Femmes en colère
  • Date de parution 09/03/2022
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 120 gr
  • ISBN-13 9782253107347
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Huis-clos

Femmes en colère

4.29 / 5 (764 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Cour d’assises de Rennes, juin 2020, fin des débats : le président invite les jurés à se retirer pour rejoindre la salle des délibérations. Ils tiennent entre leurs mains le sort d’une femme, Mathilde Collignon. Elle est accusée d’un crime barbare, qu’elle a avoué, et pourtant c’est elle qui réclame justice. Dans cette affaire de vengeance, médiatisée à outrance, trois magistrats et six jurés populaires sont appelés à trancher : avoir été victime justifie-t-il de devenir bourreau ? Neuf hommes et femmes en colère doivent choisir entre punition et pardon.Au cœur des questions de société contemporaines, un suspense haletant porté par une écriture au scalpel.L’alternance des récits est particulièrement réussie. Un roman aussi glaçant que captivant, tant d’un point de vue légal que moral, et qui suscite l’émotion et la réflexion. Page des libraires.Une fine analyse sur la place des femmes dans la société française et un révélateur très pédagogique d’un des rouages de la justice, par un auteur déjà triplement primé. Challenges.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 09/03/2022
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 120 gr
  • ISBN-13 9782253107347
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Un autre titre récent trouvé en bouquinerie, en même temps que "Florida", mais une pioche bien plus fructueuse…


Le roman est construit sur une alternance.

D’un côté, les délibérations des jurés dans une affaire de meurtre.

De l’autre, la parole de l’accusée, en attente du verdict dans sa cellule.


Mathilde Collignon paraît devant la justice pour un crime qu’elle a avoué -et commis-, sur la personne de deux hommes qui l’ont violée. Un viol pour lequel elle-même n’a pas porté plainte, consciente de ses faibles chances d’obtenir réparation, et de son profil de "mauvaise victime". Mathilde a subi son viol lors d’une rencontre initiée sur internet, suite à des échanges au cours desquels elle a clairement exprimé aimer le sexe et être ouverte à de nouvelles expériences.


L’affaire suscite, à l’extérieur, débats et crispations, opposant deux camps irréconciliables : ceux qui, considérant Mathilde elle-même comme une victime, réclament son acquittement, et ceux qui, doutant de son mobile, exigent face à la "barbarie" de son crime la plus grande sévérité. "Femmes en colère" louvoie ainsi entre la question de l’inanité de la vengeance et celle de l’insupportable impunité des violeurs.


Un roman court, aussi, mais diablement efficace bien que jamais expéditif, la narration sur le vif (presque journalistique, même, par moments) permettant à l’auteur de s’appuyer sur l’observation pour engager un passionnant questionnement sur la mécanique judiciaire.


Les débats, notamment, entre les jurés, se révèlent très instructifs, et démontrent la difficulté et les limites d’un système certes démocratique, mais soumis à la subjectivité d’individus influencés par leur milieu, leurs opinions, les médias, et par les arguments des différentes parties -défense et accusation-, qui se sont souvent autant efforcées de les toucher que de les convaincre.


Ceci dit, la justice, même appliquée par des professionnels, l’est aussi par des individus, motivés parfois autant par leurs intérêts personnels que par leurs convictions ; ainsi ces avocates des victimes, choisies parce qu’elles sont des femmes, et qui comptent sur les retombées médiatiques de l’affaire, dont les enjeux dépassent le dossier Collignon, pour asseoir leur réputation. 


Enfin, on peut s’interroger sur la légitimité de l’appareil judiciaire lui-même, qui s’inscrit dans une organisation sociétale comportant ses propres iniquités. Quid de l’objectivité, de la neutralité, quand ce sont essentiellement des hommes (juge, experts médicaux, commissaire de police), héritiers d’une culture patriarcale, qui jugent la culpabilité d’une femme s’estimant en légitime défense non pas tant face à des individus qu’à un système qui ne lui permet pas de faire valoir ses droits ?


Mais le roman montre aussi que, bien que perfectible et parfois perverti par sa propre complexité, le dispositif judiciaire reste sans doute à ce jour le meilleur garant, pour ceux, victimes ou coupables, qui intègrent ses rouages, de leur dignité et/ou de leur besoin de réparation.


C’est à la fois très habile et très prenant, avec en prime une pirouette finale que l’on n’a pas vu venir…



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