L'homme qui a vu l'homme
  • Date de parution 14/01/2015
  • Nombre de pages 512
  • Poids de l’article 276 gr
  • ISBN-13 9782290078785
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 113 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Espagne France

L'homme qui a vu l'homme

3.75 / 5 (201 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

La tempête Klaus vient de s'abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d'un militant basque, Jokin Sasko, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n'est pas un cas isolé. La jeune Eztia, soeur du disparu, lui ouvre les portes d'un monde de mensonges et de trahisons. Tandis que deux tueurs tentent d'étouffer la vérité, la vie d'Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 14/01/2015
  • Nombre de pages 512
  • Poids de l’article 276 gr
  • ISBN-13 9782290078785
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 113 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Polar à l'intrigue impeccable, "L'homme qui a vu l'homme" est aussi et surtout un roman intelligent et audacieux, qui s'attaque à un sujet hautement tabou.


Pays Basque, fin janvier 2009.

Klaus vient de ravager le littoral et les terres du Sud-ouest français, et fait la une de tous les médias. Une distraction bienvenue pour les responsables de la disparition, une dizaine de jours plus tôt, de Joskin Sasco, qui n'ont pas intérêt à ce que des journalistes trop curieux enquêtent sur ses circonstances et ses motifs.


Iban Urtiz, malgré son patronyme et des origines vaguement basques (par son père, décédé lorsqu'il n'était encore qu'un enfant), est un "erdaldun", c'est-à-dire un étranger. Fraîchement débarqué de Savoie, il ignore les véritables raisons qui l'ont poussé à postuler pour le Lurrama, journal bayonnais, et à venir s'installer dans cette région dont, ainsi qu'il le réalise très vite, il ignore les codes, l'histoire et les mœurs. Troublé par ce qu'il découvre à l'occasion de ses investigations dans le cadre de l'affaire Sasco, ému par la sœur de ce dernier, fermement décidée à faire éclater la vérité sur la disparition de son frère, Iban persévère, jusqu'à l'obsession, et fait rapidement l'objet de menaces.


Marin Ledun nous entraîne dans un univers opaque, au cœur d'une guerre souterraine et qui tait son nom, où représentants de l'ordre et criminels partagent les mêmes méthodes. 


"L'homme qui a vu l'homme" sort de l'ombre ces commandos paramilitaires, héritiers des GAL (Groupes Antiterroristes de Libération espagnols, à la fois étatiques et clandestins, qui dans les années 80, opéraient contre le terrorisme), qui, associant mercenaires et policiers espagnols, pratiquent enlèvements, détentions arbitraires et tortures, sous prétexte de la menace que représente l'ETA. Sous couvert des accords de lutte anti-terroriste passés entre la France et l'Espagne depuis 2001, ils opèrent sur le territoire français en toute impunité, protégés par de haut fonctionnaires qui, des deux côtés de la frontière, s'accordent pour protéger et dissimuler leurs agissements.

La politique de communication menée en parallèle par les autorités, agitant les épouvantails du complot, d'une menace omniprésente, rend la voix des victimes inaudibles et leur volonté de réclamer justice sans recours. 


On se croirait presque dans un pays d'Amérique latine, pendant les années noires de répression... ce que suggère l'auteur semble dépasser l'imagination. Il s'inspire pourtant d'un fait réel récent et géographiquement proche de nous, celui de la disparition non élucidée du militant basque Jon Anza (pour en savoir plus, c'est entre autres ICI).


En choisissant comme personnage principal un néophyte de la question basque, Marin Ledun évite cependant le piège du manichéisme : si son héros est prêt à mettre sa vie en danger pour rendre justice à Joskin Sasco, victime d'une bavure commise par des individus sans légitimité judiciaire, il peine à comprendre, à l'heure de la mondialisation, le combat indépendantiste mené par ces militants "abertzale" pour ce morceau de terre coincé entre France et Espagne.


L'intrigue est par ailleurs pour l'auteur le prétexte à une réflexion plus générale sur le bien-fondé de l'utilisation de méthodes violentes en réponse à la violence, souvent incompatibles avec discernement et intégrité.


Se nourrissant d'une terreur à la fois masquée et invincible, "L'homme qui a vu l'homme" est un roman passionnant, glaçant, d'une implacable rigueur.


Pays basque nord, janvier 2009. La tempête Klaus vient de s’abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autours de la disparition d’un militant basque, Jokin Sasco, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n’est pas un cas isolé. La jeune Eztia, sœur du disparu, lui ouvre les portes d’un monde de mensonges et de trahisons où enlèvements, tortures et séquestrations sont devenus les armes de l’ombre. Tandis que deux tueurs tentent d’étouffer la vérité, la vie d’Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.


Marin Ledun est un auteur qui aime traiter de sujets qui dérangent, tout au moins de sujets qui donnent à réfléchir. Le roman « Les visages écrasés » paru en 2011 avait pour cadre la souffrance des salariés en entreprise, « Dans le ventre des mères » paru en 2012, avait lui pour toile de fond les biotechnologies et ses dérives possible. Ici nouveau sujet, une enquête sur la disparition d’un membre présumé de l’ETA, menée par deux journalistes en plein cœur du Pays basque. Sujet peu traité dans la littérature policière française et qui, instantanément, prend des allures de complot et de secret politique. Enormément de questions se posent à la lecture de ce roman : d’abord quel est le rôle ou la (non)participation des états dans ce genre d’affaire ? Quels sont les rapports entre les polices françaises et espagnoles ? Pourquoi un tel silence dans les médias nationaux face à ses actes d’une barbarie inouïe ? D’où viennent les financements ? Comment fonctionne la justice qui semble vouloir enterrer plutôt hâtivement les faits et se complait dans des simulacres de procès ?


Je dois bien avouer que je ne suis pas une spécialiste du problème basque mais la lecture de ce livre donne forcément envie de creuser la question. J’ai ainsi découvert que l’histoire du roman avait pour départ un fait divers bien réel, la mort du militant basque Jon Anza, membre actif de l’ETA, disparu mystérieusement en 2009 à Toulouse et dont le corps est resté dix mois à la morgue avant d’être identifié. Les conditions plus qu’étranges de cette disparition avaient fait l’objet d’une enquête qui fut classé sans suite par le parquet au grand désarroi des familles.

C’est donc un polar et une enquête « journalistique » que nous propose Marin Ledun. Le premier des deux journalistes c’est Marko Elizabe, 100% basque et vieux loup des salles de rédaction, caméraman de son état et qui, suite au décès de sa femme, erre dans la vie comme une âme en peine. Le second, Iban Urtiz, basque d’origine mais n’ayant pas vécu sur le territoire, donc fiché dès le départ comme un erdaldun (étranger), est un jeune journaliste fougueux et impétueux, qui va faire sienne une quête de la vérité qui le mènera bien loin dans l’histoire et la politique de cette région qui cultive le secret. Le duo est improbable mais fonctionne très bien, ils vont mener une enquête parallèle pour finalement finir par partager certaines informations.

Il y a également de belles figures de femmes dans ce roman et ce ne sont pas des personnages secondaires. Eztia, la sœur du disparu, représente à elle seule toute la fierté et la colère de ce peuple, c’est l’âme véritable de l’histoire.

Une chose qui m’a profondément choqué c’est de me rendre compte du pouvoir des Etats (je suis naïve parfois) et de l’arsenal qui existe pour briser toute forme de contestation. Je pense par exemple à la loi inadmissible de l’incommunication (loi espagnole) qui désigne la période qui suit l’arrestation d’une personne supposée appartenir à un réseau terroriste et qui permet d’interroger, dans un lieu tenu secret, sans présence d’un avocat, pendant une durée qui peut aller jusqu’à 13 jours. De quoi briser toute résistance.

Une chose que l’auteur réussi parfaitement à faire ressentir c’est l’angoisse et la douleur des familles et leurs impuissance face à des évènements que bien souvent ils pensent maîtriser mais qui finissent par les dépasser. Marin Ledun ne prend pas partie pour une cause mais dénonce principalement la déshumanisation des Etats et des Institutions. Ses personnages ont une profondeur psychologique très travaillée et se trouvent catapultés dans un monde d’une violence extrême ou le silence ravage aussi surement que les armes torturent.

Ce roman est une superbe illustration des maux de notre époque, ou les victimes et les bourreaux s’interchangent, ou les plus abjectes actions trouvent une justification.



Marin Ledun signe là un roman exceptionnel. C’est complexe mais captivant. Une plume affutée et un sens du dialogue époustouflant. Un des plus beaux romans de ce début d’année.


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