
Bienvenue à Cotton's Warwick
Résumé éditeur
Rupture éditeur
l’avis des lecteurs
Plongez en apnée dans une zone reculée, inamicale, du pays continent ! La dépravation inéluctable et brutale d’un îlot de congénères aux prises à une mystérieuse aberration, une damnation sans issue, débouchera sur un jeu de mikado hémorragique où le moindre relâchement, la moindre hésitation seront synonymes d’anéantissement au propre comme au figuré.
« Ici, il n’y a rien. Excepté quelques fantômes à la peau rougie de terre, reclus dans le trou du cul de l’Australie. Perdus au fin fond du Northern, ce néant où la bière est une religion et où les médecins se déplacent en avion. »
Australie, Territoire du Nord.
Dans l’Outback, on ne vit plus depuis longtemps, on survit.
Seize hommes et une femme, totalement isolés, passent leurs journées entre ennui, alcool et chasse.
Routine mortifère sous l’autorité de Quinn, Ranger véreux.
Tandis que sévit une canicule sans précédent, des morts suspectes ébranlent le village, réveillant les rancoeurs et les frustrations.
Désormais la peur est partout, donnant à ce qui reste de vie le goût fielleux de la sueur, de la folie et du sang.
Vous n’oublierez jamais Cotton’s Warwick. »
Cette communauté, inhospitalière de par sa géographie, composée d’un groupe numériquement proche d’une équipe de rugby sans la totalité de ses remplaçants, est dirigée par un matamore arguant de son emprise par la justice expéditive, l’édiction de règles autocratiques et la mise en place d’un trafic licencieux. Le semblant de village tourne autour de préoccupations et d’occupations binaires. Dans cette ode à la divination « glut », la vie dans ce trou du cul du monde s’articule sur des pivots rimant avec poivrots et bas du plafond. La zizanie, l’éclatement de cet équilibre précaire vont brutalement prendre la forme d’un éboulement d’un jeu de dominos mortifère.
Les fondations de l’ouvrage m’ont fait penser, par certains de ces aspects, instinctivement, comme le ressaut de souvenirs enfouis, au film de Christian de Chalonge MALEVIL. Dans sa dramaturgie, dans l’isolement d’êtres aux prises avec des démons, avec leurs démons, l’on est aspiré dans un gouffre noir dont on ne voit pas le fond.
C’est comme une peau sans l’épiderme, ça suinte, ça douille, c’est poreux, pas de barrières contre la vermine et la désolation. Une brûlure corps entier faisant hurler de douleur, scalps d’esprits en déroute, à la dérive, voués à l’abandon, à la vacation de la décence, au refus inconscient d’une dignité.
Dans ce cauchemar livresque, on s’agite en tout sens, on sue abondamment, notre subconscient n’est pas épargné et la violence crescendo abolit notre sens rationnel mais l’on sait que l’on va se réveiller…. La chute vertigineuse du pas dans le vide coupera cette horreur et l’on pourra se désaltérer d’une large rasade d’eau fraîche. Et bien NON, il n’y rien d’onirique on est dans une réalité crue et effroyable.
A ne pas mettre dans toutes les mains, M. Mention s’ouvre sur un autre pan de sa littérature en paraphant comme il se doit cet opus d’un habillage musical aux petits oignons soit complètement en lien avec le contexte soit en complet décalage pour renforcer le malaise.
Suffocant à plus d’un titre !
L’Angleterre, Séville un soir de match de foot mythique, et maintenant l’Australie avec Bienvenue à Cotton’s Warwick. Michaël Mention est vraiment partout.
Cotton’s Warwick, bled écrasé de chaleur paumé dans le désert australien. Y survivent une douzaine d’hommes, chasseurs, éleveurs, employé de l’abattoir et Quinn, ripoux local qui maintient un semblant d’ordre et traficote. Plus Karen qui sert des bières dans le pub. Karen fantasme de tous, protégée par Quinn qui sait que la communauté est au bord de l’explosion et que la jeune femme pourrait être le détonateur.
Mais c’est d’ailleurs que va venir la déflagration.
Au premier degré de lecture, vous avez là un court roman qui vous balaie comme le souffle brulant d’une tornade de sable. Quelques pages de calme, puis l’explosion, la chaleur infernale, l’accélération de la catastrophe jusqu’à ce que mort s’en suive. Avec une impressionnante maîtrise dans la montée du crescendo, et une construction très musicale avec ses moments « fortissimo », et ses chutes brutales vers des « piano » qui ne sont là que pour faire vibrer les nerfs avant l’explosion suivante.
Mais attention, autant vous avertir, comme dirait l’autre, « on se risque sur le bizarre » et « Faut r’connaître… c’est du brutal !».
Ensuite, une fois passé le plaisir brut, je ne peux m’empêcher, par pure curiosité, de me demander ce qui a bien pu être à l’origine de ce roman. Je vois bien la dimension de conte, l’image de la nature qui, toute en sauvagerie, vient se venger de ce que lui fait subir l’homme (et je ne vous en dis pas plus). Mais pourquoi dans ce décor-là ? Et pourquoi de cette façon-là ?
Des interrogations qui n’ont diminué en rien mon plaisir de lecture, mais qui m’intriguent. Il faudra que j’en cause avec Michaël Mention la prochaine fois que j’aurai l’occasion de le croiser.
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