Leur âme au diable
  • Date de parution 02/03/2022
  • Nombre de pages 672
  • Poids de l’article 358 gr
  • ISBN-13 9782290364109
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Sectes, Manipulation France

Leur âme au diable

3.87 / 5 (227 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le 28 juillet 1986, deux camions-citernes remplis d'ammoniac liquide destiné à une usine de cigarettes sont braqués. 24000 litres envolés, sept cadavres, une jeune femme disparue.Les officiers de police judicaire Nora et Brun enquêtent. Vingt ans durant, des usines serbes aux travées de l'Assemblée nationale, des circuits mafieux italiens aux cabinets de consulting parisiens, ils vont traquer ceux dont le métier est de corrompre, manipuler, faciliter la machine à cash des cigarettiers. David Bartels, le lobbyiste mégalomane qui intrigue pour amener politiques et hauts fonctionnaires à servir les intérêts de son entreprise.Anton Muller, son homme de main, exécuteur des basses oeuvres. Sophie Calder, proxénète à la tête d'une société d'événementiel sportif.Ambition, corruption, violence. Sur la route de la nicotine, la guerre sera totale.

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  • Date de parution 02/03/2022
  • Nombre de pages 672
  • Poids de l’article 358 gr
  • ISBN-13 9782290364109
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Durant cette période de pandémie on a pu lire quelques articles de presse faisant état d'une étude scientifique soutenant le fait que les fumeurs étaient moins affectés par le SARS Cov2 sans en expliquer d'ailleurs les raisons. Désormais, ce n'est pas tant le contenu de cette étude qui est sujet à caution mais le fait que les chercheurs qui l'ont rédigée aient des lien étroits avec l'industrie du tabac et qu'ils se sont bien gardés de signaler, raison pour laquelle ces publications ont été retirées alors même que les résultats étaient remis en cause. On mesure ainsi toute l'ampleur de la sphère d'influence des cigarettiers afin d'écouler sans vergogne leurs produits, un sujet que Marin Ledun aborde avec son dernier ouvrage, Leur Ame Au Diable, qui évoque, sur l'espace de deux décennies, les dérives de l'industrie du tabac en abordant également les thèmes de la contrebande et du trafic d'influence au détour d'une époustouflante fresque noire.

28 juillet 1986, région du Havre. Le braquage spectaculaire de deux camions-citernes tourne au massacre avec la mort de sept hommes et la disparition de 24'000 litres d'ammoniac destinés à une usine de cigarettes. Si l'enquête échoit à la brigade criminelle, l'inspecteur Simon Nora, affecté à la brigade financière, va investiguer dans le milieu des cigarettiers et de leurs fournisseurs pour analyser les données comptables de ces entreprises. L'OPJ Patrick Brun, lui est chargé d'enquêter sur la disparition d'une jeune femme, Hélène Thomas, dont les parents n'ont plus de nouvelles depuis plusieurs semaines. Deux enquêtes en apparence sans lien convergeant vers l'inquiétant lobbyiste David Bartels qui assoit son influence sur les politiciens et hauts fonctionnaires de la République pour le compte d'European G. Tobacco. Sur fond de trafic d'influence, de proxénétisme et de contrebande entre les luxueux cabinets de consulting parisiens, la mafia italienne et les pays des Balkans, les deux policiers vont mettre à jour la corruption, la manipulation ainsi que la violence qui s'exerce au sein d'une inquiétante industrie du tabac dénuée de tout scrupule.

D'entrée de jeu, il importe de souligner la scène de braquage magistrale qui fait office d'ouverture du roman en devenant le catalyseur d'un récit dantesque et foisonnant où l'auteur dézingue tout azimut les dérives du business de la nicotine. Précis, glaçant et extrêmement cruel, ce braquage n'est pas sans rappeler le prologue de l'attaque du fourgon blindé d'Underworld USA de James Ellroy. Cette référence n'a rien d'un hasard puisque l'on retrouve l'influence de l'oeuvre d'Ellroy aussi bien dans le style que dans la construction narrative et surtout dans l'intensité des personnages qui traversent l'intrigue. Digéré, assimilé, Marin Ledun transcende son modèle avec une rare maîtrise. Il nous livre ainsi une fresque noire à la fois équilibrée et digeste que l'on lit d'une traite tant le roman tient toutes ses promesses en matière d'intrigues croisées qui nous bousculent au gré des événements réels qui ont marqué la lutte contre le tabac et que cette industrie dévoyée tente de contourner par tous les moyens que ce soit par le biais d'études scientifiques douteuses ou par un lobbyisme effréné que l'auteur décortique avec une rare minutie. L'intérêt du roman réside également dans l'incarnation des frasques d'entreprises peu scrupuleuses conjuguant leurs intérêts financiers sur le dos de la santé publique, ceci au travers d'une galerie de personnages se caractérisant tous par l'excès de leurs traits de caractère. L'histoire s'articule donc autour du lobbyiste mégalomane David Bartels et de son homme de main Anton Muller s'occupant de l'élimination physique des obstacles qui peuvent survenir. En matière d'excès, nous ne sommes pas en reste avec les enquêteurs Patrick Brun et Simon Nora sacrifiant leurs vies privées respectives sur l'autel des investigations qu'ils mènent pour confondre leurs adversaires qui s'ingénient à mettre en place des marchés parallèles de la cigarette pour augmenter leurs profits ou des agences de "modèles" qui vont exercer leurs charmes aussi bien sur les circuits sportifs que dans les "salons cosys" où gravitent politiciens et fonctionnaires de haut rang prenant des décisions en matière de santé publique. C'est l'occasion pour Marin Ledun de dresser de très beaux portraits de femmes qui vont précipiter le destin funeste de certains protagonistes de l'intrigue. 

Ainsi Leur Ame Au Diable devient le pavé dans la mare de l'industrie du tabac avec un récit génial, tout en nuance qui nous livre les arcanes d'entreprises bien implantées dans notre société restant peu regardantes en matière d'éthique pour maximiser des profits colossaux sur fond d'accoutumances et de maladies mortelles. Un massacre orchestré et douloureusement silencieux, malgré toutes les mises en garde, que Marin Ledun décline avec une rare justesse.


Le pitch

En juillet 1986, des hommes cagoulés braquent deux camions-citernes remplis d’ammoniac liquide destiné à une usine de cigarettes. Ils laissent derrière eux 7 morts. Les flics Nora et Brun, qui ne se rencontrent qu’au dernier quart du livre, enquêtent. Jusqu’à l’obsession, pendant vingt ans. Un grand roman sur le capitalisme moderne.


Pourquoi je vous le conseille ?

Parce qu’on en apprend de belles sur une industrie florissante, qui tue en toute légalité. Pour l’humour cynique. Pour ces personnages noirs, obsédés, malsains auquel on arrive à s’attacher en dépit de tout. Pour l’écriture nerveuse qui colle à l’action. Pour motiver ceux qui souhaiteraient arrêter de fumer.

UNE MACHINE DE GUERRE PROSPÈRE ET CORROMPUE. Un roman-fleuve passionnant et plein de colère qui dissèque les mécanismes d’influence de l’industrie du tabac dont les produits causent chaque année 7 millions de morts dans le monde. Et tous les moyens sont bons pour que la marchandise se vende. Lobbying, corruption, chantage, meurtres, et j’en passe. D’un cynisme éprouvant et édifiant, on découvre les coulisses d’un empoisonnement massif autant que légal, car trop rémunérateur pour être combattu par les Etats.

UNE ÉCRITURE NERVEUSE. Les 600 pages se lisent d’une traite grâce à l’écriture comportementale, directe, sans artifice de Ledun. Un style qui privilégie les phrases courtes, les dialogues, les ellipses, la variété des points de vue.

DES PERSONNAGES POSSÉDÉS. J’ai retrouvé une touche d’Ellroy dans le style nerveux et direct, dans la volonté de nouer événements historiques réels et fiction, mais aussi dans le profil des personnages que l’on suit sur une longue période. Exaltés, obsessionnels jusqu’à la rupture et la perdition. Tentés par tous types d’excès, drogue, sexe, alcool… ils ne vivent que pour ou par leur quête désespérée, coût que coûte, s’oubliant eux-mêmes quelque-part en chemin. Un roman très noir en cela aussi.


Marin Ledun abandonne la veine humoristique de ses derniers romans, et celle intimiste des précédents, pour revenir à ses premières amours avec cette charge contre l’industrie du tabac : Leur âme au diable.

Cela commence en juillet 1986, avec le braquage de deux camions contenant de l’ammoniac destiné à un fabriquant de cigarette (oui il y a de l’ammoniac dans les cigarettes, entre autres). Bilan sept morts. Simon Nora ne sait pas que l’enquête qu’il démarre va changer sa vie et le hanter pour les 20 années à venir. Non loin un autre flic, Brun, recherche Hélène, vingt ans, qui ne donne plus de nouvelles à sa famille. Lui non plus n’en reviendra jamais.

Ils vont croiser la route de David Bartels lobbyiste de l’industrie du tabac, Anton Muller son âme damnée, Sophie Calder à la tête d’une équipe de société d’événementiel sportif avec ses hôtesses – prostituées. Ils vont se battre durant 20 ans contre des intérêts qui les dépassent complètement, contre une industrie qui a des moyens inimaginables. Dans la lutte de David contre Goliath, contrairement à la légende, ce n’est généralement pas David qui gagne.

Assurez-vous que vous êtes en forme avant d’attaquer les 600 pages du dernier roman de Marin Ledun. Rien ne vous sera épargné, et vous risquez de finir déprimé tant il refuse de céder à la moindre tentation de happy end. Oui, ce sont ceux qui ont le plus d’argent qui gagnent à la fin, on est dans notre sale monde, pas dans une uchronie, les lobbyistes, les corrupteurs et les corrompus, les intérêts privés ont toujours le dessus sur l’intérêt collectif et la santé publique.

A moins d’être d’une naïveté confondante, on ne peut pas dire que ce soit une grosse surprise. On le savait donc. Mais le voir ainsi décortiqué sans pitié fait quand même mal au ventre. Dans un style « à la Manotti », direct, sans gras, phrases et chapitres courts, l’auteur nous balade à travers toute l’Europe. Il nous fait témoins de toutes idées géniales de l’affreux Bartels et de ses complices pour contourner les lois antitabac qui commencent à émerger et continuer à convaincre les foules que fumer est synonyme de liberté, d’émancipation et même, pourquoi se gêner, de santé.

Si j’avais un petit (tout petit) bémol, c’est qu’à force de recherche l’efficacité et le rythme, il oublie parfois de nous intéresser aux personnages et qu’on se soucie peu de leur devenir, pour ne s’intéresser qu’au jeu d’échecs très inégal entre les flics et un procureur d’un côté, et l’industrie du tabac de l’autre. Et tant pis pour les pions, fous, cavaliers et tours sacrifiés durant la partie.

Pour le reste, une lecture fort instructive, qui réussit à présenter de façon passionnante ce qui a sans le moindre doute représenté des quantités impressionnantes de travail de documentation et de réflexion pour saisir les tenants et aboutissants. Un travail titanesque que l’auteur a eu le talent de digérer et transformer en œuvre romanesque, pour que le lecteur moins vaillant, comme vous et moi, puisse lui aussi déprimer. Merci Marin Ledun !

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