
Le Chant du prophète
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À Dublin, un soir de pluie, deux hommes frappent à la porte d’Eilish Stack. Membres d’une toute nouvelle police secrète – le GNSB -, ils demandent à s’entretenir avec son mari, enseignant et syndicaliste, mais celui-ci est absent. Larry se rend au commissariat dès le lendemain, puis disparaît dans des circonstances troublantes.
Tandis que le malaise s’installe peu à peu, Eilish voit son quotidien et celui de ses quatre enfants amputés d’une liberté qu’elle tenait pour acquise. Bientôt l’état d’urgence est déclaré, les rumeurs parlent de camps d’internement…
Prisonnière d’une logique cauchemardesque, jusqu’où devra aller Eilish pour protéger les siens ?
Quand on avait rencontré Paul Lynch en 2019 pour son troisième roman, il nous avait dit comment il était hanté à l’époque par le conflit syrien. D’ailleurs, pour lui, Grâce et l’errance de son héroïne dans l’Irlande de la fin du 19ième siècle prenaient en compte, d’une certaine manière, cette tragédie migratoire. Constatant certainement qu’une guerre, si elle est lointaine, ne nous touche pas vraiment, il a décidé d’adapter ce récit de l’horreur à l’Irlande de demain dans ce très hypnotique roman.
« …à chaque moment le monde s’achève en un lieu et nulle part ailleurs, la fin du monde est toujours un événement circonscrit, elle arrive dans votre pays, entre dans votre ville et frappe à votre porte, mais elle n’est pour les autres qu’une vague menace, un bref compte rendu dans un bulletin d’information, l’écho d’événements transformés en récit… »
Nombreuses, très nombreuses sont les leçons à retenir de cette histoire de l’Irlande qui sombre dans le nationalisme, la dictature fasciste et chacun trouvera aisément les liens qui relient Le chant du prophète à la guerre civile en Syrie mais aussi aux privations de libertés dans les temps COVID, dans le triste théâtre nazi lors de leur accession au pouvoir, dans les agissements et les discours des minables qui nous accablent…
» Et quand on prend le contrôle des institutions, alors on prend aussi le contrôle des faits, on peut modifier toutes les formes de croyance, les choses sur lesquelles tout le monde s’accorde, et c’est ce qu’ils sont en train de faire… ils entretiennent la confusion, et si l’on prétend qu’une chose en est une autre et qu’on le répète assez longtemps, eh bien elle finit par le devenir, et il suffit de le répéter indéfiniment pour que les gens l’acceptent comme une vérité_ rien de bien neuf là-dedans… »
Parlant de son écriture, Lynch nous avait confié que sa plume, ses choix stylistiques, étaient particulièrement guidés par l’histoire qu’il écrivait. Ainsi dans Un ciel rouge, le matin, La neige noire et Grâce, l’extrême noirceur des intrigues situées dans l’histoire ancienne de l’Irlande et des Etats Unis, était souvent éclairée par de délicieuses pages poétiques, au lyrisme désuet et précieux… d’un autre temps. On avait constaté un léger changement avec Au-delà de la mer, fruit d’une réflexion sur l’histoire vraie de deux pêcheurs perdus en mer. Ici, et il faudra un temps d’adaptation, difficile de retrouver l’écriture charmante de Lynch, les enluminures. Les chapitres sont longs, compacts, sans respiration, comme un rempart qu’il faut surmonter ou un labyrinthe à arpenter. Les dialogues sont inclus dans la narration, sans aucune signalisation de ponctuation, le verbe est dense. Dès le départ, cette absence de paragraphes, de pauses, oblige le lecteur à foncer tête baissée dans l’inconnu tout comme Eilish, l’héroïne de ce roman.
Paul Lynch possède sûrement un don pour créer des personnages inoubliables. Eilish, comme Grâce par le passé, est la belle illustration d’une personne embarquée sur un Styx qui semble être sa dernière voie et continuant à avancer sans broncher, cherchant la lumière dans le chaos. Nationalisme exacerbé, état d’urgence, perte des libertés, complotisme, fascisme, arrestations, emprisonnements, stigmatisations et enfin guerre civile… un abominable crescendo vers l’horreur raconté à hauteur d’innocents, la mécanique du désastre d’Eilish épouse brisée et mère de quatre enfants qui appréhenderont chacun à leur manière l’injustice, la barbarie, la guerre, la mort…
Un roman aussi précieux qu’effroyable éclairé par le talent et l’humanité de Paul Lynch.
TTTT - Bravo "Les trois premiers romans de Paul Lynch – Un ciel rouge, le matin (2014), La Neige noire (2015) et Grace (2019) – s’enracinaient dans cette Irlande rurale tragique des XIXᵉ et XXᵉ siècles. Le cinquième, ce Chant du prophète citadin, explose dans la banlieue d’un Dublin d’aujourd’hui. Et les familles irlandaises y souffrent comme celles d’Ukraine, de Syrie, de Palestine. Les citoyens européens que nous sommes deviennent ces réfugiés que nous accueillons si mal. Mais Lynch fait hallucinant thriller d’un effondrement démocratique possible avec les seules armes de la littérature. Et une héroïne enfermée dans sa tête jusqu’à ce que l’attente, le silence, la terreur la conduisent à l’empathie et la spiritualité. « Ce n’est pas la fin du monde que chante le prophète, comprend-elle enfin, mais le sort de certains d’entre nous, autrefois, aujourd’hui ou dans les temps à venir, il dit qu’à chaque moment le monde s’achève en un lieu et nulle part ailleurs, la fin du monde est toujours un événement circonscrit. » Même notre apocalypse ne sera pas grandiose."
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