Viens voir dans l'Ouest
  • Date de parution 27/03/2019
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 324 gr
  • ISBN-13 9782226435668
  • Editeur ALBIN MICHEL
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format
Anglo-Saxon Romans étrangers

Viens voir dans l'Ouest

3.82 / 5 (11 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans ces douze nouvelles qui se font écho, Maxim Loskutoff réinvente un Ouest américain au bord de la guerre civile. Explorant le destin de personnages ordinaires confrontés à la solitude des grands espaces et à la fragilité des sentiments, il dresse le tableau saisissant d'une Amérique désunie, qui semble aujourd'hui tristement réaliste.Une mère de famille tente de protéger ses deux fils lorsque son mari prend la tête de la rébellion contre le gouvernement fédéral ; un charpentier au chômage décide de rejoindre les rangs d'une milice armée après que sa femme l'a quitté ; un vieil arbre devient l'objet d'une obsession malsaine pour une jeune femme désenchantée ; un trappeur solitaire développe une étrange relation amoureuse avec un grizzly... Toutes ces histoires, tour à tour intimes et politiques, débordent de rage, de peur, d'amour et de frustration. Universelles et intemporelles, elles nous plongent  au coeur des blessures éternelles de l'Amérique. « Un recueil ravageur, étrange et envoûtant, qui laisse sur le lecteur une marque indélébile. »The New York Times

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  • Date de parution 27/03/2019
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 324 gr
  • ISBN-13 9782226435668
  • Editeur ALBIN MICHEL
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Auteur de nouvelles remarquées publiées dans la presse, il paraissait logique que Maxim Loskutoff, qui a grandi au Montana entre autres, publie son premier recueil en 2018 et soit traduit en français en 2019 dans la collection Terres d’Amériques qui ne s’est pas fait remarquer jusqu’ici par son manque d’à propos éditorial.

Avec le background annoncé, le titre aussi du recueil, les douze nouvelles rassemblées semblaient nous inviter à suivre un nouvel auteur dans l’Ouest américain depuis les origines jusqu’à nos jours. Mais passée la première nouvelle, L’ours qui danse, loufoquerie posée dans le Montana en 1883, commence réellement la collection de textes de Viens voir dans l’Ouest marquée d’un même motif sombre, plus ou moins prononcé selon les histoires, à savoir l’existence, dans un futur proche d’une entité sécessionniste au cœur du continent américain, la Redoute (the Redoubt), aux limites vagues mais qu’on entrevoit vers l’Idaho, le Montana et l’Oregon. Au regard du nombre de survivalistes et de milices armées qui prospèrent dans certaines régions de ces Etats (rappelez-vous l’épisode de l’occupation milicienne du Refuge faunique national de Malheur dans l’Oregon en 2016) sur la base de théories du complot foisonnantes, d’un militarisme sans complexe et d’un constitutionnalisme tatillon, au regard également des fractures de l’Amérique contemporaine, le scenario n’est pas qu’une audace littéraire.

En remarquable contrepoint, les vies auxquelles s’intéresse Maxim Lostukoff sont ordinaires par leur solitude, leur amertume, leur fragilité et leurs défaites. L’existence de la Redoute est comme un orage qui menace à l’horizon, quelque de chose de pesant et nécessaire, un soulagement en même temps qu’un événement sans lendemain. Parfois, ce n’est qu’un roulement de tonnerre épisodique. Parfois l’orage vient jusqu’à vous et ne vous épargne pas. Les personnages dispersés autour et dans la Redoute sont usés, ils ont peur, ils sont en colère, ils connaissent les affres de l’amour et les inévitables blessures que celui-ci apporte. Quelque chose ne va pas ou plus dans leur vie. Ce quelque chose est souvent quelqu’un. Ils essaient de se rattraper à quelque chose d’autre. Une mère doit faire rempart dans sa communauté pour protéger ses enfants parce que leur père est parti affronter les forces fédérales (Papa a prêté serment). Une femme au foyer se prend d’une obsession meurtrière contre un arbre dans son jardin (Comment tuer un arbre). Un charpentier au chômage rejoint la milice après que sa femme l’a quitté. Et bascule dans l’auto-apitoiement quand les premières frappes aériennes anéantissent son bled (Trop d’amour). Un ancien soldat élève la fille d’un camarade tombé au combat dans le bunker de survie sous une ferme abandonnée et a grâce à elle de sinistres projets pour continuer la lutte (Récolte).

Que l’énumération ne trompe pas : les nouvelles de Maxim Lokustoff nous plongent dans un Ouest sans romantisme, une contrée dure, propice à l’isolement et aux rêves de nouveaux départs mais les personnages, qu’il nous donne de façon très vive, ne sont pas tous directement concernés par l’existence et les péripéties de la Redoute. Leur portrait psychologique prend le dessus et nous rapproche de dissections répandues dans la littérature contemporaine au sujet du couple en crise et de la famille.

Le tout constitue au final un ensemble à l’écriture maîtrisée, entre passé, présent et avenir, un peu insolite, par instants brillant, par instants plus ternes. Trois textes – les plus affirmés sur le plan dystopique (Trop d’amourRécolte et La Redoute) – m’ont paru à la hauteur de la promesse d’un « Ouest américain réinventé et au bord de la guerre civile » et à ce titre, les plus intéressants.

Nul doute que nous devrons reparler de Maxim Loskutoff qui prépare son premier roman, Spirits.

Dans une région isolée et sauvage du nord-ouest des Etats-Unis, l’occupation armée d’une réserve naturelle tourne d’abord à la confrontation entre forces de l’ordre et locaux, puis à la guerre civile. C’est sur la toile de fond d’une Amérique désunie et au bord du gouffre que Maxim Loskutoff explore dans ses nouvelles des vies ordinaires marquées par la solitude et la fragilité des sentiments.

 

Ma lecture

Viens je t’emmène dans l’Ouest des Etats-Unis découvrir à travers douze nouvelles de Maxim Loskutoff la vie des êtres qui y vivent. Dans ces grands espaces règnent la violence et le désespoir.

L’auteur nous parle de son Amérique, celle des armes, celle des milices, celle de ceux qui veulent imposer leurs lois, celle du plus fort, celle où la nature règne en maître mais qui disparaît peu à peu, celle où l’on chasse, tue, aime, celle où l’on joue à qui perd gagne, celle où les parents sont désarmés, celle où les enfants grandissent trop vite.

Avec en introduction une folie américaine, celle d’un trappeur solitaire en 1893, qui tombe amoureux d’une ourse et ne supportera pas de partager son amour, Maxim Loskutoff plante le décor : nature, faune, armes, humains.

Et puis après cette première nouvelle c’est l’Amérique d’aujourd’hui, celle qu’il veut nous montrer où le rapport à la nature et aux autres change. Ce n’est plus forcément une confrontation d’homme à animal mais une guerre entre humains. Dans presque toute les nouvelles, l’évocation de La Redoute qui rassemble la révolte des désabusés, de ceux qui veulent faire régner leurs lois, leurs idées, qui arme ceux qui se sentent floués, abîmés, abandonnés, déçus et qui ne demandent qu’à prendre leur revanche.

C’est une Amérique sombre, celle des désillusions, de la violence, des armes et de la solitude car c’est finalement le thème principal qui ressort de l’ensemble. Ils sont seuls, abandonnés à leur sort, les promesses n’ont pas été tenues et ils cherchent parfois par l’usage de la force à rétablir ce qui leur semble une justice.

La nouvelle « Comment tuer un arbre » est très représentative du sentiment de beaucoup des personnages de ces nouvelles : seule et mal dans son jeune couple, l’héroïne veut abattre un pin qui se trouve devant sa maison. Trouver un moyen de déverser toute sa hargne, sa violence, tout ce que l’on a accumulé d’amertume pour pouvoir continuer, avancer, espérer.

Certaines nouvelles sont empreintes de nostalgie du passé, d’autres métaphoriques pour mieux pouvoir écrire sans réellement nommer, c’est suggérer pour garder une certaine distance. L’auteur regarde son pays et ses occupants se transformer en un champ de bataille : affrontement des hommes, des sentiments.

La présence de cette Redoute dans presque toutes les nouvelles m’a interrogée, on n’en comprend réellement la signification qu’à la dernière nouvelle dans laquelle la lutte armée est présente et où les deux camps s’opposent.

L’auteur porte un regard pessimiste sur une Amérique qui se transforme et où les humains peinent à trouver leur place et une raison d’espérer. Les armes sont omniprésentes et donnent une image d’un pays et de ses occupants en guerre perpétuelle contre les autres mais aussi contre eux-mêmes.

C’est une lecture qui me laisse un goût amer non par la qualité de l’écriture mais par le sentiment de désespoir qu’elle laisse en moi. Il m’a fallu un peu de temps pour la digérer et comprendre ce que l’auteur voulait transmettre.

Ce grand pays n’est peut-être plus le pays des rêves, des possibles et des conquêtes mais celui du sang et des larmes. Mais Maxim Loskutoff veut rester optimiste et termine sa dernière nouvelle par « On est vivants », oui mais à quel prix et pour quel avenir !

Il y aura toujours des gens comme Hal et Jensen, comme moi. Pour qui le bonheur des autres est une étincelle à souffler, arroser et piétiner, de peur que sa lumière fasse ressortir notre malheur. (p89)


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