
Les Terres animales
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
On se souvient encore de cet engouement général pour Ce Qu’il Faut De Nuit (La Manufacture de livres 2020), premier roman de Laurent PetitMangin qui raflait une vingtaine de prix de la rentrée littéraire de 2020. Oscillant entre la chronique sociale et le roman noir en se déroulant dans la région de sa Lorraine natale, on relevait cette pudeur et cette émotion que l’auteur distillait autour des relations entre un père cheminot aux convictions syndicales bien ancrées et un fils tenté par les dérives de l’extrémisme de droite, en s’inscrivant ainsi sur certains thèmes abordés par Nicolas Mathieu issu de ces mêmes contrées lorraines. Écrivant depuis au moins une dizaine d’année sans jamais être publié, Laurent Petitmangin proposait aux éditeurs, en même temps que Ce Qu’il Faut De Nuit, un texte intitulé Ainsi Berlin (La Manufacture de livres 2021) en changeant totalement de registre puisqu’il abordait le genre de l’espionnage de l’après-guerre autour d’une relation amoureuse. Publié au début de l’année 2021, la visibilité de ce roman fut probablement quelque peu occultée par la continuité du succès du premier ouvrage dont on parle encore aujourd’hui. Les aléas du succès sans doute. Mais il est temps de se tourner vers Les Terres Animales, nouveau roman de Laurent Petitmangin qui change une nouvelle fois de genre avec un récit dystopique où l’on rencontre une petite communauté persistant à rester dans une région irradiée suite à l’explosion d’une centrale nucléaire, en s’inspirant notamment d’un reportage s’intéressant à ces personnes âgées voulant à tout prix continuer à vivre à Fukushima en dépit des risques engendrés.
Ça a finit par arriver. La centrale a explosé. L’équivalent de dix Fukushima avec une région qu’il a fallu évacuer pour fuir les radiations. Une zone condamnée, silencieuse où certains ont pourtant choisi de rester malgré tout, attachés qu’ils sont par les souvenirs. Et puis il y a le corps de Vic qui repose dans cette terre contaminée, la fille que Sarah et Fred ont perdu bien avant l’accident de la centrale. Un attachement viscéral auquel s’associe les amis de longue date que sont Marc et Lorna, ainsi qu’Alessandro. Ils forment un groupe soudé qui leur permet de survivre sur ce territoire empoisonné où ils côtoient quelques anciens ainsi qu’une douzaine de migrants estimant que pour eux il n’y a pas d’ailleurs que cette terre animale et désormais indomptable. L’avenir est donc tout tracé pour ces femmes et ces hommes qui vont pourtant devoir remettre en cause leurs certitudes à la survenue d’un événement qui va bouleverser leur existence.
On recommandera tout d'abord d'éviter de s'attarder sur le résumé du quatrième de couverture dévoilant trop d'éléments de l'intrigue. Tout comme Ce Qu'il Faut De Nuit, on constatera que Les Terres Animales est un roman assez bref où Laurent Petitmangin ne s'embarrasse pas de détails. Ainsi, hormis la beauté vénéneuse du paysage et ce sentiment de liberté qui s'en dégage malgré tout, on ne saura rien de l'aspect géographique de la région dans laquelle évolue cette communauté qui fait le choix de rester dans cette atmosphère irradiée, tout comme l'on ignorera les circonstances de l'accident de cette centrale nucléaire ainsi que l'évacuation qui s'ensuit à l'exception de quelques détails en rapport avec les maisons abandonnées comme figées par la catastrophe. Essentiellement concentré sur l'humain, Laurent Petitmangin décline son récit sur une alternance des points de vue de Fred et de Sarah en définissant ainsi leur quotidien ainsi que les rapports qu'ils entretiennent avec Alessandro et l'autre couple que forme Marc et Lorna en prenant également la mesure des raisons tout de même insensées qui les poussent à vivre ou plutôt survivre au coeur de ce territoire empoisonné qui ne laisse que peu d'espoir quant à leur devenir. Devant l'absence de rationalité d'une telle décision, on ne peut donc raisonnablement pas vraiment s'attacher à ces personnages qui nous bouleversent tout de même au gré des événements auxquels ils vont devoir faire face en bousculant leur périlleuse routine, tout en remettant en cause leurs motivations respectives qui les ralliaient plus particulièrement autour de la destinée de Sarah. Avec cette belle écriture poétique qui caractérise son texte, Laurent Petitmangin met en place cette espèce de léthargie qui enveloppe ce groupe engoncé dans des certitudes ataviques qui perdent brutalement tout leur sens, au rythme d'une succession de drames dont on prendra toute la mesure au terme d'un épilogue chargé d'une émotion parfaitement contenue ce qui la rend d'autant plus poignante. L'intrigue prend également une forme admirable autour des non-dits et plus particulièrement du vertige des ellipses temporelles entre les chapitres qui ne font que renforcer l'intensité des péripéties qui vont marquer les membres de ce groupe qui se révélera beaucoup plus fragile qu'il ne le laisse paraître en révélant toutes les failles de ces personnages qui se révéleront dans tout le poids de leur humanité tragique et que le regard extérieur des membres de cette communauté d'Ouzbeks qu'il côtoient ne fait que renforcer, en devenant ainsi les témoins impavides des malheurs qui frappent ces terres animales. Avec Les Terres Animales, Laurent Petitmangin dépeint, de manière remarquable, cet attachement viscéral au territoire autour de l’amitié qui se désagrège dans les entrelacs de la déraison et des certitudes aveugles.
C'était un coin de nature paisible. Aujourd'hui la forêt est juste magnifique, les couleurs sublimes, impossible d'imaginer qu'un accident nucléaire a eu lieu, et pourtant ...
Ils ont cinq jeunes ; Fred et Sarah, Marc et Lorna et Alessandro. Ils n'ont pas voulu quitter les lieux après l'accident estimant que leur vie est là surtout pour Fred et Sarah près de Vic.
Dans ce petit coin paisible, une communauté d'irréductibles est surveillée par des drones. Un horizon de trois ans, c'est ce qu'ils ont pour vivre en autarcie. De toute façon, foutu pour foutu... ils savent ce qui leur arrivera. Ils respectent les protocoles de sécurité, les mesures des invisibles radiations, la combinaison, le masque .. l'iode, mais à quoi bon !
C'était leur choix de rester de ce côté du mur après l'accident, surveillés par les drones. Leur vallée est tellement belle, la forêt magnifique et puis c'est l'amitié et la solidarité qui les animent. Ils sont témoins de ce désert humain à l'herbe grasse, la nature foisonnante qui masquent l'ennemi invisible.
Les descriptions de la nature sont magnifiques, elles m'ont fait penser au très bel album d'Emmanuel Lepage "Un printemps à Tchernobyl".
La communauté est unie, bien décidée à rester là jusqu'au moment ou "un enfant va naître", ce qui va tout changer, une vie, un nouvel espoir...
L'écriture est limpide, c'est fluide. La tension monte peu à peu dans l'écriture décortiquant les pensées de chacun, Fred pour commencer, s'exprime à la première personne, cèdera sa place à chacun qui tour à tour nous donnera son ressenti. C'est fort, prenant, un très beau récit emprunt d'humanité démontrant que la vie s'impose toujours dans ces terres au règne animal.
Un joli ♥ de cette rentrée.
Survivre et donner la vie
Dans son nouveau roman, Laurent Petitmangin imagine une poignée de survivants décidés à rester sur leurs terres après un accident nucléaire. Jusqu’au jour où l’annonce d’une naissance va remettre en question leur équilibre précaire.
Ils ne sont plus qu’une poignée d’humains à avoir choisi de rester après avoir été victimes d’un accident nucléaire qui a contaminé leurs terres pour des décennies, voire des siècles. Un choix déraisonnable, mais qu’ils ont choisi d’assumer. Pour Marc, Alessandro, Lorna, Sarah et Fred il est d’abord question de prouver qu’il est possible de survivre dans ce milieu hostile et qu’en prenant un minimum de précautions, le quotidien peut même être agréable. Pour Sarah et Fred, il n’était en outre pas question d’abandonner leur fille Vic qui repose au cimetière, mais dont le souvenir continue à les habiter.
En faisant le compte des réserves disponibles dans les maisons et surtout les magasins abandonnés en urgence, ils se rendent compte que s’ils ne sont pas trop regardants sur les dates de péremption, ils pourront tenir pendant des années.
Leur autre atout, ce sont les liens amicaux qu’ils ont tissé au fil des jours et qui leur permettent d’entretenir un semblant de vie sociale. De ce point de vue, l’arrivée d’un groupe de chasseurs ouzbeks est aussi l’occasion de nouveaux échanges, car l’habileté au tir de ces derniers va leur permettre de se libérer des drones de surveillance qui n’arrêtent pas de survoler le territoire.
Entre parties de chasse, escapades et menus travaux, la vie est tranquille. Fred a même repris sa caméra, lui qui s’était lancé dans un film documentaire avant la catastrophe.
Mais quand Sarah lui annonce qu’elle est enceinte, il s’interroge sur la destinée sa progéniture: «Qu’est-ce qu’un enfant peut faire dans un pays comme cela? Quel avenir lui prépare-t-on? C’est quoi sa vie? Tout seul, sans aucun autre enfant dans la zone, coin pourri de chez pourri, sans avenir, sans la moindre prospérité, où chaque bouffée d’air est une gageure et où chaque aliment est suspect. (…) Cette question commence pourtant à me bouffer le cerveau, je sais qu’il faut qu’on l’aborde, et je sais surtout qu’il n’y a pas trente-six mille façons d’y répondre.»
Laurent Petitmangin donne alternativement la parole à Fred et Sarah pour confronter les points de vue et offrir au lecteur l’occasion de suivre leurs raisonnements, pour comprendre leurs choix.
Après le formidable Ce qu’il faut de nuit (prix Stanislas, prix Femina des lycéens) en 2020 et Ainsi Berlin en 2021, Laurent Petitmangin change à nouveau de registre pour nous offrir un roman survivaliste, dans la veine du désormais classique Malevil de Robert Merle ou plus récemment de l’apocalyptique La route du regretté Cormac McCarthy ou encore de Dans la forêt de Jean Hegland. On y trouvera aussi en cette rentrée 2023 des points communs avec Jardin des oubliés de Mouloud Akkouche, notamment l’aspect survie dans un monde hostile et la question de la génération future, des thèmes qui vont sûrement irriguer bon nombre d’ouvrages dans les mois et années qui viennent.
Car si l’avenir s’annonce anxiogène – la menace nucléaire, aussi bien par un accident dans une centrale que par volonté belliqueuse n’ayant jamais été si forte qu’en ce moment – le pire n’est jamais certain. C’est aussi le message de ce roman dont on peut certes avoir une lecture écologique, mais qui est bien davantage le révélateur de nos angoisses collectives.
Le moins que l’on puisse dire de Laurent Petitmangin c’est qu’il ne se répète pas d’un roman à l’autre. Nouveau changement de décor et de thématique avec Les terres animales.
Dans un coin boisé de France un accident de la centrale nucléaire toute proche. Toute la population est évacuée sauf un groupe de vieux qui restent dans leur village, et pas loin 5 amis : Alessandro, Lorna et Marc et Sarah et Fred. Ce sont Fred et Sarah qui nous racontent leur survie, leur amitié, l’arrivée d’un groupe de travailleurs venus d’ailleurs, les angoisses, les joies, les raisons d’être là. Jusqu’à l’événement qui va tout changer.
Objectivement je n’ai rien à reprocher à ce roman. L’idée est bonne, la narration colle au sujet, les changements de points de vue sont bienvenus. Les développements à partir de l’idée de départ sont intéressants. Le roman est court et le tempo est bon avec un auteur qui prend son temps tout en ménageant des changements, plus ou moins importants, qui relancent l’intérêt et apportent ce qu’il faut de variation de rythme.
Et pourtant, même si je l’ai lu sans ennui, je n’ai pas accroché, il n’a pas réussi (ou je n’ai pas réussi) à m’intéresser assez à la vie des cinq personnages pour être touché. Je l’ai trouvé froid, distant malgré des narrations à la première personne. La folie qui monte ne m’a pas embarqué et je suis resté indifférent au sort des personnages.
Rendez-vous manqué pour moi donc, malgré les qualités manifestes du roman.
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