Les Dieux sauvages
  • Date de parution 01/10/2020
  • Nombre de pages 848
  • Poids de l’article 434 gr
  • ISBN-13 9782072792052
  • Editeur FOLIO
  • Format 177 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Top héroïne Post Apocalyptique Heroic Fantasy

Les Dieux sauvages Tome 1 La messagère du ciel

3.94 / 5 (124 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Depuis la chute du glorieux Empire d'Asrethia, le monde se trouve bouleversé. Dans certaines zones instables, les animaux subissent des mutations terrifiantes tandis qu'un système féodal se met en place, soutenu par une religion austère qui prêche la haine des femmes.Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d'en vouloir aux dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Pourtant, quand les dieux décident de régler leur querelle par l'intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l'espoir de tout un peuple.Avec Les dieux sauvages, Lionel Davoust signe une saga de fantasy épique et foisonnante, dans la lignée des oeuvres de George R. R. Martin ou Brandon Sanderson.

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  • Date de parution 01/10/2020
  • Nombre de pages 848
  • Poids de l’article 434 gr
  • ISBN-13 9782072792052
  • Editeur FOLIO
  • Format 177 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Je voudrais tout d’abord remercier Les éditions Critic ainsi que Book en Stock pour l’envoi de ce roman.

Ce nouveau roman de Lionel Davoust est le premier tome de la trilogie Les Dieux sauvages et se déroule dans l’univers d’Évanegyre. Chronologiquement, il se situe après La route de la conquête et avant Port d’âmes. L’empire d’Asreth a été détruit par les Dieux ce qui a causé des dommages très importants sur le monde et engendré des anomalies et des zones très dangereuses où il ne vaut mieux pas se promener sous peine de subir d’étranges mutations. Cela donne un contexte post apocalyptique au roman mais avec une façon de vivre proche du médiéval, et un roi dans la Rhovelle ainsi que des nobles. L’empire d’Asrethia était mené par une femme et par conséquent la nouvelle religion pense que les femmes sont un fléau, elles ont ainsi aucun droit hormis celui de suivre gentiment son époux et de lui faire de beaux enfants viables et sans anomalies.

C’est dans ce contexte que vit Mériane, qui a choisi délibérément de vivre en solitaire loin de son village. Elle a ainsi développé des dons de trappeuse et est capable d’éviter les zones à risque. Mériane a un caractère bien trempé, c’est quelqu’un d’entier qui refuse les règles de son monde et ne s’intéresse pas particulièrement à la religion. Et pourtant, par un caprice du destin, c’est elle qui va être choisie pour être la messagère de dieu. Dans l’univers, il y a deux dieux: Wer et Asra qui bien que frères, mènent une guerre impitoyable entre eux. Mériane est choisie pour porter la parole de Wer tandis que Ganner œuvre pour Asra. Lionel Davoust nous offre ainsi une relecture à sa manière de l’histoire de Jeanne D’Arc. Car bien entendu dans un tel contexte, les choses ne vont pas être faciles pour Mériane.

Une des choses qui m’a fascinée dans ce roman, c’est les changements de l’univers d’Évanegyre créé par Lionel Davoust. En effet, celui-ci est en constante évolution au fil des romans de l’auteur et tout se tient à la perfection. De plus, l’auteur change de genre en fonction de l’époque où se situe l’action et cette trilogie s’inscrit dans de la fantasy épique post-apocalyptique, bien loin de Port d’âmes par exemple. La façon dont Lionel Davoust construit son univers est vraiment impressionnante, son univers est complexe et toujours en mouvement, cela se voit vraiment dans ce roman.

L’action se situe principalement en Rhovelle, un royaume dont le roi Eol est très malade. Il est composé de 7 duchés et les luttes de pouvoir sont âpres et certains se verraient bien à la place du roi. Cela donne un petit côté Game of throne, avec des nobles menant une lutte de pouvoirs alors que des monstruosités menacent le royaume. Les monstruosités en question sont dans le camp d’Aska et sont des êtres hybrides formant une armée puissante. Au milieu de tout ça se dresse Mériane, femme dans un monde dirigé par les hommes, paysanne dans un royaume où seul les nobles comptent, femme dan un monde où la religion renvoie à la sorcellerie tout ce qu’elle ne comprend pas. Tout cela laisse présager à quel point ce qui attend Mériane sera difficile, voire quasiment impossible.

Le roman est long (650 pages) et dense, il se passe énormément de choses surtout pour un premier tome de trilogie. Même si Mériane est au centre de l’histoire, elle n’est pas le seul personnage et le récit est raconté selon plusieurs points de vue formant un roman choral avec le nom du personnage en début de chapitre. Cela permet de mieux comprendre le contexte global ainsi que les différents points de vue. Juhel et Chunsène sont particulièrement bien réussi et Mange-doigt comme la surnomme Chunsène, particulièrement intrigante. Tous ces personnages contribuent à la richesse du roman.

Côté rythme, le roman ne souffre pas de longueurs malgré son épaisseur. Lionel Davoust a réussi à combiner l’action et l’intensité tout en prenant le temps qu’il faut pour poser ses personnages et la situation très complexe du monde à cette époque. Certains faits du roman font aussi écho à des événements bien réels dans notre monde notamment ceux liés à la religion et au statut de la femme.

Le premier tome de cette nouvelle trilogie de Lionel Davoust lui donne donc l’occasion de développer son univers d’Évanegyre avec une histoire proche par certains aspects de celle de Jeanne D’Arc. Dans un style fluide et très vivant, l’auteur nous offre une galerie de personnages attachants et intrigants et une histoire solidement bâtie. Ce premier tome met l’eau à la bouche et donne envie de lire la suite rapidement, ce qui ne mettra pas trop de temps, le tome 2 étant prévu pour novembre et le 3 pour mai prochain. La messagère du ciel est sans conteste une réussite qui vient confirmer le talent de son auteur à explorer un univers déjà d’une grande richesse.


Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. J’avais évoqué dans ma chronique sur Port d’Âmes ma promesse à moi-même de chroniquer sur ce blog tout ce qui touche à l’univers d’Evanégyre, autant pour le plaisir d’en parler que pour exprimer ma profonde reconnaissance au travail de Lionel Davoust. Quelle meilleure occasion que la sortie du quatrième tome de cette saga que je tiens en si haute estime alors même qu’elle n’est pas conclue pour tout reprendre depuis le début ; à la fois pour tout me remettre en mémoire et exprimer le plus clairement possible tout le respect que j’éprouve pour ce travail littéraire unique ? On peut parler de lier l’utile à l’agréable.

Pour ces trois premiers volumes, il s’agira donc pour moi d’une relecture ; pas que les événements des différents volumes me soient flous, mais je voulais être certain de pouvoir rendre compte de leurs contenus avec l’acuité maximum et éviter les inévitables confusions qui seraient apparues si j’avais fait un peu trop aveuglément confiance à ma mémoire. Il était aussi question pour moi de me pencher de façon un tout petit peu plus analytique sur un travail dont j’étais à 95% sûr qu’il me divertirait avec la même puissance que lors de ma première lecture.

Verdict après relecture : évidemment que c’est toujours excellent, borderline exceptionnel, et je m’en vais vous expliquer pourquoi.


Mériane est une trappeuse, vivant en paria, ayant fait le choix de s’exclure elle-même de la société à cause de ses règles austères, profondément injustes et cruelles envers les femmes, la faute à la religion Weriste, ancrée dans la culture du pays depuis des siècles, suite à un cataclysme et la chute d’un ancien Empire dont on ne semble connaître que l’héritage mortifère. Le pays de Rhovelle est tout entier parcouru d’anomalies magiques, déchirures dans la réalité qui transforment et atteignent jusque dans leurs chairs toutes les victimes de leurs contacts, affaiblissant encore un royaume qui souffre déjà. Le destin de Mériane bascule lorsqu’elle est embauchée à son corps défendant par Leopol, un croisé de Wer qui la fait le guider dans la forêt, l’emmenant à une rencontre qui affectera son avenir et celui de toute la Rhovelle.


Commençons par un constat de surprise. J’avais complètement oublié à quel point ce roman prenait son temps, mais surtout le faisait intelligemment. Dans ce premier volume, il est autant question d’exposition que de progression, avec un rythme assez incroyable, faisant la part belle à la multiplication des points de vue, des enjeux et des détails participant à la construction de l’univers d’Evanégyre en général, et de la Rhovelle en particulier. À cet égard, si j’avais un peu laissé passer cet aspect à la première lecture, tout absorbé que j’étais par la découverte, j’ai été impressionné par la précision et l’efficacité dont Lionel Davoust fait preuve pour distiller toutes ces informations, qui sont, au delà d’être nombreuses, hautement complexes. Il s’agit tout à la fois de présenter les personnages, leurs fonctions, leurs motivations et les liens qu’ils entretiennent, tout en les faisant évoluer en même temps que les enjeux qu’ils représentent, au sein d’un canevas géopolitique vaste. Et pourtant, jamais ô grand jamais l’auteur ne nous perd. Tout est clair, tout est fluide, cohérent, et surtout, rien n’est vain. Car au delà du travail évident sur les aspects narratifs, atmosphériques ou psychologiques, sur lesquels je reviendrai, il y a un travail d’architecture, certes subtil mais incroyablement efficace, qui sous-tend la structure globale. Et c’est peut-être ça qui me rend la lecture du travail de Lionel Davoust aussi unique, avec mon regard parfois trop analytique : au delà du plaisir de l’histoire en première intention, j’ai le plaisir immense de voir et comprendre à quel point cet auteur travaille avec acharnement pour que son récit semble tant aller de lui-même. Une qualité d’architecte-démiurge qu’il partage avec Rozenn Illiano, rendant encore moins mystérieux mon attachement à leurs travaux, avec leurs différences, certes, mais surtout leurs qualités communes.


Un de ces points communs réside, bien évidemment, puisque je ne me refais pas, dans les personnages (que cielles qui avaient deviné lèvent la main), mais surtout dans leurs interactions. J’avais oublié à quel point les dialogues faisaient une part incroyable dans le développement des personnages et dans les avancées de l’intrigue, par les différentes évolutions psychologiques qu’ils induisent chez les différents protagonistes, entre punchlines, subtiles allusions et jeux oratoires. Ceci, au delà de la qualité de dialoguiste de Lionel Davoust, qui n’est pas à minorer, est sans doute dû, par dessus tout, au souffle incroyable de ces personnages, sans doute parmi les plus vivants et les plus organiques qu’il m’ait été donné de lire ; mais ce n’est qu’une précaution oratoire, mon instinct me commanderait plus volontiers à être bien plus superlatif. La galerie est immense, et pourtant, les nuances sont infinies, on se retrouve très vite à s’attacher, surtout aux personnages féminins auxquelles l’auteur fait la part belle ; Mériane et son indépendance, ou Chunsène et sa sauvagerie, en passant par Izara et son immense classe. Des portraits superbes de sensibilité et d’empathie, qui ne cessent de se tisser au fil des pages, laissant toute la place aux ombres qui nous habitent, intransigeants mais brillant de compassion, même pour Léopol et sa psychorigidité méprisante ou Ganner et Juhel et leurs aveuglements respectifs. Encore une fois, une myriade de détails, de petites choses qui pourraient sembler anodines mais qui ne le sont pas viennent enrichir les décisions prises, les actions entreprises pour mettre ces personnages au centre de l’intrigue, ne dépendant jamais d’une quelconque pression narrative, mais bien de ce qui semble être cohérent avec leur personnalité et les contingences dont ils sont victimes ou porteurs.

On se retrouve alors à suivre avec attention toutes ces prises de décisions, ces dialogues, pour y découvrir un indice, une idée de ce qui nous attend, ou simplement s’émerveiller de la maestria de l’auteur (même si à cet égard je confesse une certaine fascination toute personnelle). L’essentiel demeurant que ces personnages, riches de leurs conflits intérieurs et caractères, sont tous complexes, nuancés, et apportent à ce récit dense une dynamique unique. Lionel Davoust profite de la multiplicité des points de vue, y compris du côté des antagonistes, pour jouer sur ces complexités et nourrir l’ironie dramatique, voire tragique selon les moments, apportant des éclairages précis sur chaque situation dépeinte avec la même exigence ; adaptant le discours et le style à chaque personnage, nous faisant parfois douter de ce qui pouvait sembler être une certitude, ou l’inverse, sans jamais nous faire douter de leur profonde humanité.


Un entre-deux narratif qui répond merveilleusement bien à l’entre-deux atmosphérique singulier de l’univers d’Evanégyre au moment de la chronologie choisie par Lionel Davoust, participant encore une fois des forces de cette saga si particulière. Car si nous sommes dans un monde qu’on pourrait décrire comme médiéval-post-apocalyptique, avec un mélange percutant de technologies anciennes quasi-mystiques plus ou moins dévoyées par les usages des un·e·s et des autres ; selon la connaissance qu’on a du reste du travail de l’auteur au sein de cet univers littéraire, la perception que l’on a des différents éléments qui nous sont présentés peut changer, sans jamais altérer le plaisir de lecture autrement qu’en l’enrichissant. Chaque détail faisant écho à un autre ouvrage de l’auteur n’est jamais qu’un clin d’œil complice ou le début d’une piste explicative qui viendra plus tard, mais à point pour un·e autre lecteurice qui n’aurait pas encore eu le loisir d’en apprendre plus. Tous les ponts thématiques ou techniques ne sont jamais des pré-requis, mais des bonus qu’il fait bon de repérer ou non, souvent avec un sourire entendu.

Que ce soit au travers de ses personnages centraux et leurs trajectoires personnelles, leurs dynamiques croisées, cette approche généreuse du world-building ou sa narration prenant juste la bonne dose de recul ; il transpire de ce roman une bienveillance et une sagesse que je considère comme assez salvatrice. Je sais de source sûre que Lionel Davoust ne veut pas, au travers des questionnements qu’il crée au travers de ses romans, donner des réponses ; il souhaite formuler avec le maximum de justesse les bonnes questions, et donner des éléments de réflexion en lien avec ces dernières. Il s’avère que c’est mon approche favorite de l’Imaginaire, et il s’avère aussi que Lionel Davoust le fait excessivement bien.


Car au travers de ce constant effort de nuance, cherchant à créer les conditions d’un écho permanent de situations que notre monde a connu, avec juste ce qu’il faut de transversalité, il dépouille ces questions des oripeaux d’une subjectivité qui nuirait à la qualité des arguments. En changeant seulement quelques détails, on change la perspective et on tape d’autant plus juste. Cette introduction à la saga, à cet égard, m’a fait effectuer certains parallèles assez fascinants avec Les Petits Dieux, partageant bon nombre de ses constats désabusés sur la nature et les fonctions de la religion organisée, mais les attaquant avec beaucoup moins de dérision et un réalisme bien plus abrasif, ne perdant en rien la qualité d’analyse, bien au contraire, jouant tout à la fois sur des dynamiques individuelles et collectives sans jamais se perdre dans la trivialité. Ce roman parvient à toujours rester sur une habile ligne de crête, interrogeant sa matière d’un maximum d’angles possibles, créant exactement les amorces des conditions de la réflexion dont Lionel Davoust a l’ambition, enrobées dans un récit épique.

Et bien entendu, c’est là que mon curseur personnel, jugeant une œuvre à l’aune des moyens fournis à son ambition, me semble particulièrement pertinent. Car il eut été assez aisé, je pense, pour un auteur de la trempe de Lionel Davoust, de « simplement » créer une saga de fantasy avec du sang, des larmes et de la sueur, aux proportions homériques, certes, mais autrement manichéenne, dans un univers tel qu’Evanégyre. Le supplément d’âme, la force motrice unique qui me fait tant aimer cette saga, c’est bien l’effort que son auteur fournit à aller bien au-delà, et à se mettre en danger, en abordant des sujets excessivement difficiles, tout à la fois avec subtilité, nuance et profondeur, au sein d’un récit qui aurait pu considérablement s’alourdir sous ce poids. Or, il n’en est rien. Et rarement aurais-je lu, à la fois un roman ou une introduction à une saga si riche, si dense, qui puisse se vanter d’un tel sens de l’équilibre, et, paradoxalement, d’une telle fluidité, me faisant me dire une fois conclu, que je n’y aurais rien enlevé ni rajouté pour pouvoir être plus séduit.


Mais l’expérience de relecture, sachant pertinemment où va une bonne partie de l’intrigue, triche sans doute un peu sur ce ressenti. J’ai redécouvert quelques aspects, quelques personnages, les recasant d’office dans l’image mentale que je m’étais faite de cette immense et magnifique tapisserie. Comme je l’ai dit, je sais que je manque d’objectivité avec le travail de Lionel Davoust ; il y là je crois une espèce de connexion, une sorte de singularité littéraro-humaine, tant il ne m’a jamais déçu et tant je retrouve dans ses écrits des valeurs et des principes que je partage, tout autant qu’un talent dont je ne cesse de m’émouvoir. Et si je peux totalement concevoir, de fait, que cette connexion ne s’établisse pas de la même manière avec tout le monde, je chercherai toujours, pour les émotions que j’ai ressenti à la lecture comme à la relecture de ce roman, à prêcher pour sa paroisse (vous noterez l’habile clin d’oeil), tout simplement parce que je souhaite à tout le monde de ressentir un jour cette lumière intérieur, cette sensation d’évidence merveilleuse, celle qui vous pousse à tourner les pages en glapissant, à rire à gorge déployée quand vous comprenez que vous vous êtes fait avoir, ou quand vous avez la gorge serrée de vous être fait avoir, celle qui vous fait insulter l’auteurice à haute voix par pur respect parce que oui, vous vous êtes fait avoir. Il y a dans le travail de Lionel Davoust une sincérité et une humanité incroyables, de celles qui savent illuminer les ténèbres sans les ignorer, frappant juste tout à la fois dans la noirceur et dans la blancheur de nos histoires, sans jamais perdre de vue les nuances de gris.

Il y a là bien des parallèles à faire avec Les Lions d’Al-Rassan, en fait, maintenant que j’y pense, et exactement les mêmes compliments ; mais il faut que j’en garde certains en réserve pour les prochaines fois.

Dites vous bien que si je relis tout, c’est bien avant tout par plaisir, mais aussi, un peu, par devoir ; parce que j’estime que cet auteur en vaut la peine, tout autant que son œuvre. Je vais donc m’atteler à la lecture du Verrou Du Fleuve et vous donner rendez-vous pour sa chronique prochaine.

La Messagère du Ciel entame l'ambitieux cycle des Dieux Sauvages de Lionel Davoust. Cinq tomes sont prévus, aux éditions Critic, et trois sont déjà parus.


Récompensé par le prix Elbakin.net 2017, ce premier volet ne pourra que susciter l'intérêt des amateurs du genre. 


On y suit les aventures périlleuses qui s'abattent sur les différents protagonistes de l'auteur, chacun d'eux poursuivant sa propre quête. La Rhovelle est sur le point de connaître une guerre sans précédent, de sombrer dans la folie. Depuis la chute de l'Empire d'Asrethia, le monde est distordu, parcouru d'anomalies qui ont donné naissance à des zones instables, dangereuses et inhabitables. C'est dans cet univers que la jeune trappeuse Mériane est choisie par le dieu Wer pour devenir son Héraut, sa voix, son bras armé : elle aura pour mission de fédérer les peuples et d'organiser la défense du royaume face aux forces du Mal qui ne vont pas tarder à déferler. Choix étonnant, quand on pense à la société féodale - archaïque et misogyne - qui régente ce monde ! Mais ne dit-on pas que les voies du Seigneur sont impénétrables ? 


Un monde déchiré, deux Dieux frères ennemis, une poignée de héros qui nous paraissent bien démunis pour affronter les dangers à venir, telles sont donc les prémices des Dieux Sauvages de Lionel Davoust.


L'auteur nous plonge dans une fantasy mâtinée de post-apo. Les Dieux y sont omniscients. Ils confèrent de grands pouvoirs à ceux qu'ils jugent dignes de pareille élection. Le monde de Lionel Davoust est corrompu. Tout ce que touche cette souillure est profondément modifié. Ainsi, des humains sont changés : augmentés pour certains, dénaturés pour d'autres. Tandis que les premiers fusionnent avec la matière et deviennent des êtres mi-hommes, mi-machines, les seconds, eux, sont transformés en morts-vivants. Les Mortes-Couronnes abandonnées par Wer ont permis à Aska d'étendre sa sombre influence, et, de ce peuple, Aska fera son armée, qu'il lancera, tels des chiens de l'Enfer, sur La Rhovelle afin de prendre sa revanche sur Wer. 


Combat des Dieux, combat des peuples : la lutte entre le Bien et le Mal est bien mise en exergue dans cette saga.


Amorcé dans des textes antérieurs, le projet fou de Lionel Davoust continue donc d'évoluer avec Les Dieux Sauvages. Nourri de nombreuses influences, l'incroyable univers d'Evanégyre se dévoile à travers différents récits (romans et nouvelle) dans lesquels l'auteur fait vivre pléthore de héros, dont certains se révèlent archétypaux. Ainsi dans La Messagère du Cielon va retrouver la figure de la pucelle Jeanne d'Arc, incarnée par Mériane. Une femme solitaire qui se retrouve, bien malgré elle, obligée d'haranguer les foules. Traquée par des fanatiques religieux, hués par des hommes misogynes, la jeune Mériane devra lutter autant contre cette population rétrograde que contre les ennemis de Wer. Sa mission sera non seulement de sauver La Rhovelle, mais aussi et surtout de faire évoluer les mentalités. A la lecture d'un tel portrait, on sent notre âme d'insurgé se réveiller. D'autres, tout aussi complexes, voire mystérieux, viendront lui prêter main forte. Je pense notamment à ce moine weriste qui deviendra son compagnon d'armes. 


Ni blanc, ni noir, les héros de Lionel Davoust dissimulent des secrets, des rêves, des ambitions qui leur donnent de la profondeur et de l'intérêt. Hormis Jeanne D'Arc, d'autres grandes figures de l'Histoire ont dû inspirer l'auteur, comme Jules César, que l'on retrouve un peu dans le Duc de Magnécie, par exemple... Mais je ne vais pas vous brosser le portrait de chacun d'eux, je préfère vous laisser le plaisir de vous faire votre propre opinion. Sachez seulement qu'ils forment une surprenante compagnie de héros qui s'apprêtent à écrire une page marquante de leur histoire. 


Ce premier roman s'apprécie dans la durée. On feuillette lentement cette histoire racontée à plusieurs voix. Lionel Davoust prend son temps dans l'exposition de son intrigue afin de nous laisser tout le loisir de nous l'approprier. 


Aux dernières lignes du roman, la frustration est là. On est déjà dans les starting-blocks pour lire la suite ! 


Les héros, la magie, les secrets se croisent entre ces lignes et nous font déjà aimer cette épopée de fantasy


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