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Débâcle
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Débâcle est le premier roman de Lize Spit, née, elle aussi comme Eva de Wolf l'héroïne de son roman en 1988 dans la région d'Anvers.
Eva est professeur d'arts plastiques à Bruxelles, elle reçoit une invitation de la part de Pim qui a repris l'exploitation agricole pour commémorer la mémoire de son frère Jan qui aurait eu 30 ans ce 30 décembre 2015.
Eva quitte Bruxelles pour rejoindre son village natal Bovenmeer, où elle n'a plus remis les pieds depuis 13 ans emportant avec elle un immense bloc de glace dans le coffre de la voiture !
Eva est née en 1988, la même année que Pim (fils de fermier) et de Laurens (fils du boucher du village), ils étaient inséparables étant enfants, on les surnommait les trois mousquetaires. Ils étaient inséparables jusqu'à l'été 2002 qui scella la fin de leur amitié.
Habilement Lize Spit va nous raconter ce qui pousse Eva à revenir à Bovenmeer, ce par le biais de trois périodes successives.
Elle décrit heure par heure la journée du 30 décembre 2015, jour après jour l'été 2002 et enfin parsème le tout d'anecdotes, d'événements familiaux, de souvenirs d'enfance.
C'est lent, très visuel, de manière presque cinématographique, on s'imprègne de l'ambiance, on voit défiler les images.
On découvre la famille d'Eva, son frère Jolan passionné d'insectes, on ressent l'ombre de Tess sa soeur prédécédée, sa soeur Tessie l'anorexique remplie de Toc, ses parents , une mère alcoolique, un père peu impliqué, une famille dysfonctionnelle.
La vie du village est bien décrite, la mère de Laurens à la boucherie qui aime colporter les ragots et petites histoires du village, tout le monde s'observe, tout se sait. Il n'y a pas grand chose à faire pour tromper l'ennui.
L'été 2002 est chaud, lourd, poisseux comme l'atmosphère du roman. Nos trois mousquetaires ados ont élaboré un jeu cruel où Tessie participe malgré elle, de crainte de perdre l'amitié de Pim et Laurens qui découvrent la sexualité, faut dire que les hormones travaillent un max, les corps des filles les émoustillent.
Eva est chargée d'inventer une énigme, devinette qui sera au coeur de l'intrigue. Les filles invitées par les garçons devront la résoudre et perdront un vêtement à chaque mauvaise réponse.
Cette cruauté entre eux tournera au drame.
Ce livre est noir, très glauque mais reflète bien je pense la vie de ce petit village campagnard et ce milieu social où il n'y a rien à faire pour braver l'ennui.
Lize Spit a une écriture extrêmement réaliste. La construction et le suspense sont magnifiquement maîtrisés. C'est glauque, malsain, collant, poisseux, cruel. Elle décrit à merveille la cruauté des adolescents.
Quelle claque ! Quelle imagination, un livre qui secoue, qui bouleverse, certaines scènes me poursuivent encore quelques semaines après la lecture. C'est lent, mais au fur et à mesure de la lecture, la tension monte, le mystère reste entier, on veut savoir ce qui est arrivé à Jan, le frère de Pim, savoir ce qu'Eva a vécu, quelle sera la vengeance d'Eva. Petit à petit les choses se mettent en place, l'écriture nous porte, une prouesse.
La couverture du livre est dérangeante, surprenante, elle n'a rien à voir avec l'histoire mais correspond bien à l'atmosphère du roman.
Une plume à suivre et à découvrir de toute urgence.
Ma note : un coup de ♥
La même année qu’Eva sont nés deux garçons dans le petit village flamand de Bovenmeer. Les « trois mousquetaires » sont inséparables, mais à l’adolescence leurs rapports se fissurent. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un plan : faire se déshabiller devant eux les plus jolies filles du village, et plus si possible. Pour cela, ils imaginent un stratagème : la candidate devra résoudre une énigme en posant des questions ; à chaque erreur, elle devra enlever un de ses vêtements. Eva doit fournir l’énigme et servir d’arbitre si elle veut rester dans le groupe. Elle accepte, sans savoir encore que cet « été meurtrier » la marquera à jamais. Treize ans plus tard, Eva retourne pour la première fois dans son village natal avec un bloc de glace dans son coffre. Cette fois, c’est elle qui a un plan.
Ma lecture
C’est peut-être à ça qu’on les reconnaît, les familles où ce qui est le plus essentiel va de travers : pour compenser, elles inventent un tas de petites règles et de principes ridicules. (page 326)
Dès la couverture il y a malaise alors on hésite, on sent que cela ne vas pas être facile et puis il y a le titre : Débâcle et malgré le chapeau sur le « a » on est pas protégé, on est pas à l’abri d’une vague de sentiments. Et on ne se trompe pas : dès le premier chapitre on comprend que l’on entre dans une lecture noire, sombre, poisseuse et à l’ambiance malsaine.
Eva est au centre de l’histoire et à travers deux étés, celui de 2002 où avec ses deux amis, Pim et Laurens, ils forment les trois mousquetaires, les seuls à Bovenmeer, village des Flandres, à être nés en 1988 et ont pour devise : Tous pour un, et celui de 2015, enfin plutôt une journée de 2015, où les heures s’égrènent lentement, faisant durer le supplice d’un acte calculé, préparé et attendu mais dont nous comprendrons tout le sens que dans les dernières pages, le tout ponctué de chapitres retraçant la vie de la famille De Wolf, où les parents se noient dans l’alcool et où les enfants Jolan, Eva et la petite Tessa vivent à la fois livrés à eux-mêmes mais également dans la crainte du moindre débordement.
Une enfance de misère, où la plus jeune des enfants souffre de troubles inquiétants dont seuls son frère et sa sœur se préoccupent, où la bande d’amis inventent un jeu stupide dont l’issue sera à l’origine d’un retour sur les lieux 13 ans plus tard.
Alors attention, ce livre il faut s’accrocher, tout au long de la lecture la tension est présente, on ne sait trop pourquoi car cela ressemble à la narration du quotidien et de jeux d’enfants, parfois poussés, mais il faut l’écouter Eva, les petits indices laissés ici ou là et on comprend que tout cela va mal finir, qu’elle-même attendait et préparait son retour, qu’elle va mal et que tout cela va prendre un tour que l’on est pas sûr de vouloir connaître.
L’écriture est sèche, épousant les pensées d’Eva enfant, devant pallier à des parents défaillant, mais également femme, une écriture maitrisée pour ne rien laisser transpirer et nous tenir jusqu’à la fin, entretenant une angoisse permanente et grandissante jusqu’à la révélation de la vérité qui sera bien en-deçà de ce que l’on peut imaginer. A la manière d’un thriller, d’un roman noir, mais noir de noir, du glauque, du puant, du poisseux qui vous répugne mais qui vous accroche et restera dans votre esprit très longtemps. Elle « colle » au récit, aux caractères, aux événements, elle distille son venin lentement, on le sent s’immiscer en nous, à travers les mots et les silences. Sans rien savoir, sans rien voir on se dit que l’on devrait refermer le livre, que les digues en nous vont lâcher, que la débâcle va arriver.
Alors on aurait aimé qu’il y ait moins de détails, moins de pages, parce que l’on comprend que cela va devenir insoutenable, mais l’auteure construit son roman en ne nous épargnant aucune scène, où amitié et abus se mêlent, où une chappe de plomb nous envahit et nous scotche au récit. On tente de comprendre, d’analyser l’ambiguïté d’Eva, amie fidèle et victime consentante voire active, on ne sait pas s’il s’agit d’amitié ou d’un remède à la solitude dans une famille qui n’a que le nom. Comment un milieu familial, le désœuvrement dans une bourgade rurale peuvent conduire à de telles perversités.
Commencer et lire ce roman c’est se lancer dans ce qu’il y a de plus noir, de plus malsain, vous êtes prévenus, âmes sensibles s’abstenir car vous n’en ressortirez pas indemne. Mais il n’empêche que je suis chamboulée, qu’il va me falloir plusieurs jours pour ne plus avoir en tête certaines scènes, pour laisser Eva à son destin mais qu’il y a comme cela des lectures où vous comprenez qu’il y a un réel travail d’écriture, de construction pour installer une unité, un décor, un univers où les enfants sont parfois des monstres et où les parents ne valent pas mieux.
A ne pas mettre entre toutes les mains, les trop sensibles, ou alors fermer le livre sans en connaître le dénouement mais pour cela il faut presque du courage. Moi je suis restée malgré tout, jusqu’au bout, hésitant plusieurs fois entre continuer ou arrêter, parce que je savais que la fin allait être à l’image de la tension installée au fil des pages, qu’il ne pouvait en être autrement, à la manière d’un poison injecté à petites doses mais dont l’effet serait dévastateur.
Débâcle est un premier roman, dérangeant, fort et implacable…… Je suis presque gênée de dire que j’ai aimé, mais oui j’ai aimé.
"Débâcle" est de ces récits qui vous empoisonnent lentement, insinuant presque à votre insu ses émanations toxiques en vous, de ceux que vous refermez avec la sensation d'être recouvert d'une pellicule poisseuse et vaguement nauséeuse...
Invitée par Pim, l'un de ses anciens camarades, à la fête posthume qu'il organise en hommage à son frère Jan, décédé treize ans auparavant, Eva se rend dans son village natal de Bovenmeer. Cela fait neuf ans qu'elle n'a pas remis les pieds dans la bourgade flamande, et le trajet vers les lieux de son enfance fait affluer les souvenirs, notamment ceux, bouleversants, de l'été 2002...
Laurens complétait alors le duo formé par Pim et Eva pour constituer la bande des trois mousquetaires, ainsi qu'ils s'étaient eux-mêmes surnommés, depuis que, seuls enfants de la commune nés en 1988, ils avaient évolué ensemble dans une classe annexe dont ils étaient les uniques élèves. Son exclusion des groupes de filles, et l'absence de stabilité affective au sein de sa famille dysfonctionnelle, entretint chez Eva le besoin désespéré de conserver sa place au sein de ce trio, l'amenant à calquer ses postures, ses envies et ses activités sur celles de ses deux amis. Avec l'arrivée de la puberté, la nature des jeux évolua, les visionnages de films pornographiques et de séances de masturbation en duo pratiquées en douce par les garçons remplaçant les baignades et les balades à vélo, la tentation de la perversion s'immisçant dans l'ingénuité enfantine.
Porté par la voix d'Eva, le récit se déroule lentement -au point que le début semble un peu long-, oscillant entre passé et présent, au gré d'épisodes qui, par bribes, et par le truchement de détails dont on ne prend souvent la mesure de la terrible signification qu'a posteriori, dessinent peu à peu les contours de son existence pathétique, et les racines du mal-être qui la hante depuis toujours, cette impression permanente d'être incomplète, jamais à la bonne place, ces complexes qui l'empêchent de porter des manches courtes ou de mener à bien ses relations aux autres.
Je n'ai pas envie de vous en dire plus, l'un des principaux intérêts de ce roman résidant dans sa manière de dévoiler progressivement, presque subrepticement, une réalité que l'on soupçonne insoutenable. Au fur et à mesure que l'on progresse dans le récit, chaque phrase, chaque anecdote, même anodines, semblent traduire un malaise de plus en plus prégnant sous lequel la tragédie affleure.
"Débâcle" est un récit douloureux et glaçant, d'une impitoyable habileté, qui met souvent mal à l'aise, car naviguant sur les zones d'opacité de la frontière entre innocence et cruauté. Et le contraste entre la fragilité béante qui perce sous l'apparent détachement avec lequel Eva s'exprime, et sa détermination à régler ses comptes avec un passé traumatisant, rend son témoignage d'autant plus poignant.
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