pour savoir exactement ce qu’est ce Flux, il faudra poursuivre le voyage de Kaori, un long voyage un peu à la manière d’Ulysse, qui emmènera le jeune fille là où elle n’aurait jamais pensé aller. Comme Ulysse, elle croisera des obstacles, traversera les océans, vivra de nombreuses aventures, cherchera ses origines, dans un récit empreint de beauté et de poésie.

Quitter les Monts d’Automne est un roman surprenant qui commence comme un roman d’initiation puis se tourne vers le planet opera en y intégrant des éléments de fantasy. Et puis vient le space-opera, avec les voyages au sein de cet univers gigantesque dont quelques lieux nous sont décrits. Ces changements de registre pourraient déranger mais ils sont très bien amenés et apportent un angle différent au monde qui sert de cadre au récit.

Cette histoire nous est contée par Kaori à la première personne. Je dois avouer avoir eu un peu de mal avec ce personnage à certains moments notamment dans ses émois amoureux un peu poussifs et surtout pour son côté passif (on a envie de la secouer un peu parfois). D’autant plus que les personnages secondaires sont totalement différents et vraiment réussis. Néanmoins, Kaori a un rôle dans cette histoire, elle représente une des thématiques centrales du roman, celle de la mémoire et de la transmission. La jeune fille a subi plusieurs traumatismes qui lui ont enlevé le souvenir de certains événements. Pourtant, elle va partir à la quête de ses origines, de sa vérité.

Quitter les Monts d’Automne nous convie ainsi à un beau et surprenant voyage au sein des histoires et de leurs transmissions, de la mémoire des mondes. La plume d’Émilie Querbalec émaille le récit de poésie et l’autrice fait preuve d’un magnifique talent de conteuse. La fin du roman vient lever le voile sur différents mystères et provoque son lot d’émerveillementsUn roman qui transporte sans cesse son lecteur entre différents genres, différentes questions et qui vaut clairement le détour.

À mon tour de découvrir ce roman de science-fiction français dont on parle en ce moment ! D’autant plus que sa couverture évoquant un cadre japonisant et Space-Opera intrigue.


La jeune Kaori grandit aux côtés de sa grand-mère dans une communauté d’artistes isolée sur Tasai, planète dont les habitants vivent dans une société prétechnologique. N’ayant pas connu le Ravissement, Kaori ne peut devenir conteuse et est durement formée à être simple danseuse. Son rêve est de partir, un jour, loin des Monts d’Automne de son enfance. À la mort de sa grand-mère, Kaori est contrainte de rejoindre une autre famille et elle voit de près les mystérieux moines Talanké qui l’effraient. Un danger indicible se dessine, et très vite l’héroïne apprend à cacher un grand secret.


Cette première partie est un enchantement ; l’auteure nous plonge dans un monde qu’on croit reconnaître, celui du Japon moyenâgeux, et cependant il est si différent avec une mystique déconcertante et des évocations d’un univers plus vaste au-delà des étoiles. L’écrit y est banni sans qu’on en comprenne la raison, pourtant personne ne songe à remettre en cause cette interdiction sur laquelle veillent les Talanké. La civilisation hiérarchisée et codifiée renforce l’impression d’étrangeté, car le lecteur devine que d’autres sociétés plus technologiques se déploient dans l’espace.


Les épreuves parfois traumatisantes n’épargnent pas Kaori, et les vicissitudes de l’existence l’arracheront à sa planète natale. Elle se retrouvera propulsée dans un étrange voyage galactique. Étranges machines, étranges personnages, étranges décors… Le voyage mystérieux et onirique est étonnant, et l’auteure réussit à nous surprendre constamment. La trame n’est pas cousue de fil blanc et recèle des rebondissements inattendus. À chaque nouvelle étape, Kaori doit laisser quelque chose derrière elle. Même si un peu avant la fin, on ressent un essoufflement dans cette aventure, la conclusion se révèle très poétique.


Une jolie découverte.

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