Du sang, de la volupté et de la mort

On connaît surtout Maurice Barrès pour ses convictions politiques, discutables a posteriori, hélas elles font de l’ombre à son œuvre littéraire, riche et importante, influente sur la génération d’écrivains tels que Montherlant, Mauriac, Aragon ou Bernanos. Il était d’ailleurs surnommé le Prince de la jeunesse, de cette jeunesse hantée par la guerre de 1870.Nous avons souhaité exhumer de l’oubli, ce recueil de nouvelles qui délivrent des impressions de voyages, effectués en Espagne et en Italie autour de 1892, d’un jeune auteur encore exalté par le Romantisme persistant de la fin du XIXe siècle. Le titre du recueil rappelle l’esthétisme décadent de cette époque dont les nouvelles reprennent les thématiques mais ce titre ne rend pas justice au traitement que M. Barrès en fait ; la mélancolie, les passions violentes et la contemplation esthétique demeurent pour lui un moyen de « cultiver son moi, non tant pour le parer que pour le fortifier : Du Sang, de la volupté et de la mort constitue la défense et l’illustration de l’égotisme » affirme J.-M. Wittmann dans sa préface.