Récits du Monde Mécanique
  • Date de parution 20/04/2017
  • Poids de l’article 365 gr
  • ISBN-13 9782354085483
  • Editeur MNEMOS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Steampunk Dystopie et Uchronie Ouvrage de référence de l'auteur Conspiration, espionnage,militaire

Récits du Monde Mécanique Tome 1 Smog of Germania

3.81 / 5 (65 notes des lecteurs Babelio)

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  • Date de parution 20/04/2017
  • Poids de l’article 365 gr
  • ISBN-13 9782354085483
  • Editeur MNEMOS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Depuis le temps que je voulais me lancer dans cette trilogie steampunk ! Smog of Germania est en effet le premier volume des Récits du monde mécanique de Marianne Stern, parue aux éditions du chat noir. J’ai calé cette lecture et la trilogie entière dans la catégorie bonus du défi Un hiver au chalet. Ca devait me rapporter 3 points. Mais ça ne m’en apportera qu’un seul, car j’en resterai là : Smog of Germania a été une très très grosse déception.

Un roman steampunk au background original

La représentation d’un Reich décadent

C’est majoritairement ce qui m’a plu dans Smog of Germania. On est dans un roman purement steampunk avec tous les ingrédients habituels : smog, vapeurs, industrie galopante, automates, ferraillerie, machines volantes etc. etc. J’aime beaucoup ce genre d’ambiances.

Ce qui fait la force de Smog of Germania, c’est son décalage géographique. Ici, on n’est pas dans le cadre habituel anglais victorien. On n’est pas à Paris non plus; on trouve pas mal de récits pendant l’Exposition Universelle. Non, Smog of Germania se passe en Allemagne, en 1900, dans une des plus grandes villes de la civilisation occidentale de cet univers : Germania. Il s’agit d’uchronie, puisque le Kaiser a mis à genoux l’Alsace Lorraine. France et Allemagne sont d’ailleurs en guerre.

J’ai particulièrement aimé la peinture de la ville, entre dorures impériales et poussières suffocantes des bas-fonds industriels de Germania. Si cette représentation est assez classique, elle est assez réaliste aussi.

Un décentrement géographique, et une ambiance particulière, très décadente. Le Kaiser semble devenir fou, et sa violence exploser. D’autre part, il gravite autour de lui une aristocratie complètement défoncée. L’absinthe coule à flots, les corps se mélangent, la violence s’exacerbe. Il ne semble plus y avoir de limite et de raison dans cet univers. C’est assez déstabilisant, ça fonctionne très bien.

Mais une intrigue pas très originale

En revanche, l’intrigue ne m’a pas passionnée. Elle est construite autour d’un vaste complot qui allie scène politique et diplomatique et intrigues de cour. Du classique, qui impacte, tout aussi classiquement, la protagoniste, Viktoria – « celle qui n’est pas grand chose et qui semble insignifiante mais en fait pas du tout ». La fille du Kaiser est en grrrrrand danger, et elle doit fuir. Le rythme du roman prend alors l’allure d’une course contre la montre quand Viktoria échappe de peu à une tentative de meurtre. Sauvée par Jeremiah, la main armée de l’Empereur, elle doit se transformer en pauvre hère des bas-fonds. C’est là encore très classique le coup de l’aristocrate capricieuse qui devient peu à peu plus humble, sortie de ses dorures.

Alors on ne s’ennuie pas une seule seconde. C’est dynamique, rythmé, les rebondissements arrivent au bon moment et les révélations apportent leur lot de suspense. De plus, l’écriture est plutôt immersive, et la relecture est parfaite (merci Vincent Tassy). Je regrette cependant les quelques mots d’allemand dont sont truffés les dialogues – ça fait très artificiel selon moi. Un peu trop volonté de faire « couleur locale ». Mais ça se lit, et jusque là, ça aurait pu être une bonne lecture.

Un roman érotique ?

Des personnages catastrophiques

Ca aurait pu, mais il y a un gros mais. Qui est rédhibitoire pour moi et ne m’a pas permis d’aller gratter derrière pour aller chercher dans ce roman sa substantifique moëlle.

D’abord, les personnages. Il n’y en a pas un potable. Viktoria est le cliché de l’aristo capricieuse et arrogante. Jeremiah mi humain-mi automate, tueur expérimenté, qui est aux yeux de Viktoria aussi repoussant que séduisant. C’est Christian Grey avec une moitié automate. Le même traumatisé de la vie et de l’amour, inadapté aux relations sociales et amoureuses (« Quittez-moi, je suis un monstre » / « Mais non je vous aime » / « Ne faites pas ça petite idiote »). Son frère (non, on n’est pas dans Vampire Diaries) n’est pas mieux. Derrière ce trio, une panoplie de personnages, chacun dans son rôle : l’aristo traîtresse (insoupçonnable car « trop grosse et moche » – soupir devant cette figure trop souvent vue et revue), le fils banni qui revient en cachette, les figurants des bas-fonds et ceux des salons impériaux…

Harlequin version 2022

L’ennui de tous ces personnages, c’est qu’aucune femme ne parvient à conserver ses seins dans son corsage plus de 10 lignes, et que chaque personnage masculin est un queutard invétéré. Je sais bien qu’on est dans un roman qui dépeint la décadence d’un régime, d’une société et d’une aristocratie qui s’ennuie. C’est donc cohérent d’avoir des personnages qui se conduisent de manière tout aussi décadente.

Je me sens cependant un peu flouée, car le résumé ne laissait pas entendre que Smog of Germania était en fait un roman érotique. Et particulièrement catastrophique de mon point de vue dans la représentations de relations entre les hommes et les femmes et celle des corps. Là encore, on peut dire que c’est « justifié » par l’époque. Mais enfin, l’agression sexuelle par ici, le viol par-là (ah non, deux, ah non, trois, ah non… etc.) : c’est comme le comique de répétition, à la longue ça devient lourd. On n’a pas besoin de quinze scènes où un vicelard veut « jouer » avec une femme mal en point pour comprendre que l’époque est décadente, merci bien.

Quant aux scènes de sexe « consenti », elles sont maladroites, et d’un autre temps : une femme se faisant plaquer contre un mur et détrousser de manière musclée, virile et sauvage, avec un « Tais-toi » bien directif : pourquoi tant de clichés et de descriptions qui s’étalent sur trois pages, dignes d’un mauvais harlequin ?

Enfin, Viktoria qui s’éprend de son Jeremiah « parce qu’il est repoussant mais séduisant mais repoussant mais séduisant mais pas humain mais un peu quand même mais a t-il un cœur sous un armure oui j’en suis sûre et de toute façon je ne peux plus vivre sans lui » : au secours. Cette romance n’est vraiment pas réjouissante, lui la considérant comme une gamine sans cervelle et elle qui nous sort des tirades aussi larmoyantes que dans Paul et Virginie… J’ai hésité entre le ridicule et le lassant.

Smog of Germania ne m’a malheureusement pas séduite. Je n’ai pas réussi à retirer toute cette couche d’érotisme malaisant pour aller chercher les bons côtés de ce roman derrière. Certes, est dépeint ici un Reich décadent, mais était-il vraiment nécessaire de convoquer à ce titre tout cet attirail de stéréotypes, de clichés relationnels et de noyer ce roman sous ce sexe omniprésent ? La décadence ne rime pas forcément avec lourdeur et gros sabots… Néanmoins, je salue le travail de représentation steampunk et l’originalité du cadre germanique, peu commun. J’aurais du mal à conseiller ce roman, toutefois il semble que les tomes se lisent de manière indépendante et que le dernier tome, Realm of Broken faces, est meilleur.


Germania, début des années 1900, capitale du Reich. À sa tête, le Kaiser Wilhem, qui se préoccupe davantage de transformer sa cité en quelque chose de grandiose plutôt que de se pencher sur la guerre grondant le long de la frontière française – et pour cause : on dit qu’il n’a plus tous ses esprits. Un smog noir a envahi les rues suite à une industrialisation massive, au sein duquel les assassins sont à l’oeuvre.

Une poursuite infernale s’engage dans les rues et les cieux de Germania le jour où la fille du Kaiser échappe de peu à une tentative de meurtre. Objectif : retrouver les commanditaires. La chose serait bien plus aisée s’il ne s’agissait pas en réalité d’un gigantesque complot, qui se développe dans l’ombre depuis trop longtemps.

 

Attention ce roman est un coup de cœur! Merci à l’auteur qui m’a fait plonger dans les méandres du smog of Germania et qui m’a offert une lecture passionnante: ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi prenant et captivant.

Marianne Stern nous livre ici un roman aux accents steampunk. Nous sommes à Germania, capitale du Reich. A l’ouest, la menace de l’armée française gronde. Peu importe au Kaiser Wilhem, obnubilé par la grandeur de sa ville. Il rêve de concurrencer Paris et Napoléon. Il se dévoue jour et nuit à bâtir des chantiers faramineux pour dépasser en puissance et en beauté toutes les capitales du monde et asseoir la grandeur de Germania. Il développe l’industrie à grande échelle pour accéder à ses fantasmes de toute-puissance: un smog noir et épais a envahi les rues de la ville, dissimulant voleurs et assassins. Peu importe là aussi puisque seule l’élite du royaume a droit à de la hauteur, à de l’air pur et au soleil.

Le Kaiser a une fille, Viktoria qu’il fait protéger par son homme de main: l’Exécuteur. Ce dernier est une sorte d’automate mi-homme, mi-machine. Quand Viktoria échappe à une tentative de meurtre, elle s’évade grâce à ce chaperon inquiétant. Tous deux se réfugient sur le zeppelin de Maxwell, un pirate des airs aux airs de gentleman. Quel lien unit l’Exécuteur à Maxwell? Et surtout, qui en veut à la vie de Viktoria? Les apparences sont souvent trompeuses…

Le Kaiser est une transposition du Führer. Il joue à la guéguerre avec ses officiers dans une salle spécialement dédiée et il ne se rend pas compte de la grogne à l’extérieur. Bien protégé dans sa tour d’ivoire, il n’a qu’une idée en tête: faire de Germania la capitale du monde. L’auteur a sur faire du Kaiser un personnage ridicule mais à la fois suffisamment fou et inquiétant pour qu’on le prenne au sérieux. Il ne se soucie pas de ses enfants au point d’avoir congédié tous ses fils.

Seule sa fille Viktoria est à ses côtés au début du livre. C’est d’ailleurs elle l’héroïne de l’histoire. J’ai lu sur différents blogs qu’elle avait tendance à énerver par ses caprices et ses minauderies. C’est drôle car je n’ai pas du tout ressenti cela. C’est sûr, Viktoria est une Fraülein de la haute bourgeoisie. Elle a vécu dans un monde douillet, protégé de tout. Du jour au lendemain, elle est projetée dans un univers violent et rude. Le changement est grand. Cependant, j’ai trouvé que ce personnage s’adaptait bien à sa nouvelle existence. Elle n’hésite pas à prendre parti et se révèle une héroïne plaisante, au caractère affirmé. Cette Viktoria m’a beaucoup plu! 

Mais LE personnage qui m’a le plus passionnée et emportée est celui de l’Exécuteur: Jeremiah! Alors là je dis Wahou! J’aurais pu lire le roman rien que pour lui. C’est un homme qui a échappé à la mort: il est mutilé dans sa chair puisqu’il est mi-homme mi-automate. Le Kaiser l’a chargé des basses besognes de l’Etat à savoir faire disparaître tout opposant politique. Au contact de Viktoria, l’homme froid et taciturne qu’il est, va baisser la garde et nous offrir un autre visage. Au fil des pages, on en sait un peu plus sur son passé. En outre, l’auteur a l’intelligence de ne pas tourner la relation Viktoria-Jeremiah en une histoire d’amour collante et romantique! Elle a su doser parfaitement leurs sentiments sans oublier que l’action est au premier plan du roman. Jeremiah est un personnage qui possède une dualité intéressante, faite à son image. A la fois séduisant et repoussant, il m’a vraiment passionnée.

Outre ses personnages bien construits, Marianne Stern nous plonge dans une ambiance poisseuse, noire, qui colle à la peau à l’instar de ce smog qui envahit les rues et qui laisse proliférer aussi bien les criminels que les rats. L’industrialisation massive de Germania est bien décrite et on se laisse facilement perdre dans ce dédale de rues et de ruelles mal fréquentées. L’auteur y glisse aussi le thème de l’orfèvrerie avec l’ombre de Nicolas Flamel qui plane sur toute l’intrigue. Les machines et les automates ont leur place toute trouvée et restent des éléments bien inquiétants dans ce smog étouffant.

Smog of Germania est un coup de cœur pour moi. J’ai vraiment adoré ma lecture. Les personnages sont passionnants et l’intrigue possède de nombreux rebondissements. La plume de l’auteur m’a une fois de plus convaincue tant elle maîtrise le genre du steampunk à la perfection.

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